1. Dans la presse
Beauté et image corporelle dans les médias
« Nous n’avons pas besoin d’une burqa à l’afghane pour disparaitre en tant que femmes. Ce sont, à l’inverse, nos corps continuellement revampés et exhibés pour répondre à un idéal féminin imposé qui nous effacent de la réalité. »
Source : Robin Gerber, auteure et conférencière
Les médias nous bombardent constamment d’images du corps féminin. Celui-ci sert à vendre n’importe quoi : des yogourts, des voitures, des films… Dans cette abondance d’images, on remarque cependant peu de diversité. Les visages et les corps sont jeunes, très minces, la peau est généralement blanche et sans défaut. Les images des magazines féminins et de la publicité nous présentent des femmes « parfaites » et irréelles, clonées les unes sur les autres.
Comment se fait-il que cet idéal de beauté unique s’impose, à une époque où plusieurs auteurs font l’éloge des femmes mures ou des femmes rondes – L’obsession des médias pour la minceur et la jeunesse aurait, selon certains spécialistes, des racines économiques. En présentant un idéal difficile à atteindre et à maintenir, on assure la croissance et la rentabilité de l’industrie des produits amincissants et des cures de jouvence. Les femmes inquiètes de leur apparence sont plus susceptibles d’acheter des produits de beauté, de nouveaux vêtements et des produits de régime. Ces derniers à eux seuls rapporteraient 160 milliards de dollars par année.
D’ailleurs ce n’est pas un hasard si la jeunesse s’impose de plus en plus comme critère de beauté, aux côtés de la minceur : « Une foule de produits nous sont proposés pour nous permettre de nous rapprocher du modèle idéal. Les signes du vieillissement sont perçus comme une calamité que l’on doit corriger. C’est certainement payant car si nous n’avons pas toutes du poids à perdre, toutes nous vieillissons », souligne le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes dans un rapport intitulé Changements sociaux en faveur de la diversité des images corporelles, paru en 2001.
Le flot de messages sur la minceur, les régimes et la beauté ne cessent de répéter aux femmes que leur corps est un objet imparfait qui nécessite un important investissement ainsi qu’un travail constant. En 2003, le magazine américain Teen rapportait que 35 % des jeunes filles de 6 à 12 ans avaient déjà suivi au moins un régime et que 50 à 70 % d’entre elles croyaient souffrir d’embonpoint alors que leur poids était tout à fait normal. En tentant d’atteindre un idéal de beauté inaccessible, les femmes mettent bien plus que leur budget en péril : leur santé physique et psychologique inquiète plusieurs spécialistes. Des études montrent que des femmes et des filles constamment exposées à des images de corps féminins d’une impossible minceur risquent de développer des dépressions, une mauvaise estime de soi et de mauvaises habitudes alimentaires.
Une étude de l’Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie mentionne que maigrir est perçu par plusieurs filles comme le moyen d’améliorer leur estime de soi. Selon l’Institut, les fillettes tentent de contrôler leur poids dès l’âge de neuf ans. Sauter le déjeuner, suivre un régime, fumer la cigarette et pratiquer un sport de manière intensive font partie des méthodes employées par ces jeunes pour maigrir. Toutes ont un impact sur leur santé. « L’activité physique, plus saine que la cigarette et les régimes pour contrôler son poids, sert malheureusement parfois à maigrir au point d’atteindre un poids inférieur à la normale au lieu d’aider à garder un poids normal et sain. »
Le culte de la minceur
Les magazines féminins sont probablement parmi les meilleurs promoteurs d’une beauté qui repose sur la jeunesse et une minceur excessive. Leurs pages sont souvent remplies de photos retouchées et d’articles vantant la nouvelle diète en vogue ou la crème antirides miracle. Des recherches montrent que ces magazines comportent 10 fois plus d’articles et de publicités faisant la promotion de la minceur que leurs équivalents masculins. Plus des trois quarts de leurs pages couvertures ont au moins un titre sur la meilleure manière de changer son apparence, que ce soit par le biais d’un régime, d’un programme d’exercices ou de la chirurgie esthétique. Enfin, l’âge apparent des femmes représentées dans les magazines est systématiquement inférieur à celui du groupe cible de la revue.
