Jésus parle. Il n’est pas bavard. Il est incisif. Sa parole « fait miracle ». D’un mot bref – « Sors de lui » (Mc 1, 25), « Lève-toi » (Mt 9,6) -, il libère et remet debout le paralytique. On se souviendra de son langage direct : « Que votre oui soit oui ! » (Mt 5, 17). Pas de vocabulaire spécialisé : c’est la langue de tous qu’il manie avec simplicité. Il ne s’abrite pas derrière les autorités ou les commentaires comme faisaient les rabbins (cfr. Introduction au Notre père) : « On était frappé de son enseignement en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes » (Mt 7, 28-29). L’homme n’était pas un répétiteur : « Qu’est-ce que cet enseignement nouveau et ce pouvoir ? » (Mc 1, 27). Cette nouveauté surgit à travers les actes et les attitudes de Jésus, elle fait corps avec lui. Ses rencontres et ses initiatives mettent en œuvre son message. Même si les Evangiles ont pratiqué des regroupements de miracles, de « dits », de paraboles, des controverses, tout était mêlé, aux jours où le jeune prédicateur allait de village ne village, à travers la Galilée. Le message, c’était d’abord le contact avec tous. Jésus donne parfois des explications supplémentaires au groupe qui l’accompagne, et il vit avec eux un rapport de maître à disciples, dont ils recueilleront et transmettront le contenu. Mais, son enseignement n’est ni ésotérique ni réservé : c’est au peuple qu’il annonce la proximité du Règne de Dieu. Il donne les premiers signes, concrets, de la création nouvelle : on voit, on marche, on guérit, on est réintégré dans la société. En clair, le royaume de Dieu est déjà là.
