Le rôle des fêtes comme occasions de relation

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Toussaint ou Halloween ?

Citrouilles et bougies, sorcières, fantômes, loups-garous et monstres extraterrestres… Tout comme la Saint-Valentin et le Père Noël, Halloween a envahi l’Europe. L’influence américaine, soupirent certains bien que cette fête curieuse nous vient des Celtes ?

Il y a environ 3.000 ans, les Celtes occupaient une grande partie de l’Europe. Dans nos régions et en France, on les appelait aussi les « Gaulois ». Nos contrées étaient habitées par les Ménapiens. La statue de leur chef Ambiorix se trouve d’ailleurs à Tongres. Nous ne savons pas grand-chose d’eux, parce qu’ils n’avaient pas d’écriture. Leurs chefs spirituels, les druides, transmettaient leurs connaissances oralement. Nous savons toutefois avec certitude qu’ils célébraient des fêtes. Pendant la nuit du printemps du 30 avril au 1er mai, ils célébraient la fête de Beltain avec beaucoup de fleurs et de branches décorées. Mais, la plus importante de leurs fêtes était Samhain, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre.

Cette nuit-là, ils célébraient le nouvel-an. Le bétail était rentré, les récoltes terminées. Le long hiver, sombre et angoissant, allait commencer. Les Celtes croyaient que, cette nuit-là, les âmes des morts quittaient « l’Autre Monde » ou le « Tir na Nog » pour revenir auprès des vivants (traduction : cerf avec une croix que l’on fête toujours le 3 novembre à Saint Hubert). Certains étaient gentils, d’autres méchants. Les Celtes se protégeaient de ces derniers par des prières et des sacrifices, mais surtout avec de la lumière, la lumière faisant reculer les ténèbres. Ils allumaient de gigantesques bûchers et chacun emportait un peu de ce feu dans un navet ou une betterave évidés. Cette lumière sacrée devait maintenir les mauvais esprits à bonne distance. Pour faire peur aux esprits, ils sculptaient un visage monstrueux dans la betterave ou le navet.

Quand les Celtes devinrent chrétiens, l’Eglise catholique romaine ne vit pas ces pratiques païennes d’un très bon œil. Il existait bien une fête de tous les saints mais elle tombait en mai. En 837, le pape Grégoire IV décida de déplacer la Toussaint au 1er novembre. La nuit précédente serait une nuit sainte. Samhain dut donc céder la place à la Toussaint. Mais, les Celtes firent comme si de rien n’était et continuèrent à se promener avec leur lumière. Ceux qui ne connaissaient plus la langue de leurs ancêtres et avaient été anglicisés parlaient de la Nuit Sainte, Hallow Eve (hallow en vieil anglais signifie holy, saint). C’est devenu progressivement Halloween.

Au 19ème siècle, à l’époque de la grande famine, des centaines de milliers d’Irlandais ont émigré aux Etats-Unis en emportant leurs coutumes. Ils y ont trouvé des potirons avec lesquels ils pouvaient faire bien mieux qu’avec des betteraves et des navets. Là, les coutumes se sont peu à peu transformées. Les jeunes, par exemple, allaient de porte en porte en chantant pour mendier quelques sous. S’ils ne recevaient rien, ils faisaient du chahut. Dans certaines de nos régions aussi, au Nouvel-An, à l’Epiphanie ou au Carnaval, les enfants, déguisés, vont chanter de porte en porte pour recevoir quelque chose et rouspètent contre les avares (cfr. La petite charité). Aux Etats-Unis, ils lancent « Treat or Tric ! » (Donnez-nous quelque chose ou nous vous jouerons un mauvais tour !). Et pour être certains d’effrayer les gens, ils donnent à leurs potirons l’aspect le plus menaçant possible.

Il y a cent ans, à Liège, les gens de chez nous croyaient encore que les morts revenaient sur Terre dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Le jour de la Toussaint, les familles superstitieuses mettaient une ou deux places de plus à table, au cas où les esprits seraient revenus pour manger des crêpes. Enfin, à cette époque, les gens ne mettaient pas de fleurs mais des bougies que l’on allumait dans les cimetières la veille de la Toussaint.

