« Que du bonheur ! »
- Dans cette BD, quelles sont les activités respectives du père et de la mère ?
- La mère
- Le père
- Que penserais-tu si les rôles étaient inversés ?
- À ton avis, qu’est-ce qui peut faire qu’on attribue plus facilement certains rôles aux femmes et d’autres aux hommes ?
Stéréotype toi-même !
Lis les documents suivants.
L’éducation, apprentissage des stéréotypes
Lis attentivement ce texte, qui relate une expérience réalisée par M. Mead, anthropologue américaine.
Expérience de M. MEAD
« Une petite fille jouera à la poupée, non en vertu de la présence d’une tendance biologique naissante, mais parce qu’elle imite sa mère. Les garçons font de même jusqu’à ce qu’ils aient appris que ce n’est pas un comportement digne d’eux.
Cette observation est confirmée par l’expérience de Margaret MEAD chez les Manus de la Nouvelle Guinée. Dans cette communauté, les femmes font en général un travail régulier à la maison et aux champs, tandis que les hommes passent quelques temps à chasser et à pêcher et restent plus de temps à la maison. Il en résulte qu’après les premiers soins du bébé, c’est plutôt le père que la mère qui consacre son temps à l’enfant. Ces enfants n’ont pas de poupées. Il arriva cependant à Margaret MEAD de leur rapporter des figurines de bois d’une tribu voisine, et elle découvrit que c’étaient les garçons plutôt que les filles qui s’y intéressaient et témoignaient le désir de jouer avec elles.
Dans ce cas, les facteurs sociaux ont apparemment provoqué un comportement considéré dans notre société comme « instinctif » chez les filles. »
- Que nous apprend l’expérience de M. MEAD quant aux rôles féminins et masculins ?
Les médias, renforcement des stéréotypes
Les émissions préférées et les plus regardées…
Comme le montre le graphique, les émissions que les jeunes disent préférer diffèrent selon l’âge mais également selon leur sexe. Mais ce sont les séries télévisées qui viennent en tête à tous les âges, pour les garçons comme pour les filles.
D’autre part, 82% des jeunes disent regarder les clips, 30 à 60% regarder les séries télévisées, 45 à 75% les dessins animés et 53% les publicités.
… sont les catégories d’émissions les plus stéréotypées.
Or les séries, les dessins animés, les clips et les publicités sont les émissions qui véhiculent le plus des stéréotypes sexistes.
Les filles sont au minimum 20% plus nombreuses à regarder les séries. Elles sont également plus nombreuses à regarder les clips et les publicités.
Analyse des programmes selon le genre
L’analyse, selon le genre, d’un ensemble d’émissions regardées par les jeunes met en lumière les stéréotypes liés aux hommes et aux femmes présents au sein de ces programmes. On peut repérer ces stéréotypes dans les comportements des personnages, leur aspect physique, la manière dont ils sont filmés, etc. D’une manière générale, la féminité est liée à la beauté, la minceur, la douceur, la maternité, au soutien et à la disponibilité sexuelle. La masculinité touche davantage à la force, la compétitivité, la rationalité et la domination.
Cette analyse est d’autant plus intéressante que c’est le sexe qui détermine le plus le contenu de la consommation télévisuelle. Les filles préfèrent regarder les séries, puis les films et les clips, et les programmes favoris des garçons sont les films, le sport, puis les séries. A l’intérieur des distinctions filles-garçons, les goûts des jeunes évoluent aussi en fonction de leur âge, avec un goût prononcé pour les dessins animés entre 8 et 12 ans.
Conclusion
La présence de stéréotypes sexistes dans les médias est un phénomène massif, et c’est particulièrement le cas dans les émissions regardées par les jeunes. La télévision joue donc un rôle, peut-être pas dans la construction des images stéréotypées dans l’esprit des jeunes, mais probablement dans l’imprégnation et le renforcement des stéréotypes qui leur sont transmis dans leur vie quotidienne. Or, les jeunes peuvent en être affectés, aussi bien dans l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes que dans leurs relations avec les autres. Les plus jeunes, les filles et les personnes dont le capital socio-culturel est le moins important, sont des groupes plus sensibles aux images véhiculées.
Publisexisme
Des héroïnes séduisantes
Que ce soit dans les séries télévisées, dans certains dessins animés ou encore dans les émissions de téléréalité, les héroïnes présentent toutes les mêmes caractéristiques physiques. Qu’elles soient blondes ou brunes, la plupart ont les cheveux longs ou mi-longs. Leur teint est blanc, leurs traits sont fins et maquillés. Elles sont minces, habillées de vêtements sexys et l’image de la jeunesse y est prépondérante. Les clips et la publicité présentent le même type d’images, tout en mettant un accent particulier sur une invitation à la sexualité.