Ceci s’explique facilement par l’influence qu’ont les annonceurs – principalement des compagnies de cosmétiques – sur le contenu de ces magazines. Quand New Woman, un magazine australien, a mis en page couverture la photo d’un mannequin aux rondeurs évidentes, il a reçu un camion de lettres de lectrices reconnaissantes, mais la réaction très négative de ses annonceurs l’a vite découragé de poursuivre dans cette voie. Advertising Age International y a vu la « confirmation de l’influence des publicitaires, qui restent persuadés que seuls des mannequins minces favorisent la vente des produits de beauté ». En publicité, le règne de la minceur va d’ailleurs en s’accentuant : il y a 20 ans, la plupart des mannequins pesaient 8 % de moins que la femme moyenne. Aujourd’hui, on parle de 23 % de moins.
Bien sûr, les magazines et la publicité ne sont pas seuls à promouvoir un idéal de beauté inaccessible. Le cinéma et la télévision contribuent grandement à le diffuser. Les actrices de séries télévisées et de cinéma sont, généralement, de plus en plus minces et de plus en plus jeunes. La série Ally McBeal illustre bien cette tendance. Sa vedette, Calista Flockhart, était carrément maigre et la quasi-totalité de la distribution suivait un régime, même si ces actrices étaient déjà plus minces que l’Américaine moyenne. Au Québec, les comédiennes qui tiennent un premier rôle dans une série ou un film sont aussi majoritairement minces et jeunes. Après 40 ans, les rôles intéressants se font rares selon plusieurs actrices.
Certains médias font cependant de timides efforts pour proposer une image plus réaliste des femmes. Depuis quelques années, Coup de pouce présente régulièrement des femmes rondes dans ses pages de mode. D’autres magazines, comme Châtelaine, se sont récemment engagés à ne plus retoucher les photos qu’ils publient et à ne plus présenter de mannequins ayant moins de 25 ans. En publicité, Danone combat doucement les stéréotypes avec une porte-parole mince, mais tout de même plus près d’un poids moyen : Sophie Lorain. Il est trop tôt pour voir l’impact de telles initiatives. S’agit-il de tendances superficielles ou d’un courant fort qui transformera la façon dont les médias présentent les femmes ?
Après avoir regardé le film « Fabricating Beauty » (« fabriquer la beauté »), réponds à ces questions :
- Qu’as-tu trouvé de plus étonnant dans le reportage ?
- Quelles sont les étapes pour réaliser des photos « parfaites » ?
- Qu’as-tu pensé en voyant comment le visage du modèle Jodie Kidd avait été rétréci ?
- À ton avis, que pensent les modèles de ces manipulations ?
Le corps à la mode : l’histoire en bref
Par Nancy Stcoff PhD
Nombreuses sont les jeunes filles et femmes qui se sentent exclues parce qu’elles ne correspondent pas à l’idéal de beauté stéréotypé de la société où elles vivent.
En fait, une étude réalisée à la demande de Dove nous a révélé que seulement 2% des femmes dans le monde se décrivent volontiers comme belles ! La recette actuelle de la beauté idéale se compose des ingrédients suivants : une jolie femme doit être extrêmement grande et très mince, avoir les hanches étroites, mais une forte poitrine. Elle a de grands yeux, des lèvres charnues et un petit nez. Nous sommes tellement habitués à voir ce stéréotype de la beauté dans les médias que nous pensons que ces caractéristiques ont toujours été considérées comme idéales. Il n’en est rien.
Ronde n’a pas toujours signifié « grosse » et « mince » n’a pas toujours signifié sous-alimentée ou en déficit pondéral. En fait, les hanches larges et les fesses rebondies ont connu un tel succès à une certaine époque que les femmes cachaient leurs hanches trop minces sous une tournure attachée à la taille et rembourrée avec du liège, du crin de cheval ou du duvet. Dans les années 1880, les tournures étaient si énormes qu’il se disait « qu’un plateau de thé pouvait être déposé dessus sans problème.» Il y a eu une époque où les petits seins étaient un critère absolu de beauté idéale. Les femmes ne portaient pas de soutien-gorge rembourré ou ne se faisaient pas placer d’implants mammaires : elles faisaient tout pour aplatir leurs seins. Les premiers corsets devaient diminuer le volume des seins en les repoussant vers les côtés, pour mieux mettre en valeur la beauté des hanches larges. Dans les années 1920, l’idéal de beauté pour les jeunes filles était la poitrine plate ; aux femmes récemment émancipées des années 20, les implants mammaires auraient semblé hideux.