NOEL

Quand la fin de l’année approche, partout dans les magasins, à la radio, à la télévision, à l’école, dans les journaux, on peut entendre ce nom : NOEL ! Dans notre pays et dans beaucoup de pays voisins, cette fête célèbre la naissance de Jésus-Christ, fils de Dieu pour les chrétiens. Pour un grand nombre de personnes, Noël est surtout une fête religieuse. Pourtant, certains éprouvent le sentiment que cette fête ne les concerne pas ; et, peut-être même qu’à leurs yeux Noël prouve la religion catholique puisqu’il est fêté sur toute la terre.

C’est pour cette raison qu’il est utile de connaître TOUTE l’histoire de la fête de Noël afin de comprendre ce qu’elle signifie et qu’elle fut son évolution.

Origine de la fête

Il nous faut faire d’abord un peu d’histoire. Car, pour bien connaître le présent, il faut aussi bien connaître le passé ! Remontons loin dans le temps… Il y a des milliers d’années, nos lointains ancêtres, les premiers hommes, menaient une vie très rude. Exposés au froid, à la faim, craignant les bêtes sauvages, l’orage, ils étaient incapables d’expliquer le monde et tout ce qui s’y passait. C’est pour cette raison qu’ils se sont inventés des dieux, c’est-à-dire des personnages extraordinaires et supérieurs qui étaient responsables de tout, qui expliquaient tout ! Ainsi, les premiers hommes de par leur ignorance croyaient que pendant l’hiver, le soleil, le dieu soleil, disparaissait parce qu’ils avaient fait du mal. Or le soleil est très important. Le soleil est à l’origine de la vie sur terre. Il procure la lumière, la chaleur, il fait pousser les arbres, les fruits, les légumes, les cultures. Les animaux se nourrissent de ces plantes. Or, les plantes et les troupeaux sont indispensables aux hommes pour vivre. La disparition du soleil, c’est-à-dire plus exactement la diminution de sa lumière, et donc de sa chaleur, pendant les mois d’hiver apporte, avec elle, le froid, la nuit (les jours plus courts), la faim, la mort, la peur. Ainsi, pour être bien vus par le dieu soleil, les premiers hommes offraient des sacrifices sur d’énormes monuments qu’ils avaient construits. Pendant le long hiver, nos ancêtres se regroupaient pour supprimer leurs querelles, oublier leurs problèmes et aussi pour trouver entre eux aide et consolation. Aussi quand le soleil réapparaissait (retour des jours plus longs), nos ancêtres allumaient des feux de joie avec des sapins.

Pourquoi y a-t-il des changements dans la longueur des jours ?

Après l’histoire, c’est la géographie qui est nécessaire et plus précisément l’astronomie, l’étude des astres et des planètes. C’est, en effet, grâce aux chercheurs et aux savants que nous pouvons, contrairement aux hommes craintifs ou ignorants expliquer la plupart des choses naturelles.

Quelques noms :

Pythagore, Euclide, Copernic, Galilée, Newton, Russel et bien d’autres encore.

La Terre est une sphère qui tourne autour d’une autre sphère plus importante, le soleil, bien plus grande que la Terre. La Terre met un an (et six heures exactement) pour faire le tour du soleil. L’axe de la Terre n’est pas vertical mais légèrement incliné de plus ou moins 23° (l’écliptique) par rapport au plan du soleil et de la Terre. En tournant autour du soleil, la Terre ne recevra donc pas toujours la même quantité de lumière, et donc de chaleur. C’est ce qui fait les saisons.

En clair, plus le soleil est bas dans notre ciel, plus les ombres sont longues, la surface chauffée par le soleil augmente : la chaleur diminue (un point précis à la surface de la terre reçoit une faible quantité de lumière) . A l’inverse, lorsque le soleil est haut dans notre ciel, les ombres deviennent plus courtes, la surface chauffée par le soleil diminue. Par conséquent, la chaleur augmente (le même point à la surface de la terre reçoit une quantité de lumière plus importante).

De l’été aux longues journées à l’hiver aux longues nuits.

En décembre, les journées sont plus courtes et le 21 décembre est d’ailleurs appelé : « Le jour le plus court et la nuit la plus longue ». Cette période s’appelle le solstice d’hiver, ce qui signifie qu’à partir du 22 décembre, les jours vont commencer à s’allonger et les nuits à raccourcir jusqu’au « jour le plus long et la nuit la plus courte », le solstice d’été, le 21 juin. Il faut remarquer qu’il y a deux périodes de l’année où les jours et les nuits sont d’égales durées au moment de l’équinoxe du printemps, le 21 mars, plus ou moins au moment de la Pâque ; et, d’automne, le 21 septembre, plus ou moins au moment de Nouvel an juif, Roch Hachana. Solstice vient d’ailleurs du latin solsticium. Ce mot est composé de deux racines. Sol qui signifie soleil et stare qui signifie s’arrêter.

