Devant le juste et l’injuste

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Document 1 : Gandhi.

C’est à Purbandar, en 1869 qu’est né Gandhi. Appartenant à une famille aisée, il fit ses études à Ahmadabad avant de se rendre à Londres où il devint avocat. Il exerça tout d’abord à Bombay, puis en Afrique du Sud, où il se fit le défenseur des Indiens contre la politique de ségrégation raciale pratiquée dans ce pays. Nous sommes en 1893.
Il est âgé de 45 ans quand il revient dans son pays le 9 janvier 1915 où une foule énorme l’accueille en héros. Le mouvement de non-violence prendra alors, en Inde, une ampleur sans précédent, et balaiera l’ordre établi. Gandhi mesure sa popularité dès le 6 avril 1919 quand il décrète la première journée de deuil national contre les nouvelles lois anglaises sur la répression. Dans toute l’Inde, les manifestations tournent au drame : la police matraque les partisans de Gandhi. La non-violence engendre la violence. Face à la répression, des émeutes éclatent un peu partout. Les Anglais ouvrent le feu et cet événement anéantit les derniers espoirs de collaboration avec l’Angleterre. Pourtant, après le massacre, les Anglais tentent des gestes de conciliation, l’India Act, donnant un peu plus d’autonomie aux provinces à travers une nouvelle constitution. Un geste que les leaders indiens accueillent sans illusion.
Gandhi veut faire passer deux principes chez les Hindous et les Musulmans : non-violence active et non-coopération. Pour saper l’édifice britannique aux Indes, Gandhi décide de s’attaquer d’abord à l’économie. Pour enrayer la machine impérialiste qui achète du coton à bas prix et en tire des étoffes de luxe vendues au centuple, il ressort un vieil outil ancestral : le vieux rouet de bois. Tous les habits en provenance de Grande-Bretagne sont brûlés. Le rouet devient le symbole de la résistance. Mais, une fois de plus, Gandhi va se faire déborder par la violence : 22 soldats anglais sont brûlés vifs par la foule. Gandhi, horrifié, suspend son mouvement d’autant plus qu’il a été arrêté et condamné à six ans de prison ferme. Gandhi est relâché en janvier 1924, deux ans plus tard. Les Anglais, le sachant malade, veulent à tout prix éviter qu’il ne meure en prison et devienne ainsi un martyr.
Pendant ces deux années de détention, le mouvement est considérablement retombé dans le pays et Gandhi entreprend alors une série de marches dans les villages les plus reculés de l’Inde pour transmettre son Credo : l’amour du prochain, la vérité et la purification. Cependant, à Calcutta, rien ne vient perturber la vie coloniale qui suit tranquillement son cours. Les Indiens sont exclus de la commission qui enquête sur le déroulement de la nouvelle constitution. C’est une provocation pour les Indiens. Deux congressistes s’affrontent : Néru et Bose. Tous deux réclament l’indépendance de l’Inde. Mais, Gandhi, avec son génie politique, revient au premier plan. Peu d’hommes comme lui, dans l’histoire, ont eu la force d’utiliser les symboles. Après le rouet, il lance l’Inde dans une nouvelle croisade. Le 12 mars 1930, alors que la population est touchée par la crise économique mondiale, Gandhi, avec des volontaires, entreprend une marche de 24 jours qui est un défi permanent : la marche du sel. Gandhi explique aux pauvres comment ramasser et consommer le sel de la mer au lieu d’acheter celui qui vient d’Angleterre à un prix prohibitif. L’Inde tout entière, mais aussi le reste du monde, fait vaciller la couronne britannique.
Le triomphe de la marche du sel relance dans tout le pays une formidable agitation qui va durer plus de six mois avec d’inévitables violences. Pour Londres, c’est un camouflet insupportable. Les Anglais déclenchent la plus grande rafle de l’histoire de l’Inde : 60.000 sympathisants de Gandhi sont jetés en prison ainsi que tous les leaders du congrès. Le Mahatma retourne sous les verrous le 4 mai 1930 sans que l’agitation ne s’arrête pour autant.
Après l’échec autour de la table où sont exclus tous les leaders du congrès, le vice-roi décide de libérer Gandhi et de négocier avec lui un pacte au terme duquel tous les prisonniers sont relâchés. Gandhi accepte de suspendre le mouvement à condition de pouvoir participer à une table ronde qui a lieu à Londres. Gandhi participera à la conférence sous certaines conditions : Tant que le problème hindou-musulman ne sera pas résolu. Il a l’intention d’instaurer en Inde le jeûne et l’abstinence complets. Il veut abolir les mariages d’enfants avant même que l’Inde n’obtienne son indépendance. Si l’Angleterre ne cède pas, il est toujours prêt à retourner en prison. Enfin, on ne le verra jamais habillé à l’Européenne s’il va à la table ronde de Londres.