L’idéal de beauté du visage s’est également modifié au cours des siècles. L’une de ces beautés légendaires est Cléopâtre, la dernière reine de l’ancienne Égypte et maitresse de Jules César et de Marc Antoine. Des portraits récemment authentifiés montrent que Cléopâtre n’avait rien d’une beauté d’après nos standards actuels – elle était trop petite, trop grosse et son nez était trop grand. Elle mesurait à peine 1,52 m (une taille moyenne pour son époque) et avait autour du cou plusieurs colliers adipeux appelés « anneaux de Vénus » par les historiens de l’art. Son nez était proéminent, long et camus.
Au XVIIIe siècle, on n’aurait jamais trouvé séduisantes les femmes aux lèvres charnues comme Angelina Jolie. À l’époque, Sir Henry Beaumont disait que le visage féminin idéal avait « une petite bouche… Une belle bouche est comme un bouton de rose prêt à éclore. »
Ce bref tour d’horizon des visages et des corps à la mode nous enseigne au moins une chose : les idéaux de la beauté changent et la beauté est et a toujours été une cible variable.
Les nez camus ou les nez comme des boutons de rose, la minceur ou les rondeurs, les gros seins ou les poitrines plates, les lignes voluptueuses ou filiformes, les cheveux raides ou les boucles ne sont que des variations de l’idéal de beauté à un moment ou un autre de l’histoire. Soyez vous-même, sachez apprécier vos caractéristiques et sentez-vous bien dans votre peau.
Questions sur le texte Le corps à la mode : l’histoire en bref.
- Te considères-tu comme beau/belle ? Pourquoi ?
- Regarde les photos de la page 11. Laquelle correspond aux critères de beauté cités dans le paragraphe 2 ? Et à quels critères précisément ?
- À quelle époque aurais-tu aimé vivre (du point de vue du corps et de la beauté) ? Pourquoi ?
Les photos de presse
En rue, on croise des gens de toutes tailles et de diverses corpulences, avec des couleurs de cheveux et de peaux différentes. Nous sommes tous différents. Pourquoi, dans les magazines de mode, ne voit-on que des femmes minces et des hommes musclés arborant une dentition impeccable, d’un blanc éclatant, un corps parfait et une peau sans défaut ? La rue offre une image beaucoup plus diversifiée que les magazines de mode ! Les images des médias sont régulièrement retravaillées sur ordinateur. Pourquoi faut-il que ces photos soient parfaites ?
- Observe les photos. Quels points communs trouves-tu ? Et quelles différences ?
- Laquelle trouves-tu la plus jolie (sur la photo uniquement) ? Pourquoi ?
Extrait de Scott Westerfeld, Secrets
L’hypothèse de la symétrie
À ce jour, l’hypothèse de la symétrie constitue ce qui se rapproche le plus d’une mesure mathématique de la beauté. On a soumis à des gens issus de dizaines de pays différents des photos générées par ordinateur, et partout, la majorité d’entre eux préféraient la symétrie. Même les bébés s’attardent moins volontiers devant des visages dissymétriques, et cette préférence ne semble pas s’arrêter à nous autres humains. Les femelles zèbres, passereaux, hirondelles, ont toutes tendances à choisir des mâles portant des marques symétriques sur le corps.
Alors, qu’est-ce qui rend la symétrie si populaire ? La réponse est simple : elle indique un bon système immunitaire. Les maladies infantiles bousculent quelque peu notre processus de croissance et provoquent de légères altérations de nos traits. Or, l’évolution nous encourage plutôt à rechercher des partenaires qui ont été en bonne santé toute leur vie.
Bien sûr, la maladie nous frappe tous un jour ou l’autre ; personne n’a jamais atteint l’âge adulte en conservant une symétrie parfaite. Mais au fond de nous-mêmes, nous sommes nombreux à rechercher cet équilibre parfait entre la gauche et la droite.