Au moment du solstice d’hiver, nos ancêtres avaient remarqué ce changement dans la longueur du jour et ils ont commencé à accorder beaucoup d’importance à cette date. C’était la fête, la fête du Julvather. On aurait pu la nommer la célébration du soleil invincible sur les ténèbres de la nuit. Toutes ces fêtes, tous ces tapages, toutes ces commémorations avec des lumières, des sapins, des bûches et des feux, étaient des manifestations de joie pour la vie nouvelle qu’apporterait le printemps (symbolique des œufs de Pâques et des lapins en chocolat). Bien des siècles avant qu’il fut question de la naissance de Jésus-Christ, des fêtes étaient célébrées par les hommes le 25 décembre.

Que se passait-il avant la naissance de Jésus-Christ ?

Bien avant la naissance de Jésus-Christ, les peuples anciens considéraient le soleil comme un dieu. Les anciens Egyptiens célébraient déjà la mort et la résurrection de leur dieu soleil le 25 décembre. Les Romains célébraient, eux, le 25 décembre le dieu Mithra, une divinité de l’Inde dont le nom signifiait à son origine « contrat » puis « ami » en sanskrit. Cette divinité symbolisait la perfection, l’harmonie, la lumière solaire. Après avoir été récupérée par les Mésopotamiens, Mitra devient Mithra. Son culte se répandit ensuite dans le monde grec puis romain. Il était alors l’objet d’un culte à mystères (sept degrés d’initiation).

L’auberge est complète.

Il y a déjà près de 1.600 ans que nous fêtons Noël le 25 décembre. Or, personne ne peut dire avec précision où et quand Jésus est né. Dans Matthieu et Luc, alors que Marc et Jean le font naître à Nazareth, nous lisons que Jésus est né à Bethléem, la patrie du roi David, pas très loin de Jérusalem, à l’époque du grand recensement de l’empereur Auguste. Joseph était originaire de Bethléem. C’était donc là qu’il devait aller se faire inscrire. Cela impliquait un long voyage. A cette époque où les transports en commun n’existaient pas et où les routes étaient mal entretenues, les voyages duraient souvent longtemps. A cause du recensement, les auberges affichèrent vite complet et Marie et Joseph ont dû trouver un autre abri. L’histoire raconte qu’ils ont passé la nuit dans une étable. Ce n’est pas tout à fait exact : Marie et Joseph ont passé la nuit dans l’une des nombreuses grottes de la région de Bethléem.

Jésus et l’histoire.

Bien qu’elle soit entourée de nombreuses zones d’ombre, la naissance de Jésus n’est pas une invention. Plusieurs auteurs romains et juifs de l’Antiquité parlent d’un certain Jésus de Nazareth. Dans ses « Annales », Tacite, un historien romain, parle, vers l’an 115, du Christ qui est né sous le règne de l’empereur Auguste et qui a vécu sous le règne de l’empereur Tibère. Jésus a donc vraiment existé. Il est né en Palestine, une petite colonie pauvre du grand Empire romain. Aujourd’hui, ce pays s’appelle Israël.

La naissance de Jésus.

Bien que nous ne connaissions pas l’année exacte de la naissance de Jésus, il est certain qu’il n’est pas né en l’an « zéro » de notre ère. La Bible raconte que Jésus est né sous le règne du roi Hérode. Or, Hérode est mort en l’an 4 avant notre ère. Jésus est donc vraisemblablement né avant cet an 4, donc en 5, 6 ou 7 avant notre ère.

Une erreur de calcul.

Vers l’an 532 après Jésus-Christ, le pape charge le moine Dionysius de concevoir un nouveau calendrier (notre calendrier actuel). Dionysius oublie non seulement d’y inclure l’an zéro, mais également les quatre années pendant lesquelles l’empereur Auguste a régné sous son propre nom, « Octavien ». Même les grands savants ont le droit à l’erreur, mais dans ce cas, cela fait naître Jésus-Christ entre 7 et 4 avant… Jésus-Christ.

