Le monde grec des origines à la conquête romaine

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Le début de la période néolithique dans le monde égéen pourrait se situer vers 6500 av. J-C. A la fin du IIIe millénaire, des envahisseurs appartenant à la famille indo-européenne apportent une langue nouvelle (qui deviendra le grec) : ils introduisent aussi le cheval et le tour du 

Quelques siècles plus tard, le monde grec paraît complètement transformé. Des royaumes se sont constitués. Les princes vivent dans des forteresses aux épaisses murailles. Ils utilisent des objets (armes, bijoux) d’un luxe étonnant et l’on connaît l’écriture : des milliers de tablettes nous sont parvenues, rédigées dans une langue qui représente la forme la plus ancienne du grec. Les gens du peuple ont des fonctions spécialisées : tisserands, potiers, forgerons, bergers… Mycènes est le site le plus représentatif de cette civilisation et lui a donné son nom.

La guerre de Troie est l’épisode le plus célèbre, sinon le plus clair, de l’histoire des Mycéniens : Homère en fera le récit dans l’Iliade.

La puissance guerrière et la richesse des royaumes mycéniens ne les empêchent pas de connaître la ruine. Les responsables de leur chute sont peut-être les Doriens qui vont occuper tout le Sud du Péloponnèse.

Les invasions doriennes provoquent un net recul de la civilisation (Siècles obscurs) mais très vite celle-ci reprend un nouvel élan : les Grecs, qui se sont maintenant installés sur la côté de l’Asie Mineure redécouvrent l’écriture en empruntant aux Phéniciens leur alphabet. Ils façonnent de beaux vases décorés de motifs géométriques. On voit apparaître de grands poètes comme Homère et Hésiode.

L’augmentation de la population et la pauvreté du sol grec provoquent un vaste mouvement de colonisation qui débute vers 750 av. J-C et qui dure à peu près deux siècles. L’hellénisme se répand ainsi en Italie du Sud et en Sicile, sur les rives de la mer Noire. Marseille, Ampurias (Espagne), Naucratis (Egypte) sont aussi des colonies grecques.

L’époque archaïque apporte aussi des changements dans la vie politique. Les Grecs abandonnent la monarchie. Ils vivent pour la plupart dans des cités où l’aristocratie détient le pouvoir mais doit souvent céder devant les revendications populaires : à la fin du VIe siècle, Athènes s’est dotée d’institutions plus ou moins démocratiques et bon nombre de cités suivent la même voie.

Aux Ve – IVe siècles, la civilisation grecque atteint son apogée. Les lettres, les arts, la philosophie brillent d’un éclat exceptionnel. Mais, la vie politique présente un tout autre aspect. Beaucoup de cités sont déchirées par des conflits entre riches et pauvres. Et les guerres entre cités sont incessantes.

L’anarchie qui règne dans le monde grec favorise les entreprises de Philippe de Macédoine : vaincue à Chéronée en 338 av. J-C, la Grèce perd son indépendance. Elle garde tout son prestige sur le plan culturel mais son rôle politique s’amenuise et finit par disparaître au moment où est créée la province romaine d’Achaïe.

In Racine du Futur, Tome 1, Hatier, Bruxelles, 1991, p.16.