- Quelle photo préfères-tu (gauche, milieu, droite) ? Pourquoi ?
L’hypothèse de la moyenne
Lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il a un visage « moyen », ce n’est généralement pas très flatteur. Pourtant, les mathématiques font entendre un autre son de cloche. En 1994, en Écosse, des chercheurs eurent recours à l’informatique pour fabriquer des dizaines de visages féminins « moyennés » ; l’ordinateur fusionnait plusieurs visages réels, en établissant la somme mathématique de leurs traits. Confrontés aux résultats, la plupart des sujets de l’expérience déclarèrent préférer ces visages composites aux originaux.
Depuis, d’autres études menées dans des pays différents sont venues conforter cette hypothèse de la moyenne. Et plus on brassait de visages différents, plus les visages composites devenaient séduisants. Qu’y a-t-il donc de si désirable dans la moyenne ?
Une explication possible est que nous recherchons tous un brassage de caractéristiques chez notre partenaire. Nous voulons quelqu’un qui ait des gènes issus des quatre coins du bassin génétique ; une telle personne serait censée avoir hérité d’un échantillon d’atouts plus larges – en d’autres termes, de trucs utiles à transmettre à nos enfants.
Un élément curieux de cette recherche est que, lorsque nous sommes à la recherche de la beauté, nous avons apparemment tendance à « moyenner » l’ensemble de notre communauté. Tous les visages que nous voyons se retrouvent dans le mélange. À l’époque où l’homme vivait dans de minuscules villages, cela ne représentait que quelques centaines de personnes. Mais aujourd’hui, nous voyons des visages issus du monde entier.
- Quelle photo préfères-tu ? Pourquoi ?
- Quelle autre explication peut-il y avoir au fait que nous préférions les visages « moyennés » ?
- Si on ne mélange que des photos de personnes non-conformes aux normes de beauté, comment sera jugée la photo en résultant ? Moins belle que les originaux ? Plus belle que les originaux, mais toujours non-conforme aux standards de beauté ? Belle ? Pourquoi ?
L’hypothèse de la néoténie
Pendant la plus grande partie de l’histoire, peu de gens ont vécu longtemps.
Nos ancêtres néandertaliens vivaient à peine vingt ans. Voilà mille ans, l’homme mourait à trente ans en moyenne. Et il y a encore un siècle, l’espérance de vie ne dépassait guère les quarante ans, tout juste un peu plus de la moitié de l’espérance actuelle.
Ce qui nous amène à un constat troublant : pendant la majorité de l’histoire de notre évolution, c’était vraiment une idée stupide de se mettre en couple avec quelqu’un de plus de vingt ans. Il n’y a pas si longtemps, cela représentait déjà un âge avancé ; votre partenaire n’aurait pas vécu assez longtemps pour vous aider à élever les enfants. Mauvaise pioche !
Mais grâce aux bouleversements sociaux et technologiques, c’est aujourd’hui l’inverse – il faudrait être cinglé pour fonder une famille avec quelqu’un de moins de vingt ans. Les jeunes gens ont rarement les ressources, l’éducation ou l’expérience nécessaire pour élever des enfants. Ce conflit entre notre programmation évolutionnaire et la réalité sociale entraine de nombreux conflits chez l’adolescent de l’ère moderne.
Cette situation confuse est à l’origine de l’hypothèse de la néoténie : au-dessus de vingt ans, avoir un air juvénile vous rend plus séduisant.
En somme, notre programmation mentale n’a pas encore assimilé la réalité actuelle. Nous pensons que tout le monde devrait paraitre âgé de vingt ans, parce que pendant des millénaires, cela correspondrait à la force de l’âge.
Alors, que faut-il faire pour avoir l’air « jeune » ? Eh bien, c’est facile à déterminer grâce aux astuces que nous employons pour soigner notre apparence. La plupart sont en relation avec la néoténie.
- Quelle photo ci dessus trouves-tu la plus belle ? Pourquoi ?
- Laquelle te semble correspondre le plus aux critères de néoténie ? A quels critères en particulier ?
