Jésus, bâtisseur de ponts entre les mondes.

posted in: Religion 1ère | 0

Aucun personnage de l’histoire de l’humanité n’a été autant discuté et controversé que Jésus de Nazareth. L’Evangile est le livre le plus lu et le plus cité de l’histoire. Mais, au fait, qui était Jésus ? Que savons-nous de Lui avec certitude ? Qu’avons-nous retrouvé de Lui, par exemple ?
Le Jésus historique.

Très honnêtement, nous ne savons presque rien sur le plan historique. On pensait avoir retrouvé un suaire (linceul) de Jésus. L’étoffe a été examinée avec la plus grande attention. Au départ, l’examen chimique, photographique et archéologique du tissu et des grains de pollen qu’il contient tendait à prouver avec de plus en plus de certitude qu’il s’agissait bien du suaire du Christ. Ensuite, une autre méthode de datation très précise sembla mettre fin au rêve : le suaire n’aurait pas le bon âge. Rien n’est encore vraiment sûr, en fait… . D’accord, mais même si des scientifiques pouvaient prouver qu’il s’agit vraiment du suaire du Christ, cela nous aiderait-il à mieux Le comprendre ? Cette preuve historique pourrait-elle expliquer son énorme influence sur les hommes, une influence qui dure toujours 20 siècles plus tard ? Pourquoi tant de gens croient que ce personnage les rapproche de Dieu ? Pour comprendre Jésus, l’approche historique n’est pas très utile. Nous devons plutôt nous pencher sur ce que les gens pensaient de Lui.

Le roi riche et le peuple pauvre.

Imagine-toi un pays où le roi possède absolument tout et le peuple rien du tout. Les gens se tuent au travail et meurent de faim. Le roi et la reine, eux, gaspillent plus de nourriture que la population ne pourrait en manger, se baignent dans les huiles parfumées les plus chères, etc. Les gens sont évidemment terriblement jaloux. Sans le roi, ils vivraient beaucoup mieux. Mais, que peuvent-ils faire ? Ils sont trop faibles et trop pauvres pour lever une armée, alors que le roi peut s’offrir les soldats les mieux entraînés… . Cette situation est désespérée et impossible à changer, à moins que le roi n’agisse lui-même, distribue ses richesses, ou qu’il investisse pour que la population ait plus de revenus. Il peut faire beaucoup avec son argent. Alors que les pauvres ne peuvent qu’attendre, sans pouvoir rien entreprendre par eux-mêmes. Le roi peut facilement passer de l’autre côté du fossé, l’inverse n’est pas possible.

Notre vie imparfaite.

L’humanité tout entière se trouve dans une situation comparable. Nous vivons tous dans un monde imparfait. Tout passe, rien n’échappe à la mort ou à la destruction. Même les montagnes s’érodent lentement. Nous tombons tous malades un jour, et nous mourrons tous. Nous avons des rêves d’avenir fantastiques, mais la plupart se terminent sur une déception. As-tu déjà essayé de modifier un trait désagréable de ton caractère, sans y parvenir ? Même à grande échelle, les choses vont mal : il y a beaucoup plus de gens dans la misère que dans le bien-être. On dirait qu’il est impossible de trouver un bonheur durable dans notre monde. Il est évident que ce monde est « limité » et pas du tout parfait. L’humanité entière est comme la population pauvre de notre exemple : il faut travailler dur, faire beaucoup d’efforts, mais pourquoi ? Puisqu’au bout du compte, le temps nous reprendra tout !

Le Dieu parfait.

Et, pourtant, au plus profond de nous, nous devinons la possibilité d’un monde tout différent. Qui n’a jamais rêvé d’un monde d’amour et de bonté infinie ? Un monde où tout le monde pourrait être parfaitement heureux. Où l’éphémère et l’insatisfaction n’existeraient pas ? Un monde sans souffrance… .

Seul un amour illimité pourrait rendre ce monde possible : un amour éternel et infini. Dans la Bible, cet amour s’appelle « Dieu ». Mais Dieu est le contraire de notre monde. Il est éternel, nous sommes mortels. Il est parfait, nous sommes imparfaits. Dieu ressemble un peu au roi de notre exemple. Il a tout, nous pas. Si on rêve de cette lumière éternelle, créatrice et pleine d’amour, on réalise encore plus douloureusement que notre monde est différent. Il semble impossible de transformer ce rêve de perfection en réalité.