En septembre 1931, Gandhi s’embarque pour l’Angleterre où il va négocier l’indépendance de son pays, vêtu de son pagne en coton blanc. Il file le rouet en priant sur le bateau. Sa seule escorte, c’est une chèvre qui lui fournit son bol de lait quotidien. La visite de Gandhi en Angleterre fait plus de bruit qu’un chef d’état. Pourtant, la table ronde est un échec. Le leader indien est consacré comme la plus grande vedette de l’époque. Gandhi multiplie les discours et se montre avec les grands noms comme Charlie Chaplin. Gandhi, venu d’Orient, fascine les foules. Il rend visite aux gens pauvres de East London. Après Londres, Gandhi poursuit sa tournée en Europe : Paris, Genève, Rome.
Quand il rentre en Inde, il est accueilli chaleureusement et annonce douloureusement qu’il n’a rien obtenu à Londres lors de la table ronde. Sur place, la crise économique s’aggrave, le terrorisme reprend de plus belle et les leaders du congrès retournent en prison. Lorsque que Gandhi est emprisonné à son tour le 4 janvier 1932, le désordre redouble. Bien qu’en prison, Gandhi continue a travaillé. Il se tourne vers le problème de la misère qui touche des millions d’intouchables. En fait, les Anglais cherchent à diviser davantage l’Inde. Pour marquer sa détermination, Gandhi entame une nouvelle grève de la faim. Toute l’Inde retient son souffle car elle sait que sa vie est en danger. Gandhi gagne et sort de prison. La notion d’électorat séparé est abandonné en échange toutefois d’une forte dotation des sièges dans le contingent des sièges hindous. En 1933, le Pakistan (le pays des Purs) naît ainsi que des rivalités entre Hindous et Musulmans. L’Angleterre alterne répressions et concessions. Neru rallie Gandhi.
En 1939, la deuxième guerre mondiale éclate en Europe. L’Inde impose alors un marché : une aide indienne à la guerre en échange d’une réelle indépendance pour l’Inde. Après la guerre, c’est la plus grande famine du pays. Le 6 mai 1944, Gandhi atteint de malaria et de dysenterie, est libéré de prison. A 75 ans, il ne pèse plus que 55 kg. Il annonce l’arrêt du mouvement de désobéissance. Mais, en juin 1945, c’est de nouveau le blocage parce que Churchill déclare qu’il n’est pas devenu premier ministre pour mettre fin à l’empire britannique aux Indes. La guerre se termine et les soldats anglais en ont assez du terrorisme et des massacres aux Indes. Ils veulent tourner la page. Churchill s’en va. La politique colonialiste à Londres va changer : le parti travailliste est le seul à pouvoir apporter la paix à l’étranger. Malheureusement, la dernière chance pour l’unité indienne disparaît entre Hindous et Musulmans lorsque des fanatiques musulmans déclenchent la journée du grand massacre. Ce jour-là, 5.000 Hindous sont massacrés au nom de la religion.
Le 20 février 1947, Londres annonce que l’Inde aura son indépendance au plus tard en juin 1948. C’est l’arrière petit-fils de la reine Victoria, un aristocrate, qui va mettre fin à 3 siècles de colonisation dans un pays qui est au bord de la guerre civile. Il doit apaiser les craintes des princes indiens qui pourraient anéantir le plan de l’indépendance. Neru devient premier ministre. L’Inde laisse éclater sa joie le 15 août 1947. A Calcutta, la violence est fanatisée. Gandhi va sauver l’ambiance en jeûnant une nouvelle fois.
Commence alors l’exode le plus impressionnant du siècle. Les Musulmans émigrent au Pakistan. Les Hindous et les Sics du Pakistan viennent se réfugier en Inde. L’Inde touche le fond du désespoir. La tragédie de la partition est totale avec l’arrivée des moussons qui se transforment en catastrophes naturelles. Les gens sont à la rue et la tension montre entre les deux communautés. Des entreprises doivent fermer leurs portes. La guerre civile s’éternise et Gandhi jeûne encore. Les deux communautés signent un pacte de paix en sept points.
Le 30 janvier 1948, alors que Gandhi se dirige vers son lieu de prière habituel, trois coups de feu sont tirés sur lui à bout portant. L’annonce de la mort de Gandhi choque et émeut le monde entier. C’est un jeune fanatique hindou de 29 ans qui l’a assassiné pour se venger parce que, selon lui, Gandhi n’a pas su éviter la partition de l’Inde. Les cendres de Gandhi sont dispersées dans le Gange. Sa foi inflexible, sa rigueur morale, sa détermination ont su faire porter par 400 millions d’hommes le flambeau nationaliste. Mais, son assassinat marque la fin d’une époque et l’entrée dans une ère moderne. C’est désormais Neru qui fait porter la voix de l’Inde sur la scène internationale et qui lance, le premier, le concept de non-alignement. Sept ans plus tard, le concept du tiers-monde est né.