Des lèvres pleines
À compter de vingt-cinq ans environ, le corps commence à perdre du collagène, cette substance qui nous donne des lèvres charnues. Le rouge et le brillant à lèvres compensent alors cet amincissement. Et la chirurgie esthétique, bien sûr, permet d’injecter du collagène dans les lèvres, ce qui les rend en effet plus épaisses (et plutôt bizarres, si vous voulez mon avis).
Une chevelure opulente et lustrée
En prenant de l’âge, nos cheveux deviennent plus fins et moins brillants. Les implants capillaires, la stimulation de croissance et d’autres procédés, ainsi qu’une innombrable diversité de produits sont autant de manières de restituer leur jeunesse à nos cheveux.
De grands yeux
Nos globes oculaires grandissant plus vite que le reste de notre personne, les yeux des enfants paraissent toujours immenses en comparaison avec leur corps. Voilà pourquoi l’eye-liner et les faux cils nous font paraitre plus jeunes. Pour l’instant, personne n’a encore trouvé le moyen de rendre les yeux réellement plus grands.
Une peau nette et lisse
À l’évidence, la traversée de l’adolescence n’est pas une partie de plaisir pour la peau. Mais à l’âge de vingt ans, la plupart des gens possèdent un épiderme net et sans rides. De petites astuces comme le fond de teint, le peeling et le lifting aident à lui conserver cet aspect.
L’effet de simple exposition
En 1968, un chercheur en sciences sociales du nom de Robert Zajonc découvrit « l’effet de simple exposition ». En résumé, nous sommes attirés vers les choses que nous reconnaissons : un vieux tee-shirt confortable, une marque de dentifrice familière, un acteur que nous avons vu dans une douzaine de films. Nous préférons ce que nous connaissons déjà
Cela se vérifie aussi dans le domaine du désir humain. Nous trouverons plus facilement du charme à quelqu’un qui nous rappelle un ami de longue date. Et si une personne ressemble aux beautés classiques de notre culture, nous sommes programmés pour la trouver belle, elle aussi. En ce sens, la beauté est culturelle. Ainsi, quelqu’un considéré comme beau dans un pays ne le sera pas toujours dans un autre.
L’effet de simple exposition est également une bonne nouvelle pour ceux d’entre nous qui n’ont pas reçu un physique irréprochable à la naissance. Il signifie que les gens qui nous connaissent le mieux – nos parents, enfants, amis et amours – finissent par « oublier » à quoi nous ressemblons vraiment. Les questions de symétrie ou de peau nette s’estompent au profit des expériences que nous avons partagées.
L’effet de halo
À être obsédé par l’apparence, on finit par obtenir l’effet de halo, cette tendance à penser que les gens beaux valent mieux que le reste d’entre nous. Des études montrent que les gens séduisants ont plus d’amis, de meilleurs diplômes et gagnent plus d’argent que les autres. Une étude récente fait même apparaitre que les adolescents les plus gracieux à quinze ans courent moins de risques que les autres de connaitre de sérieux ennuis jusqu’à dix-huit ans.
L’effet de halo soulève toutes sortes d’interrogations : les gens ont-ils du succès parce qu’ils sont beaux ? Ou bien est-ce le succès qui les rend beaux ? Ces charmants bambins traversent-ils l’existence sans encombre en raison de leur apparence ? Ou ceux qui sont moins beaux sont-ils moins bien traités, et réagissent-ils d’une manière qui leur attire des ennuis ?
Les bonnes nouvelles
Un truc à ne surtout pas oublier : ces hypothèses concernent uniquement ce qui plait à la plupart des gens. Il n’existe pas de « beauté idéale », aucune apparence unique qui remporte tous les suffrages.
Par exemple, la caractéristique qui obsède le plus les Américains – le poids – varie d’un endroit à l’autre comme signe extérieur de beauté. Telle silhouette sera considérée comme sexy dans une culture et non dans une autre. Même la culture américaine a fait évoluer ses standards de minceur, par rapport à ce qu’ils étaient voilà quelques dizaines d’années.
Et voici une autre trouvaille bienvenue : les savants ont établi que les humains réagissaient de façon diverse à la beauté. Certains restent parfaitement indifférents devant un joli visage.
