La dernière Cène : symbole d’une vie entièrement livrée

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Le message de la dignité humaine, Jésus le dira tout au long de sa vie. Il va se battre pour dire : « Toute personne est digne ; toute personne est respectée par Dieu. » Tel est le combat de Jésus. Les pharisiens étaient remplis de zèle religieux. Ils étaient passionnés par leur foi en Dieu. Ils s’imposaient à eux-mêmes des lois très strictes : le jeûne, l’aumône, la prière. Jésus avait souvent des conversations amicales avec eux. Et pourtant, certains d’entre eux ne pourront plus supporter Jésus. Et Jésus se mettra plusieurs fois en colère contre eux.

« Jésus entra dans une synagogue. Il y avait là un homme qui avait la main paralysée. Les pharisiens épiaient Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat, afin de l’accuser.

Jésus dit à l’homme qui avait la main paralysée : « Lève-toi, là, au milieu ! » Et il leur dit : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien plutôt que de faire le mal, de sauver un être vivant plutôt que de le tuer ? » Mais eux se taisaient. Promenant alors sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leur cœur, Jésus dit à l’homme : « Etends la main. » Il l’étendit et sa main fut remise en état. Une fois sortis, les pharisiens tinrent aussitôt conseil avec les hérodiens contre Jésus, sur les moyens de le faire périr. »

Toute la vie de Jésus est donc une Pâque, une traversée. Il traverse les idées reçues des bien-pensants, des chefs religieux, des autorités politiques de son temps.

Les chefs religieux avaient cependant bien structuré la religion. D’un côté, il y avait les purs, ceux qui arrivaient à respecter les lois. De l’autre côté, la grande majorité du peuple qui n’arrivaient pas à respecter les lois de la dîme, du jeûne, du sabbat,… Les impurs selon les chefs religieux étaient nombreux : les lépreux, les handicapés, ceux qui touchaient à l’argent, aux animaux, les étrangers étaient appelés « des chiens ». Or, Jésus accueille les handicapés, touche les lépreux (se rendant ainsi impur lui-même, selon les chefs religieux), se laisse approcher par des « femmes de mauvaise vie », se laisse interpeller par des étrangers, pire par des femmes étrangères. Jésus préfère guérir même si c’est le jour du sabbat : c’est l’homme qui est plus important que le sabbat. Et tout cela, au nom d’un Dieu qu’il appelle son père. Et, il invite chacun et chacune à le prier comme lui en disant « Notre père. »

Et, qu’en est-il des chefs politiques ? Les représentants de l’empereur de Rome craignent par-dessus tout la révolte des régions dont ils sont responsables. Ce serait leur mort. Les Juifs sont des gens difficiles. Ils ont leur propre religion, leurs propres lois. Il y a déjà eu des essais de révolte. Le roi Hérode est furieux et a peur pour son pouvoir quand il entend le peuple dire que Jésus est leur roi. Ce Jésus-là, ils ont bien peur qu’il en veuille à leur pouvoir.

Ainsi, les gens de pouvoir – politique ou religieux – se sentent-ils menacés dans leur statut par ce que Jésus fait et par ce qu’il dit. Et, comme souvent dans ces cas-là, ils sont prêts à n’importe quoi. Pour eux, la solution qui s’impose de plus en plus est claire : il faut éliminer Jésus. Mais, Jésus continue, malgré les menaces, à dire aux gens qu’ils sont dignes et que le Royaume est pour les petits, les étrangers aussi, les pécheurs. Il continue à montrer un Dieu serviteur. C’est ce qu’il essaie constamment de faire comprendre aux quelques-uns qui l’entourent de plus près.

Alors même que l’étau se resserre autour de lui, Jésus, au cours du dernier repas avec les apôtres, fait le don de lui-même en partageant le pain et en faisant passer la coupe : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang livré pour vous ». Par ce geste, il dit qu’il ira jusqu’au bout, qu’il continuera à dire un Dieu serviteur.