Document 2 : La parabole actualisée du riche et du pauvre Lazare.

Il y avait un homme riche. Il habitait une petite ville riante du Nord de la planète. Il avait travaillé courageusement toute sa vie, faisant même souvent des heures supplémentaires. Il n’avait pas hésité à faire de temps à autre du travail en noir. Il suivait les cours de la bourse. Il jouait parfois une partie de ses économies dans des placements judicieux et arrondissait ainsi ses fins de mois. Il avait une maison confortable et un grand jardin fleuri. Il s’habillait avec soin. Il faisait trois repas par jour. Il possédait une voiture qu’il traitait avec grand soin. Et, bien entendu, il avait le dernier cri en matière d’électronique. Il avait un chien superbe au long poil, objet de toutes ses attentions, et deux chats dodus et bien nourris.
Il y avait un pauvre, nommé Lazare. Il vivait sous le chaud soleil d’un pays du Sud. Il travaillait jadis un petit lopin de terre qui fournissait haricots et pois chiches à sa petite famille. Mais, un gros propriétaire avait racheté à bas prix d’immenses territoires pour y cultiver du soja, exporté vers le Nord pour y nourrir le bétail élevé dans le pays de l’homme riche. Lazare fut expulsé. Il essaya bien de se révolter. Mais, plusieurs de ses compagnons furent arrêtés, d’autres torturés, d’autres encore disparurent sans laisser de traces.
Après avoir vécu dans une favela de la capitale, il se décida à quitter son pays. Dans le pays du riche, on détruit parfois les surplus de lait ou de blé, de beurre ou de fruits. Les supermarchés regorgent de nourritures variées pour chiens et chats.
– Peut-être pourrais-je avoir quelques miettes, pensa-t-il.
Mais, arrivé dans le pays de l’homme riche, il fut arrêté et fouillé. On lui réclama papier d’identité, carte de séjour et permis de travail. Après quelques jours d’enquête rondement menée, il fut renvoyé dans son pays, comme un criminel qui trouble l’ordre public.
Or, le pauvre Lazare mourut et fut emporté dans le sein d’Abraham au côté de tous les damnés de la terre, les esclaves qui, toute leur vie, s’étaient épuisés au profit de leur maître, les serfs qui avaient œuvré durement sur la terre de leur seigneur, les ouvriers de l’industrie naissante, exploités 14 heures par jour pour un salaire de misère, les enfants du Tiers-Monde, morts en bas âge, victimes de la faim, les humiliés, les paumés et tous les exclus de l’histoire.
Il fut accueilli par le Père et par Jésus, le Fils qui s’était jadis acoquiné avec les rejetés, les malfamés, les va-nu-pieds, que les notables et les bien-pensants avaient réduits au silence en le clouant sur une croix.
Le riche mourut à son tour, abandonnant tous ses biens. Même son argent soigneusement mis en sécurité dans le coffre d’une banque passa à ses héritiers. Alors, ses yeux s’ouvrirent et il comprit sa vie inutile et fausse. Il dit :
– Je t’en prie, père Abraham, va avertir mes frères pour qu’ils reviennent à la raison et se convertissent !
Abraham lui répondit :
– Chaque jour des prophètes leur crient : « Cessez vos pratiques de gaspillage. Economisez l’énergie. Protégez votre habitat de la pollution. Achetez à un juste prix les matières premières des pays du Sud. Remettez aux peuples du Tiers-Monde la dette qui les étrangle et qui vous enrichit. Vivez plus sobrement et gardez pour les générations qui vous suivent les biens de la planète. Chaque jour, dans leur propre maison, des images de réfugiés, d’affamés les provoquent au partage. Et puis, ils ont eu Helder Camara, l’Abbé Pierre, Gandhi, les prophètes et aussi la Bible. S’ils n’écoutent pas ces prophètes ni les paroles de Jésus, même si quelqu’un revenait de chez les morts, ils ne seraient pas convaincus.

