Dr. A. Cash, le rôle de l’inconscient

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La découverte de la psychanalyse reste à jamais liée au nom d’un médecin viennois, Sigmund Freud qui lui consacra toute sa vie. Freud revendique pour la psychanalyse le privilège d’avoir infligé à l’amour-propre humain sa troisième grande humiliation après Copernic et Darwin. Pour la première fois, l’homme est « décentré » au profit d’un monde qui lui échappe totalement l’inconscient.
L’histoire de la psychanalyse commence en avril 1886 quand Freud s’installe à Vienne comme spécialiste des maladies « nerveuses ». Il découvre rapidement l’inefficacité des traitements appliqués aux innombrables malades qui ne souffrent d’aucune lésion organique. L’impuissance des médecins est d’autant plus grave qu’une maladie, l’hystérie connaît alors une étendue insolite. Un cas deviendra illustre : celui d’Anna O., qui souffre depuis la mort de son père des troubles les plus divers : vomissements, incapacité de boire de l’eau, oubli de la langue maternelle, paralysies. Joseph Breuer, médecin et ami de Freud, a l’idée d’interroger Anna O. sur l’origine et l’apparition des premiers symptômes après l’avoir placée sous hypnose. Il constate alors que les symptômes disparaissent définitivement aussitôt que leur origine a été reconnue par la malade, comme si la décharge émotionnelle provoquée par le retour du souvenir oublié entraînait la guérison. Freud applique à son tour le traitement par hypnose aux hystériques et parvient aux mêmes conclusions que Joseph Breuer.
Pour Freud, la sexualité est déterminante dans les causes de la maladie. La découverte du rôle de la sexualité dans la genèse des troubles hystériques ouvre la voie au développement ultérieur de la psychanalyse. Très vite, Freud renonce à l’hypnose, à laquelle de nombreux malades sont rebelles. Désormais, il harcèle ses malades de questions jusqu’au jour où l’un deux prononce la phrase décisive : « Mais enfin, docteur, laissez-moi parler. » Freud cesse alors d’interroger, il devient ce qu’il restera toujours : celui qui permet aux autres de s’exprimer. Silencieux, placé derrière le malade allongé sur un divan, il écoute.
Toutes les découvertes de Freud peuvent se ramener à celles du conscient, du pré-conscient et de l’Inconscient. Ces découvertes ont bouleversé non seulement la psychiatrie mais l’ensemble des connaissances sur l’homme. Ce dernier, nous l’avons déjà dit, se trouve alors décentré au profit d’un monde qui lui échappe et qui le régit tout entier. Freud et Breuer constatent chez leur patient, l’existence de représentations refoulées hors de la conscience mais qui n’en continuent pas moins à avoir une vie particulière puisqu’elles sont à l’origine de la maladie dont ils souffrent. La cure psychanalytique permet, en mettant à jour ces représentations, de détruire les symptômes.
Freud voit dans le rêve la voie royale qui conduit à l’inconscient. Il reconnaît aussi à l’inconscient un caractère dynamique; c’est une force active qui s’exprime dans les maladies mentales, dans les rêves et dans la vie consciente à travers les lapsus, les erreurs de lecture, les oublis de nom. En clair, quoi que l’on fasse, on est traqué par son inconscient.