Un autre point important est qu’à peu près toutes ces études consacrées à la beauté reposent sur des photos. En d’autres termes, les « beautés » auxquelles elles se réfèrent ne parlent pas et ne bougent pas. Je ne sais pas pour vous, mais, en ce qui me concerne, je reste rarement muet et immobile quand je fais la connaissance de quelqu’un. Et pourtant, nous possédons très peu de données scientifiques concernant la part de la personnalité par rapport à la beauté en matière de séduction. Si vous voulez mon avis, pour quiconque vaut la peine d’être connu, votre apparence ne passera jamais avant un solide sens de l’humour.
Enfin, dernière chose que j’ai confirmé en procédant à des recherches sur l’hypothèse de la moyenne : il existe une différence entre le charme et la beauté. Les gens peuvent trouver des visages « moyennés » plutôt beaux, mais les plus beaux auront souvent quelque chose de particulier. Un air étrange peut donc avoir son charme, que les statistiques n’enregistrent pas.
Le billet froissé
Un conférencier bien connu commence son séminaire en tenant bien haut un billet de 50 €. Il demande aux gens :
– Qui aimerait avoir ce billet ?
Les mains commencent à se lever.
Alors, il dit :
– Je vais donner ce billet de 50 € à l’un ou l’une d’entre vous, mais avant, laissez-moi d’abord faire quelque chose avec.
Il chiffonne alors le billet avec force et il demande :
– Est-ce que vous voulez toujours de ce billet ?
Les mains continuent à se lever.
– Bon, d’accord, mais que se passera-t-il si je fais cela ?
Il jette le billet froissé par terre et saute à pieds joints dessus, l’écrasant autant que possible et le recouvrant des poussières du plancher. Ensuite, il demande :
– Qui veut encore de ce billet ?
Évidemment, les mains continuent de se lever !
– Mes amis, vous venez d’apprendre une leçon… Peu importe ce que je fais avec ce billet, vous le voulez toujours parce que sa valeur n’a pas changé. Il vaut toujours 50 €… Plusieurs fois dans votre vie vous serez froissés, rejetés, souillés par les gens ou par les évènements. Vous aurez l’impression que vous ne valez plus rien, mais en réalité votre valeur n’aura pas changé aux yeux des gens qui vous aiment ! La valeur d’une personne ne tient pas à ce qu’elle fait ou ne fait pas. Vous pourrez toujours recommencer et atteindre vos objectifs car votre valeur intrinsèque demeure toujours intacte.
- Quel message veut faire passer ce texte ?
Annexes :
Barbie et Ken sont peut-être de jolies poupées, mais savais-tu que leurs mensurations sont peu réalistes ?
- La taille et la tête de Barbie ont la même circonférence.
- Son cou est deux fois plus long qu’un cou humain moyen.
- Ses jambes sont 50 % plus longues que ses bras, alors que chez une femme normale, c’est 20%.
Pour ressembler à Barbie et Ken, les jeunes adultes sains devraient modifier leurs mensurations comme ceci :
Femme – Barbie | Homme – Ken | |
Taille | + 61 cm | + 51 cm |
Tour de taille | – 15 cm | + 25 cm |
Poitrine | + 13 cm | + 28 cm |
Longueur du cou | + 8 cm | |
Contour du cou | + 20 cm |
Regarde comment le corps de Ken a évolué avec le temps.
Indice de Masse Corporelle
IMC | Interprétation | % en 2016 |
moins de 16,5 | dénutrition | |
16,5 à 18,5 | maigreur | 4,9 % |
18,5 à 25 | corpulence normale | 53,5 % |
25 à 30 | surpoids | 29,2 % |
30 à 35 | obésité modérée | 11,6 % |
35 à 40 | obésité sévère | |
plus de 40 | obésité morbide ou massive | 0,8 % |
Il n’existe pas de poids idéal, il existe uniquement un rapport entre le poids et la taille. On peut donc dire qu’il y a une « fourchette » de poids pour une même taille. Nous sommes tous différents les uns des autres ; il ne faut pas vouloir se comparer entre nous.
Il faut juste savoir se situer par rapport à des « normes médicales » reconnues et acceptées par tous les spécialistes dans tous les pays du monde.
Le calcul d’IMC est le suivant : votre poids en kilo divisé par votre taille en mètre au carré : poids/(taille en mètre²).