Satisfaire nos besoins, Dr A. Cash

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Nous avons tous appris à vivre en fonction de notre budget. Nous mettons de l’argent de côté pour rembourser nos emprunts et, s’il en reste, nous en gardons un peu pour nos loisirs. Lorsqu’un adolescent doit commencer à gérer soi-même son argent, il arrive qu’il ne sache pas choisir entre un CD ou une paire de chaussettes. Il n’est pas rare qu’il ne sache pas évaluer ses besoins et à les classer par ordre de priorité.
Nous dépensons tous notre argent en fonction de nos besoins. Ceux-ci déterminent nos comportements. Ou, plus exactement, c’est la satisfaction de nos besoins qui les détermine, qui nous motive.
Clark Hull a élaboré une théorie de la motivation basée sur la satisfaction des besoins. Les besoins sont générés par deux facteurs : l’homéostasie et la restauration de l’équilibre. En cas d’homéostasie, les besoins de l’individu sont satisfaits et l’équilibre est atteint. Lorsque les besoins de l’individu ne sont pas satisfaits, celui-ci est déséquilibré et motivé pour restaurer l’équilibre par la satisfaction de ses besoins.
La théorie de Hull est désignée sous le nom de « théorie pulsionnelle », car l’individu est soumis à une pulsion qui le pousse à satisfaire ses besoins. Les pulsions sont des motivations orientées vers la satisfaction et l’homéostasie. Il existe deux sortes de pulsions :
Les besoins biologiques dont la satisfaction est nécessaire à la survie constituent les « pulsions primaires ». La faim, la fatigue et la soif sont des pulsions primaires. Celles-ci jouent un rôle très important dans notre vie de tous les jours. Une grande partie de notre vie est consacrée à la satisfaction de notre faim et de notre besoin de repos.
Toutes les autres pulsions sont des « pulsions secondaires ». La plupart résultent d’un apprentissage effectué auprès de la famille, de la société et de la culture dans lesquelles nous vivons. Ces pulsions secondaires acquièrent de l’importance lorsqu’elles sont associées aux pulsions primaires. Par exemple, nous allons à l’école et obtenons un diplôme pour avoir une vie aisée et pouvoir subvenir à nos besoins et à ceux de notre future famille. Autrement dit, une pulsion secondaire n’a aucune valeur en soi. Elle ne se justifie que dans la mesure où elle est reliée à une pulsion primaire.
La théorie pulsionnelle a des limites en ce sens qu’elle ne prend pas en compte les besoins qui peuvent sembler périphériques par rapport à notre survie biologique. Est-ce qu’aller jouer au foot restaure votre équilibre homéostatique ? Quel besoin primaire le foot satisfait-il ? En y réfléchissant un peu, vous pouvez toujours dire que, si vous n’allez pas jouer au foot, vous serez déprimé, vous ne pourrez plus aller à l’école et vous ne pourrez plus subvenir à vos besoins. Dans ce cas, le foot est une pulsion secondaire située tout au bout d’une longue chaîne d’autres pulsions secondaires. En général, nous ne réduisons pas, du moins consciemment, toutes nos activités au plus petit dénominateur commun de notre survie biologique.
Bien qu’il ne s’agisse pas exactement d’une théorie sur l’instinct, la théorie de la motivation d’Abraham Maslow affirme que nos motivations proviennent d’un ensemble de besoins que nous essayons naturellement de satisfaire. D’après Maslow, il existe des besoins plus importants que d’autres. Par exemple, il est plus important de manger que d’avoir une bonne note à un examen.
Maslow a classé les besoins par ordre de priorité dans une pyramide qu’il a appelée la « hiérarchie des besoins » :
– Premier niveau (base de la pyramide) : besoins physiologiques, qui concernent la nourriture, l’eau et le sommeil. Ces besoins orientent notre comportement tant qu’ils ne sont pas satisfaits.
– Deuxième niveau : besoin de sécurité. Nous avons besoin d’un abri et de protection.
– Troisième niveau : besoin d’appartenance.
– Quatrième niveau : besoin d’estime. Nous nous mettons dans des situations qui renforcent l’estime que nous nous portons.
– Cinquième niveau (sommet de la pyramide) : besoin d’accomplissement, qui fait référence au besoin de se dépasser et de vivre avec un niveau de conscience de soi élevé. Lorsque nous arrivons au sommet de la pyramide, nous faisons une « expérience culminante » : nous ressentons une émotion qui indique notre culmination au plus haut niveau de motivation.