– Attends un instant, m’a-t-elle dit au moment où nous allions partir chez le médecin. J’ai oublié un truc dans ma chambre.
Quelque chose dans sa voix a déclenché mes soupçons. Je l’ai donc suivie, discrètement. Et, par la porte de sa chambre laissée entrebâillée, je l’ai vue porter à ses lèvres une bouteille d’eau minérale. Un grand format. Un litre et demi, je crois. Fred buvait à longs traits. Prenait une grande respiration. Et recommençait à boire.
– Eh, ce n’est pas une échographie que tu vas passer ! me suis-je exclamée en entrant dans la pièce. La panique qui a figé le visage de mon amie m’a tout fait comprendre. L’explication était simple. Mathématique. Un litre d’eau pèse un kilo. Une balance, même de médecin, ne peut faire la différence entre un kilo de liquide dans un estomac et un kilo de chair, de muscles, de vie, quoi !
– C’est… c’est fou, ai-je murmuré en me laissant tomber sur le lit de mon amie. Complètement fou.
Et, surtout, cela n’a servi à rien. Frédérique pesait maintenant 36,5 kilos. Sa pression avait encore baissé. Tout comme son pouls et la température de son corps. De plus, selon les prises de sang dont le docteur venait de recevoir les résultats, ma copine faisait maintenant de l’anémie. Et pas qu’un peu (…)
– Ecoute ma belle, a dit le médecin. Lundi, quand nous nous sommes aperçues que ton poids avait atteint les 37 kilos, ta mère et moi avions accepté de te laisser une dernière chance. (…)
Maintenant, je ne joue plus. Je remplis les papiers pour te faire hospitaliser.
Des chiffres effrayants.
Suicide des ados.
40% des adolescents dépressifs ont pensé au suicide. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité pour les moins de 24 ans, après les accidents de la route.
Environ 8% de filles et 5% de garçons font une tentative de suicide à l’adolescence. Avec 1/3 de récidives dans l’année. On compte 1 décès pour environ 80 tentatives.
Chez les garçons, la mortalité est deux fois plus importante : ils choisissent, dans la grande majorité des cas, des moyens plus violents et radicaux, comme la pendaison ou les armes à feu. Les filles privilégient les intoxications médicamenteuses ou la phlébotomie (elles se coupent les veines).
Anorexie.
Elle se rencontre exclusivement dans le monde occidental. 90% des anorexiques sont des femmes, le plus souvent entre 14 et 22 ans. Dans la majorité des cas, il s’agit de jeunes filles de familles appartenant aux classes sociales élevées ou moyennes supérieures. Le plus souvent, il s’agit de filles uniques obtenant de bons résultats scolaires et possédant un coefficient intellectuel supérieur à la moyenne.
La maladie est guérie à 80%. Mais, 10% des patientes finissent par se suicider.
Boulimie nerveuse.
0,9% de la population féminine souffre de boulimie nerveuse et représente 90% des boulimiques. Cette maladie frappe surtout la population estudiantine, ainsi que les femmes jeunes, performantes et ambitieuses sur le plan professionnel.
Hyperkinésie.
Il existe peu d’études statistiques disponibles. Entre 3 et 5% des enfants de 5 à 12 ans souffriraient d’hyperkinésie. La prédominance est nette dans le sexe masculin (4 à 9 fois plus).
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