Un spiritisme chrétien ?

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La doctrine spirite a connu dès les années 1960 un renouveau d’adhésion. Elle se veut chrétienne et accuse les Eglises de ne plus croire en l’au-delà. Celles seraient devenues « horizontalistes » prêchant l’immanence, trop occupées de l’ici-bas, oubliant la dimension verticale de la Foi, la transcendance et les fins dernières. Elles auraient perdu les connaissances ésotériques, ne sachant plus en particulier ce qu’est le « corps-spirituel ».

Ce retour des croyances spirites est lié à la publication de différents ouvrages où des enfants disparus dictent à leur mère certains communications et révélations par « écriture automatique » en général.

Il y a au départ les lettres de Pierre, officier tué en 1915, qui adresse à sa mère, Madame Monnier, des messages qu’elle publie de 1928 à 1947 en 7 tomes.

Ensuite, il y a les communications de Roland, mort à quatorze ans, recueilles par sa mère, Marcelle Jouvenel, publiées sous le titre d’au diapason du ciel, celles des deux fils de Simone de Saint Clair. Et, enfin, sont abondamment diffusés les ouvrages de Jean Prieur, les tablettes d’or, où il retrace l’histoire des messages de son fils. Il faudrait parler aussi des ouvrages du « voyant » Belline, les morts ont donné signes de vie, les visiteurs de l’autre monde, et de bien d’autres encore.

Ces ouvrages, qui ne sont pas médiocres, on doit le souligner, ont trouvé une audience auprès de certains chrétiens douloureusement éprouvés par la mort d’un être cher : « Ne pourrait-on entrer, nous-aussi, en communication avec nos disparus ? »

Mais, à leur porter foi, on s’éloigne peu à peu du christianisme. Dieu y est étrangement lointain, Jésus n’apparaît guère, le vocabulaire et les procédés spirites dessinent un fond de croyance qui diverge de l’authentique et saine spiritualité chrétienne.

Des témoignages existent certes, qu’on ne peut trop vite récuser. Mais chez les chrétiens, ces faits exceptionnels confortent d’abord leur foi dans la Communion des Saints et leur assurance dans la vie en laquelle sont entrés nos défunts. Ils n’adhèrent pas pour autant au spiritisme, même « christianisé ». Celui-ci, outre qu’il entretient de faux espoirs ou des rêves illusoires, n’est pas compatible avec l’Evangile de Jésus-Christ car il existe une Voie saine et sainte, tonique et sûre, pour communiquer avec les morts, même si elle est moins spectaculaire et au premier abord moins gratifiante.