Définition de norme sociale
La norme sociale est l’ensemble des règles de conduite qu’il convient de suivre au sein d’un groupe social, d’une communauté ethnique ou d’une société. Elle peut être formelle et écrite (lois, règlements) ou bien informelle et a pour but de garantir le bien vivre ensemble et la survie du groupe.
Synonymes : ordre social, système.
Souvent inscrites dans l’inconscient collectif et implicites, les normes sociales informellestrouvent leurs origines dans les traditions, dans la morale, dans les habitudes. Elles sont la déclinaison des valeurs primordiales du groupe et régissent les comportements de l’individu, ce que l’on attend de lui dans telle ou telle situation, ce qu’il est permis ou interdit de faire. L’individu les acquiert par le processus de socialisation, apprentissage progressif dans sa famille, puis à l’école et dans la vie adulte.
Exemples : la politesse, le deuil…
Les normes sociales diffèrent d’une société à l’autre (exemple : monogamie / polygamie) et évoluent dans le temps (exemple : mariage / union libre).
Le respect de la norme sociale contribue à la cohésion sociale. Son non-respect fait de l’individu un « anormal », le place « à la marge » du groupe et peut être sanctionné :
- prison, amende, sanction administrative, licenciement, etc., pour les normes sociales formelles,
- sanctions morales, brimades, exclusion, etc. voire ostracisme, pour les normes sociales informelles;
Dans un sens limité, la locution « norme sociale » désigne parfois les règles du droit du travail.
La définition de Norme
La norme désigne l’ensemble de données caractéristiques d’une population, pour une tâche et un matériel déterminés. En général, on utilise ces données lors de la construction d’un matériel expérimental.
Les différents types de norme en psychologie
En psychologie générale, les normes correspondent à la même démarche que les étalonnagesen psychologie différentielle. Elles tiennent une place particulièrement importante en psycholinguistique ou en psychologie cognitive. Ce sont souvent des normes de fréquence. Par exemple, on utilise les normes linguistiques que constituent les fréquences moyennes d’apparition d’un mot dans la langue. Ces données de fréquence linguistique sont corrélées à des estimations subjectives directes de la familiarité des mots.
En psychologie, on a d’abord déterminé des normes associatives. Ces normes indiquent, pour un ensemble de mots, quelle est la réponse qui est donnée le plus fréquemment à chacun par un large ensemble d’individus, à titre d’association libre. Cette indication est accompagnée de celle du pourcentage de personnes qui ont donné cette réponse.
D’autres normes sont obtenues à partir de valeurs d’échelles, définies dans une procédure bien fixée. Par exemple, on peut faire attribuer par un échantillon d’individus une note pour la facilité avec laquelle chacun forme une image mentale à partir d’un mot inducteur. La moyenne de ces valeurs constitue pour ces mots des normes d’imagerie. De même, on peut faire attribuer une note à des couples de mots en relation mutuelle de superordination (par exemple, tournevis, tenailles, vrille, marteau, chacun présenté avec son superordonné commun: outil). Ainsi, on demande d’estimer dans quelle mesure les premiers sont représentatifs du dernier. On obtient alors des normes de typicalité (ou typicité).
Toutes ces sortes de normes permettent de concrétiser et de caractériser empiriquement un certain nombre de propriétés cognitives. Beaucoup de celles-ci concernent l’état actuel de représentations possédées en commun dans une population déterminée, en vertu, le plus souvent, d’apprentissages sociaux. Il est bien clair que toutes ces normes sont établies de façon:
- a priori, c’est-à-dire par rapport à une expérience donnée,
- hors contexte,
- statistique.
La norme sociale
Il s’agit de l’ensemble des comportements et des réactions qu’un groupe social approuve ou désapprouve, et dont il attend qu’il soit régulièrement adopté ou évité par ses membres en toute situation pertinente.
Le concept de norme est devenu classique en psychologie sociale. Il sert de point de convergence pour les perspectives psychologique et sociologique dans l’étude des phénomènes de groupe. Dans son acception psychosociale, une norme renvoie à une régularité dans la conduite adoptée par un ensemble de personnes dans une situation donnée. La non-occurrence systématique d’un comportement peut également être considérée comme une norme. La composante sociale de base d’une norme est de constituer une attente partagée et réciproque entre plusieurs personnes. Ainsi, une personne se comporte comme le dicte une norme déterminée, sait que les autres attendent d’elle cette conduite et attend à son tour que les autres se comportent de la même manière.
