Dr A. Cash, vos souvenirs uniques

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Quel type de personnalité auriez-vous si quelqu’un effaçait tous vos souvenirs ? Votre premier anniversaire, votre premier jour à l’école ? Vous seriez sans doute juste bon à dormir, manger et errer. Freud a bien senti que nos souvenirs et leur organisation dans notre esprit étaient des composantes essentielles de notre personnalité. Il a distingué trois niveaux fondamentaux de notre mémoire selon notre degré de conscience du contenu de chaque partie : le conscient, le préconscient et l’inconscient.

Le conscient et le préconscient.

Le conscient correspond à la conscience active. Ici, en classe, nous sommes conscient de tout ce qui constitue l’instant présent, comme le tableau, les chaises, les bancs, les autres. La conscience active est dominé par ce que nous entendons, ce que nous voyons et ce que nous ressentons (mon mal de tête, par exemple, même si j’essaie de l’ignorer).

Le préconscient est constitué de souvenirs ordinaires tels que les anniversaires, les fêtes, mais aussi l’art de faire du vélo. Nous sommes rarement conscients des souvenirs dans notre préconscient, sauf si nous les activons délibérément. Cependant, ils jouent un rôle important dans le façonnement de notre personnalité.

L’inconscient.

L’inconscient contient les souvenirs et les expériences dont nous ne sommes pas conscients. Ils sont enfouis tout au fond de notre esprit et ne sont pas facilement accessibles. La prochaine fois que vous ne saurez pas une réponse à une question, dites tout simplement que la réponse est bloquée dans les profondeurs de votre inconscient ! Il y a des milliers voire des millions de choses qui pénètrent dans notre esprit et dont nous ne sommes pas conscients.

En fait, selon Freud, l’inconscient est rempli de pensées, idées et souvenirs trop troublants ou dérangeants pour rester dans la conscience active ? C’est donc là que nous gardons nos sentiments les plus sincères, qui n’ont pas été filtrés ou modifiés par les arrangements de la vie quotidienne. C’est dans notre inconscient que résident nos désirs et nos conflits les plus profonds et les plus élémentaires. C’est le royaume de secrets tellement enfouis que nous n’en sommes même pas conscients.

En fonction de nos souvenirs et de leur organisation dans nos niveaux de conscience, nous risquons d’être une personnalité complètement différente de ce que nous pensons. Nous sommes peut-être le professeur ou l’élève assis en face de nous ? Nous ne sommes pas cependant des robots anonymes. Nos souvenirs conscients, préconscients et inconscients contribuent à faire de nous un être unique. Ils nous donnent cette personnalité spécifique que tout le monde – tout du moins notre mère – apprécie.

Le Ça, le Moi et le Surmoi.

Freud aurait été un parfait scénariste pour Hollywood. Son histoire de la personnalité rassemble tous les ingrédients nécessaires à un bon scénario : le désir, le pouvoir, le contrôle et la liberté. L’intrigue est complexe et les personnages sont rivaux. Notre personnalité représente une sorte de pièce de théâtre qui se joue dans notre esprit. Nous sommes le produit de l’interaction entre les forces et les structures de notre mental. Les Grecs pensaient que chaque individu était un acteur du scénario écrit par les dieux de l’Olympe. Pour Freud, nous sommes simplement les acteurs du scénario de notre esprit, poussés par le désir, freinés par la conscience. Sous la surface, notre personnalité représente les luttes de pouvoir qui se livrent au plus profond de nous. Trois acteurs principaux jouent cette pièce de théâtre :

  • Le Ça : le siège de nos pulsions.
  • Le Moi : il négocie avec le Ca et fait plaisir au Surmoi.
  • Le Surmoi : il nous maintient sur le droit chemin.

Chacun de ces personnages a une idée bien précise du dénouement de l’histoire. Leurs luttes sont alimentées par des motifs puissants et chacun défend sa part.

Je veux donc je suis.

La composante structurelle initiale de la personnalité selon Freud, c’est le Ca. Avez-vous déjà été submergé par une pulsion ou un désir si fort qu’il devait être satisfait immédiatement ? Une voiture, partir de l’école, un désir sexuel ? Bien sûr. Mais, d’où vient ce désir ? D’après Freud, il vient de cette partie de notre personnalité appelée le Ça, qui est situé dans les profondeurs de notre esprit. Regardez autour de vous avec attention. Observez vos camarades, votre prof : le Ça est en chacun de nous, et la vieille dame qui attend tranquillement son bus n’échappe pas à la règle. Sous ses airs de grand-mère paisible se cache un être bouillonnant de désirs.