A l’exception des enfants de la noblesse, on retenait autrefois rarement la date de naissance exacte des enfants. Il n’est donc pas étonnant que nous ne connaissions pas non plus celle de Jésus. C’est le pape Jules Ier (IVe s.) qui a décidé de remplacer la fête païenne existante, dédiée à la divinité solaire Mithra, par la célébration de la naissance de Jésus. Dès la fin de l’an 400 après Jésus-Christ, la fête de la naissance du Christ le 25 décembre était répandue dans tout le monde chrétien de l’époque.

Noël : nouveau soleil.

Il semblerait que le mot « Noël » vienne du latin « Dies Natalis » (jour de la naissance du Christ). Mais, il pourrait aussi venir de « nouvel, nouveau, nouvé, noué » (en patois) rappelant qu’autrefois, la nouvelle année commençait au solstice d’hiver… ou des noms celtes « novo » (nouveau) et « hel » (soleil), autrement dit nouveau soleil. Le mot anglais « Christmas » s’écrivait autrefois « Christmass ». Cela signifiait « Messe du Christ » (« Kerstmis » en néerlandais) ou « mission du Christ ». Cela fait référence à la « mission » qui est donnée à la fin de l’eucharistie.

Pour célébrer une fête, il faut aussi faire des préparatifs. L’avent est le temps de préparation de la fête de Noël. Il dure quatre semaine et fait inévitablement penser au carême, parce que c’est aussi un temps de pénitence. L’avent, tel que nous le connaissons aujourd’hui, a été introduit par le pape Grégoire le Grand au 8e siècle après Jésus-Christ. On retrouve dans le mot « avent » le verbe « advenir », qui veut dire « arriver ».

La couronne de l’avent ou couronne de Noël trouve son origine dans la roue solaire païenne. Elle symbolise le retour immuable des saisons. Les grandes bougies rouges représentent l’aspiration grandissante à la lumière du Christ. Chaque dimanche, on allume une bougie supplémentaire. Quand les quatre bougies sont allumées, la boucle est bouclée et l’avent est terminé.

Le parfum des aiguilles de pin.

Peu avant Noël, la plupart des gens achètent un sapin de Noël car il est une des rares plantes qui reste verte pendant la saison froide. Le sapin symbolise (exprime l’idée) donc de la victoire de la vie sur la mort. Cette coutume serait née en Alsace, vers 1509. La légende rapporte que Martin Luther, un professeur allemand de théologie, se promenait un soir de Noël dans une grande forêt. Il fut tellement impressionné par la majesté des sapins qu’il ne put résister à la tentation d’en rapporter un petit chez lui et de le décorer pour ses enfants. Le sapin de Noël est apparu vers 1850 aux Pays-Bas, d’abord dans les églises protestantes et plus tard dans les maisons. Ensuite, cette coutume s’est répandue en Belgique également.

La première crèche de Noël est apparue à la fin du Moyen Age. On dit généralement que c’est une idée de saint François d’Assise. Il aurait un jour dit à un ami : « Je veux montrer aux gens dans quelle misère le Christ est né. » Il a placé un paysan et une paysanne dans une étable et a déposé un petit enfant dans la crèche. Très vite, la réalisation de crèches est devenue un véritable art populaire. Plus tard, on a installé une crèche dans les églises, et plus tard encore dans les maisons. Ce n’est qu’après la 2ème guerre mondiale que les familles catholiques ont placé un sapin de Noël à côté de la crèche.

Comment les Hommes célèbrent-ils aujourd’hui la fête de Noël ?

Allemagne.

Il y a bien longtemps, on brûlait des troncs d’arbres ou des sapins sur les sommets des collines. Cela signifiait l’allégresse pour saluer le retour des jours plus longs. C’était le « Jul Feuer » (feu de joie ou grand feu chez nous). Les bûches chez les pâtissiers sont une survivance de ces temps-là lorsque les chaudières ont remplacé les feux de cheminée où l’on brûlait un bois que l’on avait conservé pendant toute l’année pour la fête de Noël.

Norvège.

Un arbre de Noël pour les oiseaux. Dans le champ, on dresse une perche avec une gerbe de blé. Les oiseaux peuvent picorer à cœur joie. Menu de Noël : du jambon. C’est une survivance des fêtes Vikings au moment du solstice d’hiver. Le porc était alors offert à Fro, le dieu de la fécondité. Les galettes norvégiennes de Noël sont en rapport direct avec les vieux rites concernant la fertilité. Les dernières graines sont conservés et cuites en pain avant la fête du « Julvatter ». Ce pain n’est pas mangé, mais émietté et répandu sur les champs (espoir d’une récolte abondante). La paille qui est pendue dehors à la Noël trouve son origine dans une vieille superstition. On croyait alors que les morts visitaient les maisons le soir de Noël. Ils avaient donc besoin de paille pour s’étendre et pour dormir. Après la fête de Noël et afin d’obtenir une récolte abondante, on répandait cette paille sur les champs.