Dans les diverses approches des normes, on fait la distinction entre:
- La composante descriptive des normes: ce que les gens font pour la plupart dans une situation donnée sert de cadre de référence partagé.
- Les processus injonctifs: ce que les gens approuvent et désapprouvent dans une culture donnée. Il s’agit des pressions, des sanctions, des obligations ressenties.
- Les fonctions sociales des normes: assurer l’atteinte des buts du groupe, générer la cohésion sociale, orienter les individus.
Les normes sociales et la déviance
Devant la déviance face aux normes, le groupe réagit de façons diverses. Aussi, dans certains domaines de conduite, les transgressions sont plus sévèrement punies que dans d’autres. Certaines normes exigent un respect absolu (par exemple, « tu ne tueras point »), alors que d’autres présentent une marge de déviance tolérée plus ample (par exemple, les normes de la circulation). Parfois, la conduite idéale reçoit approbation et récompense, comme lorsqu’elle appelle au sacrifice ou à l’héroïsme.
Lorsqu’une conduite a des conséquences importantes pour le groupe, plus l’intensité de la norme est élevée, plus la marge de déviance tolérée est étroite. Bien qu’il puisse y avoir des exceptions notables d’un domaine à un autre, l’optimum semble ne résider ni dans les normes qui ont une très forte intensité, ni dans celles qui n’en ont que peu. Aussi, un excès de déviance tolérée peut produire une situation d’anomie. À l’inverse, si plusieurs normes se caractérisent par un manque systématique de tolérance, la vie en groupe serait fondamentalement menaçante. On peut alors prédire un bas niveau d’initiative et de créativité parmi les membres, un haut niveau d’anxiété, et une forte préoccupation pour ce à quoi les autres donnent leur adhésion, surtout ceux qui possèdent un statut élevé.
Ainsi, en général, une norme paraît avoir un point optimal de rigidité. Celui-ci peut varier d’un thème à un autre, de certains membres du système social à d’autres, et bien sûr d’une époque à une autre.
La normalisation collective
Plusieurs facteurs favorisent la convergence dans un groupe, c’est-à-dire la normalisation collective:
- Lorsque les partenaires ont une relation amicale entre eux.
- Lorsqu’on crée une incertitude subjective chez la personne.
- Lorsque celle-ci reçoit peu de support social à sa réponse.
Aussi, les individus de bas statut convergent plus vers les personnes de haut statut que celles-ci ne le font réciproquement. Cet effet de la différenciation hiérarchique joue surtout lorsqu’il y a une forte attraction entre les partenaires. Ces asymétries expliquent pourquoi généralement la norme collective ne correspond pas à la simple moyenne arithmétique des jugements individuels.
On a également observé que le sentiment d’être en groupe augmente la convergence, surtout lorsqu’une catégorie différente est rendue saillante, par rapport à laquelle les individus adoptent une stratégie de différenciation sociale, c’est-à-dire de non-convergence.
Les explications de l’effet de normalisation collective sont diverses. Pour Muzafer Sherif, les premières réponses de l’individu ont une valeur de point de référence pour les suivantes, et il en va de même des réponses formulées par autrui. Le principe psychologique sous-jacent est la tendance vers une valeur standard. En revanche, pour Gilles de Montmollin, une marge de vraisemblance intervient aussi. Ainsi, au-delà de certains écarts à la moyenne, les réponses ne sont plus prises en considération. D’autres explications, comme celle de Floyd Allport, rendent compte de la modération des jugements en situation de coprésence par les concessions réciproques de chaque individu en interaction, dues à l’insécurité provenant du risque de désaccord interindividuel. Cette modération serait plus probable en cas de jugements plus extrêmes. Enfin, pour d’autres auteurs, la convergence résulte de l’incertitude des individus quant à l’exactitude de leurs réponses et du manque d’implication dans la tâche. Les partenaires tendent alors vers l’accord pour éviter d’entrer en conflit.
Finalement, on a également souligné l’importance de se considérer comme appartenant à un intragroupe, ainsi que du fait qu’en fin de compte une seule réponse serait considérée comme susceptible d’être correcte, puisqu’il s’agit, pour les individus de ce genre d’études, d’une réalité physique appelant à un consensus.