Phase libératrice
- Quelle est la longueur de votre banc?
- Quelle est la distance terre / lune?
Phase informative
Il nous est impossible d’aller mesurer cette distance. Alors que fait-on si on veut la connaître?
Phase informative
Quand nous ne savons pas nous-mêmes mettre en pratique le problème posé, il nous faut rechercher la réponse dans l’expérience des autres.
Certains, avec plus de connaissances et plus de moyens, ont déjà répondu à cette question.
C’est alors à nous de faire la démarche de nous renseigner.
Mais la réponse des autres est-elle nécessairement la bonne, reflète-t-elle bien la réalité?
Les autres aussi peuvent avoir fait des erreurs, même les plus grands scientifiques, même les personnes plus âgées que nous !
Le seul moyen d’obtenir la bonne réponse est de multiplier le plus possible les recherches, c’est-à-dire ne pas se contenter d’une seule information. Il faut au contraire en prendre plusieurs et il faut aussi se poser des questions à propos de ces informations que l’on a trouvées.
Quand on me dit quelque chose que je ne peux pas vérifier par moi-même, je m’interroge, je réfléchis, je me renseigne.
Je me demande, par exemple :
- « Est-ce possible? »,
- « Est-ce que la personne qui le dit est suffisamment renseignée? »,
- « Est-ce qu’elle me transmet bien correctement toute l’information? ».
C’est ce qu’on appelle « garder un esprit critique ».
Phase d’intégration
Une bougie allumée respire !
Comment pourrait-on être, soit en être certain, soit contredire cette affirmation?
Voici une capsule vidéo
Expérience d’une bougie allumée dans un bol
Que peut-on conclure de cette expérience?
L’affirmation « une bougie allumée respire ! » prise telle quelle n’a pas beaucoup de sens. Il faut la reformuler :
« Fake news » : cinq choses que vous ignoriez peut-être à leur sujet
L’expression « fake news » fleurit depuis quelques mois dans les médias, sans véritable traduction en français, pour désigner une information délibérément fausse circulant sur Internet. Si ce terme cache une pratique ancienne, les réseaux sociaux lui ont donné une vigueur nouvelle. À tel point qu’au Royaume-Uni, une commission parlementaire a été créée pour lutter contre les « fake news ». Voici cinq choses que vous ignoriez peut-être à leur sujet.
Le développement des « fake news » constitue « une menace pour la démocratie », selon Damian Collins, à la tête d’une commission parlementaire chargée de trouver des solutions pour contenir le phénomène au Royaume-Uni. L’expression, qui n’a pas vraiment d’équivalent en français, est souvent traduite par « fausses informations », qui ne tient pas compte du caractère délibéré correspondant à « fake » en anglais.
Les « fake news » n’ont rien de nouveau, mais ont pris une ampleur sans précédent ces derniers temps en raison des réseaux sociaux. Voici cinq choses que vous ne saviez peut-être pas sur elles.
Les « fake news » sont peut-être à l’origine de 1789
« Les mensonges éhontés font partie du discours politique depuis l’antiquité grecque et romaine », estime l’historien américain Robert Zaretsky de l’Université de Houston.
Son collègue de Harvard Robert Darnton trouve chez Procope de Césarée de premières traces de « fake news » : cet historien byzantin du VIe siècle avait truffé d’informations douteuses son Histoire secrète de l’empereur Justinien, sans doute pour nuire à sa réputation.
« Plus près de nous […], on peut considérer les « libelles » sous l’Ancien régime comme une forme ancienne de « fake news » », indique Robert Zaretsky. Ces textes satiriques étaient écrits par des hommes qui ne trouvaient pas leur place dans l’Ancien régime en France et cherchaient à le déstabiliser. Certains historiens comme Robert Darnton estiment que ces écrits ont largement contribué au déclenchement de la Révolution de 1789.
Les « fake news » ont permis la naissance de canards déchaînés
De visées plus populaires, les « canards » étaient des feuilles vendues à la criée dans les rues de Paris, décrivant des faits divers imaginaires, comme, vers 1780, la capture d’un monstre chimérique au Chili.