Suède.

Par la fenêtre, on pend une étoile de bois ou de paille. Tôt le matin, la fille aînée de la famille, la jeune Lucia (ou la jeune fiancée) se drape dans un vêtement blanc. Sur la tête, elle porte une couronne de cierges allumés. Elle va de porte en porte et offre du café chaud et des petits pains de safran. Elle chante sur l’air de la chanson napolitaine « Santa Lucia ». Voici l’un des contes concernant Lucia : « Lucia, une belle jeune fille, était fiancée à un homme riche. La veille de son mariage, elle donna sa dot aux pauvres. Son mari soupçonnait qu’elle était chrétienne et la livra au préfet romain. Durant la torture, on lui creva les yeux. Comme les flammes du bûcher ne semblaient pas la faire souffrir, son cœur fut transpercé à l’aide d’une épée ». On croyait aussi que pendant la nuit de Lucia, des esprits malfaisants rôdaient. Afin de chasser le diable qui, selon la croyance, prenait la forme d’un chat, on cuisait des biscuits de safran en forme de X. On les appelait « Lusse Cats ».

Belgique.

Dans les Ardennes, on pense que les animaux parlent comme les hommes pendant la nuit de Noël, à minuit. Mais, malheur à celui qui resterait dans l’étable pour les écouter à minuit parce qu’il viendrait à mourir immédiatement. A Liège, l’habitude est de mettre une pièce de monnaie, un peu de pain et un peu d’eau sur le rebord de la fenêtre pour ne pas en manquer durant l’année qui vient. De plus, le plat liégeois est constitué d’un assortiment de boudins et de crêpes à pâte levée.

Finlande.

A la veille de Noël, chacun prend un sauna et après se roule dans la neige. Puis, suit un repas. Ensuite, il y a une fête au cours de laquelle les hommes, après avoir dansé, se livrent à des tournois de lutte.

Italie.

Des cadeaux sont distribués par une femme, « La Befana ». Selon la légende, la femme n’a jamais pu rejoindre les Sages (rois mages) et de ce fait elle est toujours à la recherche de l’enfant. Le long des chemins, elle distribue des cadeaux aux enfants.

Espagne.

Les trois Sages distribuent des cadeaux. Balthazar fait du porte à porte pour accomplir ce travail. La dinde est l’aliment traditionnel de Noël et a été importé de l’Amérique par les Conquistadores.

Syrie.

Le plus jeune des chameaux des Sages y vit toujours et distribue des cadeaux.

Bulgarie.

Là, c’est le vieux dieu d’hiver « Koleda » qui distribue les présents. On frappe sur un morceau de bois brûlant et on fait jaillir les étincelles pendant que l’on prononce un vœu.

Russie.

Le général Hiver apporte des présents pour les enfants.

Usa.

Avec comme bruits de fond une multitude de chants de Noël, de grands arbres de Noël ornent les places publiques, les halls des administrations. C’est le père Noël, remis à l’honneur par une firme de limonade, qui distribue les cadeaux.

Mexique.

Les cadeaux sont placés dans un grand pot orné en terre cuite nommé « Pinata ». On le pend au plafond dans une chambre. Ensuite, on bande les yeux aux enfants et chacun d’eux a l’occasion de briser le pot au moyen d’un bâton. Chaque enfant ne peut frapper qu’une seule fois. Quand le pot casse, il y a une pluie de présents. Une acclamation générale salue cet exploit.

Chine.

Le père Noël s’appelle « Khoong-Khoong ». Les fleurs en papier multicolore, guirlandes et neige de coton parent l’arbre de Noël. Les Chinois célèbrent la fête des lumières ou la fête des lanternes, consacrée au soleil renaissant.

Australie.

Là, c’est l’été en plein. Sous un soleil brûlant, « Santa Claus » apparaît enveloppé dans le traditionnel costume d’hiver du père Noël.

Japon.

Là, le père Noël s’appelle « Hoteisho ». Les enfants croient qu’il voit tout, parce qu’il a aussi des yeux derrière la tête.

