Trois symboles de la messe

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a. Le pain.

Le pain, fabriqué à partir de céréales et notamment de blé, est l’aliment de base d’une grande partie de l’humanité. Dans de nombreuses cultures, il symbolise tout ce qui est nécessaire à la vie. Il est lié au travail : gagner son pain signifie gagner sa vie. Et en avoir à sa table est considéré dans de nombreuses cultures, comme une bénédiction, voire un don de Dieu. D’où la prière avant le repas et la croix qu’y tracent les chrétiens, dans certaines familles, avant de l’entamer.
Au cours des siècles, le pain s’est enrichi de nombreux symboles. Le partager avec d’autres est devenu un signe d’amitié ou un geste de solidarité. En manquer signifie être dans le besoin ou au chômage, le gaspiller une insulte faite aux pauvres et une sorte de sacrilège.
Dans le Temple de Jérusalem, on disposait sur une table une douzaine de pains de froment, devant le Saint des Saints, sous le regard de Dieu. Ils étaient renouvelés chaque sabbat. Ces pains rappelaient en permanence l’Alliance de Dieu et de son peuple. Quant au pain consommé durant le repas pascal, il devait être « azyme » c’est-à-dire sans levain, pour rappeler la hâte du départ d’Egypte.
Jésus a multiplié les pains pour nourrir des foules affamées, et le Jeudi saint, veille de sa mort, pour la célébration de la Pâque, il a pris du pain pour l’eucharistie, signe de la Nouvelle Alliance entre Dieu et les hommes.
Les catholiques de rite romain continuent à utiliser du pain non fermenté pour la célébration eucharistique, alors que les chrétiens d’Orient (catholiques et orthodoxes) emploient du pain fermenté. Le pain utilisé depuis des siècles dans nos pays d’Occident n’en a plus guère l’aspect, depuis que, pour des raisons pratiques, il a pris la forme ronde des hosties.

b. Le vin.

Depuis la plus lointaine Antiquité, le vin est une boisson très répandue dans de nombreuses civilisations. Il y avait aux temps bibliques et il y a encore aujourd’hui beaucoup de vignes au Proche-Orient et dans les pays méditerranéens. Au Moyen-Age, l’utilisation du vin était plus courante que celle de l’eau souvent contaminée.
Les Hébreux aimaient bien le vin « qui réjouit le cœur de l’homme » (Ps 104, 15). C’était pour eux une boisson de fête. Son usage était fréquent lors des sacrifices et des libations : de nombreuses coupes circulaient alors, notamment lors de la célébration de la Pâque. Le vin, « fruit de la vigne et du travail des hommes », était le symbole de la joie, de l’amour et de la vie en Dieu. Les prophètes l’associaient à la joie des temps messianiques.
Dans l’Evangile de Jean, nous voyons Jésus changer l’eau en vin lors d’un mariage à Cana, et, le Jeudi saint, veille de sa mort, il prit du vin pour instituer l’eucharistie et sceller la nouvelle Alliance en son sang.
Prenant du pain et du vin, les premiers chrétiens ont refait les gestes de Jésus, en mémoire de lui. Après eux, de siècle en siècle, des générations de chrétiens ont accompli les mêmes gestes et prononcé les mêmes paroles au cours des célébrations eucharistiques.
Le vin de messe doit être naturel et pur. Jusqu’au 13e siècle, tous les participants à l’Eucharistie communiaient au pain et au vin. Le concile Vatican II souhaitait le rétablissement de cet usage, remis en vigueur par Paul VI. Une des formes de la communion sous les deux espèces consiste à tremper l’hostie dans une coupe de vin consacré.

c. L’eau.

Du Gange au Jourdain, l’eau est un des éléments naturels les plus utilisés par les religions pour célébrer leurs rites. D’après les plus anciennes conceptions du monde, c’est la source, la « matrice de l’univers ». Ses propriétés, ses fonctions et son symbolisme sont très riches. L’eau rafraîchit : on s’y lave, on y plonge. On la boit pour étancher sa soif. On peut aussi s’y noyer, comme lors des catastrophes naturelles : inondations ou raz de marée.
On retrouve toutes ces significations symboliques dans la liturgie chrétienne. Ainsi, l’eau est utilisée lors du baptême qui « plonge » le futur baptisé dans la mort et la résurrection du Christ. Ce « plongeon » dans le Christ et la vie nouvelle était mieux perceptible aux premiers chrétiens, lorsque le baptême était donné par immersion. Il rappelait la manière dont Jésus avait été baptisé par Jean-Baptiste dans le Jourdain. Aujourd’hui, on baptise en versant de l’eau sur la tête de la personne qui est baptisée, mais la réalité est la même.
Au temps de Jésus, les juifs pratiquaient de nombreuses « ablutions », se lavant fréquemment les pieds, les mains et même tout le corps. C’était un rite de purification. On le retrouve à la messe. Après la communion, le célébrant purifie le calice avec un peu de vin et d’eau.
Dans la liturgie, l’eau est souvent associée à des rites de bénédiction, car elle rappelle l’eau du baptême. Ainsi, une « aspersion » des fidèles précède les messes solennelles. Et lors des funérailles, le cercueil du défunt est aspergé d’eau bénite par le prêtre et ceux qui participent à la célébration, en signe d’espérance. Enfin, l’eau des bénitiers dans les églises rappelle, elle aussi, que celui ou celle qui y trempe les doigts avant de faire le signe de la Croix, appartient au Christ depuis son baptême.