Le Ça comprend toutes nos pulsions animales et primitives qui ne demandent qu’à être satisfaites. C’est notre côté Mr. Hyde qui prend parfois le dessus sur un docteur Jekyll plus mesuré. C’est le petit diable qui s’assoit sur notre épaule et nous incite à succomber à la tentation. Chaque fois qu’un enfant égoïste et trop gâté pique une crise dans un magasin pour avoir un jouet, c’est son Ca qui est en œuvre.

Le Vos souvenirs uniques. Ça est une sorte de conteneur qui rassemble nos désirs. Poussé implacablement par une force que Freud appelle la « libido » – l’énergie collective des instincts de vie et de volonté de survivre – le Ça doit être satisfait. Nous sommes tous nés avec un Ça vigoureux. Il est indifférent et insensible aux contraintes extérieures à notre esprit. Lorsqu’un bébé a faim, vraiment faim, va-t-il attendre sagement que quelqu’un daigne le nourrir ? Tous ceux qui ont été tirés du lit au milieu de la nuit par les pleurs de leurs frères ou de leurs sœurs connaissent bien la réponse.

Mais, qui serions-nous sans nos désirs ? Ce sont eux qui nous poussent à avancer et à chercher ce dont nous avons besoin pour survivre. C’est ce que le Ça fait pour nous. Sans lui, nous mourrions ou du moins nous nous ennuierions. Alors, n’oublions pas qu’une grande partie de notre personnalité est constituée par nos désirs et nos tentatives de les assouvir.

Bienvenue dans le Moi.

Nous aimerions bien avoir tout ce que nous voulons, quand et comment nous le voulons ? Malheureusement, nous savons à quel point il est frustrant de ne pas assouvir un désir ou de le réprimer. Nous pouvons rejeter la responsabilité sur notre « Moi ». Le Moi est le deuxième mécanisme mental de la personnalité. Sa fonction principale est de faire l’intermédiaire entre les demandes du Ça et le monde extérieur, la réalité, en d’autres termes.

De là à penser que, sans la réalité, nous serions tous beaucoup plus satisfaits, il n’y a qu’un pas. Pourtant, même si le Moi est en conflit avec le Ça, il ne renonce pas pour autant à toute satisfaction. Il s’apparente un coach chargé de la carrière d’un sportif de haut niveau. Si celui-ci exige des millions, le coach est là pour lui rappeler qu’à demander trop cher, il risque de perdre un contrat. Ainsi, le Moi négocie avec le Ca afin de le satisfaire sans que cela revienne trop cher à long terme. Le Moi effectue un travail important pour convertir et transformer les forces puissantes du Ca en modes de satisfaction plus utiles et réalistes. Il essaie de neutraliser le pouvoir du Ca en le régulant, afin d’obtenir une certaine satisfaction tout en tenant compte des limites imposées par la réalité.

Le jugement dernier.

Comme si ce n’était pas assez difficile de servir d’arbitre entre le Ca et la réalité, le Moi est en plus constamment observé par un juge impitoyable, le « Surmoi ». Pendant que le Moi négocie avec le Ça pour éviter une autre crise, le Surmoi juge sa performance. Il attend de notre Moi qu’il soit assez fort et efficace pour lutter contre la libido.

En général, notre conscience nous vient de nos parents. Lorsque nous grandissons, nous intériorisons leurs valeurs, ces mêmes valeurs qui font que nous nous sentons coupables lorsque nous mentons ou fraudons. Mais, est-ce que tout le monde est doté d’une conscience ? Certains personnages de l’Histoire ont commis de tels actes de barbarie que nous nous demandons parfois s’ils en avaient une. Comment les tueurs en série peuvent-ils commettre de tels crimes ? On suppose qu’ils n’ont pas la capacité de se sentir coupables. Ainsi, rien ne les empêche de donner vie à leurs fantasmes les plus violents. Un psychiatre célèbre a dit qu’un homme diabolique fait ce qu’un homme bon rêve de faire.