Les comportements masculins et féminins
Les comportements masculins et féminins dans les émissions sont différents. Alors que les femmes sont caractérisées par des réactions émotives, les hommes apparaissent davantage comme rationnels et détachés des situations face auxquelles ils se trouvent. Dans les rapports de séduction, ce sont les hommes qui font le premier pas et qui restent maîtres de leurs émotions. Dans certaines émissions de téléréalité, par exemple, les filles sont présentées comme fragiles puisqu’on les montre souvent en train de pleurer, ce qui n’est pas le cas des garçons. Ces derniers restent impassibles devant les caméras, ils sont également souvent présentés comme étant supérieurs physiquement. Par ailleurs, l’humour et le fait de « faire le pitre » sont des comportements exclusivement masculins. Enfin, les rôles parentaux dans les émissions de télévision sont tenus en majorité par des femmes.
Les discours
L’analyse des qualificatifs employés par ou à propos des différents personnages montre que les femmes sont principalement étiquetées en fonction de leur apparence physique (et particulièrement de leur beauté) et selon leur état affectif. Elles sont déprimées, malheureuses, bouleversées, inquiètes… Les discours portant sur les hommes s’attachent plus aux notions de compétitivité, d’intelligence négative (des hommes idiots) et de moralité, principalement négative (des hommes à la morale douteuse).
L’image des hommes et des femmes
La manière dont les hommes et les femmes sont filmés présente également des images stéréotypées des deux sexes.
LES PERSONNAGES FÉMININS sont présentés dans des positions qui mettent en valeur leur beauté et leur corps. Fréquemment, les plans montrent le corps féminin morcelé, ce qui met en valeur que certaines parties du corps comme les pieds, les jambes, la bouche, la poitrine. Ces manières de présenter les femmes sont particulièrement présentes dans les clips et les dessins animés et dans la publicité. Les personnages féminins sont réduits à leurs corps et sont fortement connotés sexuellement.
LES HOMMES, par contre, sont représentés de façon très diversifiée. L’unique caractéristique commune des hommes réside dans leur musculature assez développée.
Les rapports entre les hommes et les femmes à l’écran
Les rapports entre les hommes et les femmes sont assez différents d’un programme à l’autre. Néanmoins, l’agencement des personnages dans l’espace induit souvent une infériorité féminine ou une soumission de la femme dans ses rapports avec l’homme.
Un cas particulier : le journal télévisé
Au premier abord, il semble régner une égalité entre les hommes et les femmes dans les journaux télévisés puisque la présentation est alternée entre un homme et une femme, et que les reportages sont réalisés autant par des femmes que par des hommes. Néanmoins, quand on analyse le contenu des journaux télévisés, il existe des inégalités entre la représentation des hommes et celles des femmes : beaucoup plus d’hommes que de femmes sont interviewés, les personnages publics hommes et femmes ne sont pas présentés de la même manière, et certains sujets traités sont présentés comme étant « par nature » liés à la féminité (la garde alternée par exemple) ou à la masculinité (la bourse).
L’idéal minceur
Observe les images de femmes qui te sont proposées et réponds aux questions qui suivent.
- Penses-tu que les femmes voudraient autant être minces si elles n’étaient pas bombardées d’images médiatiques de femmes minces comme celles-ci ?
- En quoi ces modèles liés à l’image corporelle diffèrent-ils des standards attribués à d’autres groupes culturels, comme chez les Africains, les Inuits ou divers groupes culturels d’Asie ?
- Qu’en est-il des différentes périodes historiques ? Est-ce que la femme mince a toujours représenté l’idéal à atteindre ?
Les vrais hommes ou les hommes vrais
Observe les images d’hommes qui te sont proposées et réponds aux questions qui suivent.
- Quels messages envoie-t-on aux hommes avec ces images ?
- Quels sont les exploits physiques que doivent accomplir les hommes pour prouver qu’ils sont de « vrais hommes » ?
- Si vous étiez victimes d’intimidation ou de violence sexuelle, en quoi les comportements cités vous feraient-ils hésiter à parler de vos problèmes ?
- De quels noms seriez-vous traités si vous parliez ?
Encore « Que du bonheur ! »
Je refais la télé !
Voici deux publicités sexistes pour une entreprise de location de voitures.
A toi de recréer leur publicité, mais qui soit pour tout public !
Je dénonce !
Allons plus loin encore…
Rédige à présent une lettre adressée à l’entreprise Sixt en argumentant pour ta publicité non-sexiste.
Cours de morale « Etre un homme, être une femme… à la télévision »