Document 3 : Alors surgit Amos.

La vie semble facile à Samarie au temps du roi Jéroboam II (783 à 743 avant Jésus-Christ). L’argent coule comme l’eau. Le luxe s’étale sans honte. Le mobilier devient de plus en plus distingué : tapis, coussins, lits, meubles incrustés d’ivoire. Ceux qui possèdent un palais d’été peuvent se construire un palais d’hiver. On se laisse vivre, allongé sur des divans, au son des instruments de musique. On pense que Dieu est avec son peuple.
Pourtant, les pauvres n’ont jamais été si nombreux. Ils sont trompés par des commerçants qui faussent les balances. Leur droit est bafoué au tribunal par des juges injustes. Ils doivent faire des corvées, s’endetter et sont souvent vendus comme esclaves (Mais, d’après la loi juive, un esclave israélite devait retrouver la liberté au bout de six ans (Exode 21, 2)).
Amos n’est pas un prophète de métier, c’est-à-dire un prophète qui était payé par les rois et qui souvent parlait en leur faveur. Il est berger et cultive des sycomores. Il vient du sud. Arrivé à Samarie, il est choqué par le luxe trompeur. Il ne peut se taire. Il comprend que Yahvé lui demande de parler : « Le lion rugit, qui ne craindrait ? Yahvé parle, qui ne prophétiserait ? » (Amos 3, 8). Amos dit que si ces injustices continuent, les Hébreux iront à la catastrophe. « Israël sera exilé loin de son pays ! » (Amos 7, 17). Pour lui, il n’y a qu’une porte de sortie : faire que la justice « coule comme l’eau » (Amos 5, 24). Amos, dénoncé au roi par le grand prêtre, est chassé du pays. Il retourne chez lui. Il met par écrit les paroles qu’il vient de prononcer. C’est le livre d’Amos. Le premier livre écrit par un prophète.
« Ils vendent le juste à prix d’argent et le pauvre pour une paire de sandales. Ils écrasent la tête des faibles sur la poussière et font dévier la route des humbles. Malheur à ceux qui changent le droit en poison et traînent à terre la justice. (…) Ils haïssent celui qui défend le droit au tribunal. Ils détestent celui qui parle avec intégrité. Eh bien, puisque vous piétinez le faible et que vous lui prenez une taxe sur son blé, ces maisons en pierre de taille que vous avez bâties, vous n’y habiterez pas ; ces vignes délicieuses que vous avez plantées, vous n’en boirez pas le vin. Car, je sais que vos crimes sont nombreux et vos péchés énormes. Oppresseurs du juste, extorqueurs de rançon. (…) Cherchez le bien et non le mal afin que vous viviez et que Yahvé, Dieu Sabaot, soit avec vous, comme vous le dites. » Amos, chapitre 2, versets 6 à 7 et chapitre 5, versets 7 à 14.

Document 4 : « Et laissant tout, ils le suivirent… »