Comment Noël, fête universelle, est-elle devenue celle des chrétiens ?

Au début, les premiers chrétiens célébraient la naissance de Jésus-Christ le 6 janvier. Mais, parmi les chrétiens se trouvaient de nombreux romains qui continuaient à célébrer le dieu Mithra le 25 décembre. Rapidement, le retour de la lumière fut associé à la venue du Christ sur Terre. Dans un but d’évangélisation, la religion chrétienne avait très vite pris l’habitude de récupérer pour son propre profit ce qui était intéressant en le christianisant, comme ce fut le cas pour Halloween, fête celtique vieille de plus 2.500 ans, ou d’éliminer ce qu’il n’était pas possible de christianiser. Cette pratique permit à la religion chrétienne de se répandre très vite puisqu’elle éliminait les autres religions en reprenant leurs fêtes, leurs coutumes, leurs usages, pour son compte.

Vers l’an 330 pcn, le pape Jules 1er décide alors de fixer la naissance du Christ le 25 décembre. C’est là une opération habile qui fait disparaître la fête du dieu Mithra en la christianisant. A Rome, on ira même jusqu’à construire certaines églises sur les fondations des temples du dieu Mithra. En 393 pcn, l’empereur Théodose 1er fait de la religion catholique la religion officielle de l’état et fait interdire tous les autres cultes. Par cette décision, la fête du solstice d’hiver prend définitivement un sens chrétien dans l’empire romain. Le soleil devient un astre ordinaire et non plus un dieu. C’est Jésus-Christ qui devient alors la lumière, la résurrection à la place du soleil… .

Cette thèse est, aujourd’hui, remise en cause. Le 25 décembre aurait été choisi parce que c’était une date « libre ». Jusqu’au IVe siècle, les Chrétiens participaient encore largement aux grandes festivités romaines des Saturnales – une semaine à la mi-décembre – et des Calendes début janvier. En choisissant le 25 décembre, les chrétiens avaient la possibilité de célébrer Noël dans une atmosphère moins débridées. Certaines fêtes païennes auraient même été placées par la suite le 25 décembre dans l’espoir de concurrencer le Noël chrétien qui prenait de plus en plus d’ampleur.

Melchior, Gaspard et Balthazar : selon la tradition chrétienne du VIIe siècle, ainsi se prénomment les trois Rois mages partis à la recherche de Jésus. Une étoile les guide jusqu’à la crèche de Bethléem où l’Enfant vient de naître. Après s’être prosternés devant lui, ils lui offrent trois cadeaux : de l’or, marque de la royauté, de l’encens, signe de la divinité, et de la myrrhe, une gomme-résine aromatique utilisée dans l’embaumement, qui symbolise la renaissance. En réalité, on n’a pas attendu les Rois mages pour célébrer l’Epiphanie. Elle trouve son origine dans les célébrations païennes de la Lumière, de retour après les longues nuits d’hiver.

Les années, les siècles ont effacé pendant un temps le souvenir des fêtes anciennes. En effet, il n’existait à l’époque ni cinéma, ni radio, ni télévision, ni journal, ni école pour tous. L’église, construite d’ailleurs au milieu du village, était l’un des rares endroits où l’on pouvait se réunir pour voir et entendre quelque chose. On donnait d’ailleurs des pièces de théâtre appelées des mystères sur le parvis des églises. De ce fait, des commerces ont commencé à s’installer autour des églises.

De plus en plus de gens prennent Noël au sens littéral de « fête de la lumière ». Ils décorent leur maison d’une multitude de petites lampes. Beaucoup ne s’intéressent plus au sens profond de Noël, et se concentrent sur la décoration et la chaleur de leur maison en ces froides journées de décembre. En cette période de Noël, il est pourtant important de s’arrêter quelques instants à ce qui compte vraiment dans notre vie. A Noël, nous ne fêtons pas la naissance du Christ comme un événement isolé, mais bien le fait que Dieu s’est fait homme en Jésus. A travers lui, nous sommes appelés à être plus humains, et nous ne pourrons y parvenir qu’à travers notre prochain. Concrètement, cela signifie qu’il faudrait oublier quelque peu le CD, le pull ou le jeu vidéo dont nous rêvons, pour essayer d’être particulièrement gentils, ouverts et serviables. L’esprit de Noël… qui apportera aussi un sentiment de chaleur… et de lumière !

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