Réconcilier les deux mondes.

Mais, n’avons-nous pas dit que Dieu était cet amour illimité ? Il n’est donc pas comme notre roi imaginaire qui est égoïste et cupide. Un roi qui connaît l’amour illimité ne partagerait-il pas tout pour que personne ne soit dans la misère ? Si l’amour de Dieu est illimité, peut-il accepter pour nous la maladie et la mort, alors qu’il est lui-même éternel et parfait ?

Mais, comment Dieu peut-il partager avec nous sa perfection, son amour infini ? Cela voudrait dire qu’il faut mettre des limites à l’éternité. C’est l’idée qui est au centre de l’espérance du Messie : si le Dieu éternel pouvait souffrir et mourir comme un être humain, il jetterait ainsi un pont entre ces mondes opposés. L’un est celui que nous connaissons : imparfait, empli de souffrance et de mort. L’autre monde est celui de Dieu : parfait et infini. Reliés, les deux mondes cessent d’être opposés. L’homme n’est alors plus enfermé dans sa moitié mortelle : il est emporté dans l’amour infini. Le fossé entre les hommes et Dieu a disparu. Dieu n’est plus un étranger, il est devenu l’un des nôtres. Si le roi de notre histoire partageait ses richesses et était prêt à partager la pauvreté des hommes, il n’y aurait plus de fossé entre riches et pauvres. Le roi connaîtrait la pauvreté, et l’homme ordinaire connaîtrait la richesse.

L’homme nouveau.

Quel rapport y a-t-il entre tout ceci et Jésus ? Jésus est précisément ce pont entre notre monde humain et le monde d’amour et d’éternité. Dieu s’est fait homme en Jésus. Mais, Jésus est un type d’homme nouveau. Dieu, qui est Amour, nous a créés, nous les humains, à son image et à sa ressemblance. C’est pourquoi notre nature la plus profonde est faite d’amour infini. Mais, regardons le monde : il faut bien constater que nous ne vivons pas ainsi. Nous vivons surtout dans un monde de souffrance et d’imperfection. Jésus (le Messie) a, lui aussi, fait l’expérience de notre monde. Il a connu la solitude et le chagrin, et sa mort sur la croix a été une souffrance extrême. Pourtant, malgré cette souffrance, Jésus est resté fidèle à sa nature la plus profonde d’amour infini. Voilà pourquoi il est un nouveau type d’homme. Pourquoi il a pu réconcilier les deux mondes, celui de la souffrance et celui de l’amour. Grâce à lui, nous pouvons à nouveau ressentir notre nature la plus profonde, celle qui a été créée à l’image de Dieu.

Ressentir l’amour.

Nous mourrons tous, mais ce n’est pas notre nature la plus profonde, celle de l’amour infini et universel. Nous possédons tous cet amour, mais nous n’en sommes pas toujours conscients. Notre monde, celui des limites et des frontières absorbe toute notre attention. En prenant conscience de cet amour infini qui nous habite, nous découvrons le monde autrement. Et, le nouveau type d’homme apparaît. Jésus a été le premier en qui ce type d’homme s’est pleinement réalisé. Il nous montre la voie vers une vie plus profonde, et nous apprend comment développer ce que nous avons de divin en nous, en développant notre amour. Si nous avons peur de la mort, nous vivons trop dans l’angoisse et l’inquiétude. Il est évident que si nous vivons dans l’amour, nous réagirons autrement que si nous donnons la priorité à la peur et à la jalousie. Nous devons simplement apprendre à mieux connaître notre nature la plus profonde. Il est tellement plus intéressant de rechercher notre nature la plus profonde, plutôt qu’une sandale ou un vieux vêtement qui auraient appartenu à un personnage historique que nous appelons Jésus. Et, dans cette recherche, les histoires sur le Jésus historique peuvent nous aider, même si elles ne sont pas toujours vraiment « historique » …