Mgr Fulton J. Sheen, évêque auxiliaire de New York, avait pris l’avion pour Boston. Il y allait donner une conférence. Et tandis que l’avion survolait paisiblement un coussin de nuages blancs, bercé par le rythme régulier des moteurs, il relisait le texte qu’il avait rédigé à l’intention de ses auditeurs. Après un quart d’heure de vol environ, l’hôtesse fit le tour des passagers, qui n’étaient pas très nombreux ce soir-là, pour leur proposer une boisson.
Lorsqu’elle arriva auprès de l’évêque, celui-ci la regarda droit dans les yeux et avec beaucoup de simplicité lui posa cette question saugrenue : « Vous a-t-on jamais dit que vous étiez très belle ? » L’hôtesse, surprise, se mit à rougir. Puis, il continua : « Vous êtes mariée ? » Elle fit signe que non. Et, une courte conversation s’engagea entre eux, pleine de bonne humeur, qui se conclut par ces mots de l’évêque : « Vous devriez mettre votre beauté au service de ceux qui souffrent et sont privés des joies de ce don de Dieu… »
Deux ans plus tard, au cours d’un même trajet entre New York et Boston, Mgr Fulton J. Sheen vit venir à lui une des deux hôtesses qui se trouvaient à bord et qui lui demande à brûle-pourpoint s’il la reconnaissait.
– Non, répondit-il avec sincérité. Pourquoi ?
– Rappelez-vous, Monseigneur, vous faisiez ce même voyage, il ya deux ans, et vous m’aviez dit alors que j’étais jolie !
– Eh bien, répondit-il en riant, je ne m’étais pas trompé. Je reconnais volontiers que c’est vrai.
– Et vous m’aviez conseillé de mettre ma beauté au service de ceux qui souffrent et qui en ont besoin. Je suis décidée, j’ai donné ma démission en tant qu’hôtesse de l’air. La semaine prochaine, je suis libre. Que puis-je faire ?
Alors, l’évêque, étonné et très ému, lui dit :
– Passez à mon bureau, demain ou dans les prochains jours.
– Où m’enverrez-vous ?
– Dans une léproserie, en Indonésie.
Et, depuis lors, cette jeune fille américaine est au service des lépreux à qui elle a fait don pour toujours de sa beauté.

Document 5 : Martin Luther King.

En 1929, à Atlanta, est né Martin Luther King. Le climat social montre que, malgré l’abolition de l’esclavage, les Noirs sont encore loin d’avoir les mêmes droits que les Blancs. Il est le fils d’un pasteur et il veut devenir avocat pour changer les lois qui oppriment les Noirs. En 1945, il poursuit ses études à l’Université de Morehoux. A 16 ans, il gagne des concours d’éloquence. En 1947, il ne veut plus être avocat mais pasteur. Alors, il se rend en Pennsylvanie dans le nord des Etats-Unis. En 1962, il se mariera avec Coretta Scott, une musicienne.
En 1955, il est envoyé à Montgomery, une des villes les plus racistes des Etats-Unis. Les Noirs protestent et font des actions pour se défendre. Par exemple, ils désertent les bus. Martin explique que leur action est pacifique et que les Noirs veulent vivre comme n’importe quel américain. La réaction des racistes ne se fait pas attendre : Martin est sans cesse menacé par téléphone, physiquement. On place une bombe chez lui mais personne n’est blessé. Martin doit raisonner ses amis pour qu’ils ne cèdent pas à la violence.
En 1956, la cour suprême des Etats-Unis a décidé que toutes les barrières raciales établies étaient illégales et devaient être abrogées. Peu à peu, la notoriété du pasteur gagne tout le pays puis l’Océan Atlantique. En Europe, on le découvre par la télévision, la radio. Des réactions violentes continuent envers le pasteur et sa famille. On essaie de le tuer, il reste plusieurs semaines à l’hôpital. Il continue à prôner la non-violence.
Le 29 novembre 1959, il annonce son départ pour continuer sa mission. A partir de cette date, il va multiplier les démarches, les discours, les actions et les arrestations s’accumulent. Il participe aux « sit-in », c’est-à-dire des occupations massives mais passives des lieux interdits aux Noirs. Malgré cela, les violences envers les Noirs continuent. Néanmoins, en 1962, le pasteur rencontre le président à la Maison Blanche pour qu’il tente d’éliminer la ségrégation raciale. Il continue son combat et fait beaucoup de discours. Son épouse et ses deux enfants ont peur.
En 1963, il organise une marche sur Washington en l’honneur d’Abraham Lincoln qui avait payé de sa vie son combat contre les partisans de l’esclavage. Il veut étendre son action à toutes les formes de discrimination. Il veut lancer une « campagne des pauvres gens. ». Peu de temps plus tard, le président Kennedy est assassiné plongeant Martin dans le doute et le désarroi. Mais, il reprend rapidement courage et parcourt le monde (Paris, Berlin, Rome, …) Epuisé, il doit être hospitalisé.
En 1964, le pasteur reçoit le prix Nobel de la Paix à Oslo (Norvège). Il versa la somme reçue au mouvement en faveur des droits civiques, soit 2.500 euros. Enfin, l’égalité des droits civiques est officialisée. Recommandant la non-violence mais l’action pour l’intégration des noirs dans la société américaine, il s’élève en 1964 contre la guerre du Viêt-nam. Il est assassiné le 4 avril 1968.