Selon Darnton, ces « canards » constituent une « version » ancienne des « fake news ». Au XIXe siècle, les États-Unis voient fleurir les exemples de « hoax », canular dont le but est de faire vendre du papier.
En 1835, le journal new-yorkais The Sun fait sensation avec une série d’articles décrivant la découverte de formes bizarres de vie sur la lune, attribuée au célèbre astronome de l’époque John Herschel. Grâce à ce « Great Moon Hoax », le journal dope ses ventes.
« C’est aux États-Unis et à la fin du XIXe que le terme actuel de « fake news » a probablement émergé », estime le journaliste américain Robert Love dans la Columbia Journalism Review.
Un des plus célèbres exemples de « fake news » reste le canular radiophonique d’Orson Wells, « La guerre des mondes », diffusé le 30 octobre 1938 : pour des dizaines de milliers d’auditeurs, cette émission annonçait réellement le débarquement sur Terre d’une horde de Martiens agressifs. Cela dit… cette version de l’histoire – relatant notamment un mouvement de panique à travers les États-Unis – ressemble elle-même à un faux, en tout cas à une version très exagérée de ce qui s’est vraiment passé.
Le terme « fake news » a réellement explosé fin 2016
C’est en tout cas à l’automne 2016, pour l’élection présidentielle américaine, que l’usage du terme explose si on en croit l’envolée des requêtes pour le mot-clé « fake news » dans le moteur de recherche Google.
Pour l’universitaire français Pascal Froissart (Université de Paris-8), une « fake news » n’est pas une simple mauvaise information mais une « fausse nouvelle lancée en connaissance de cause dans le champ médiatique ».
« Propagande, publicité électorale ou canular » : ces fausses nouvelles répondent à des motivations diverses, explique ce spécialiste des rumeurs.
Elles peuvent être le fait d’un site humoristique. Exemple : le « projet » de la dirigeante de l’extrême droite Marine Le Pen « d’entourer la France d’un mur payé par l’Algérie » inventé par le site parodique Le Gorafi, repris par erreur dans un journal algérien.
Une « fake news » peut être conçue comme « appeau à clics » pour attirer les consultations et accroître les revenus publicitaires d’une page web.
Elle peut aussi naître de motivations idéologiques : aux États-Unis, l’histoire du « Pizzagate », mêlant réseau pédophile supposé, pizzeria à Washington et milieu démocrate, a été relayée par le site Infowars qui véhicule théories conspirationnistes et idées d’extrême droite.
Donald Trump a déjà utilisé l’expression « FAKE NEWS » plus de 40 fois en 20 semaines
Orthographié en majuscules, le président des États-Unis Donald Trump utilise ce terme de manière intensive dans ses tweets : une quarantaine de fois en 20 semaines, selon le décompte de Pascal Froissart.
Sous les doigts de Trump, « fake news » signifie une information qu’il conteste vigoureusement. Cet usage surabondant est « une stratégie gagnante », selon Froissart, car « les messages de Trump qui emploient le mot « fake » sont beaucoup plus relayés que les autres ».
Quelle est l’influence des « fake news » au sens premier du terme ? Une étude a jugé marginal leur poids dans l’élection de Trump. L’ensemble des fake news auraient pesé pour quelques centièmes de point de pourcentage, « bien moins » que la marge avec laquelle Donald Trump a été élu, selon ce travail de Hunt Allcott (Université de New York) et Matthew Gentzkow (Stanford).
Quelques exemples de fakes news
Les fausses photos de l’avion royal marocain
Mohamed VI a lui aussi eu sa dose de fausses nouvelles. On l’a annoncé mort, comme ce fut d’ailleurs aussi le cas d’autres personnalités − le président camerounais Paul Biya ou la Première dame congolaise Antoinette Sassou Nguesso −. Dans un registre moins morbide, c’est l’avion du souverain qui a attiré l’attention des internautes marocains, toujours friands de toute information, même suspecte, au sujet de la famille royale.
Des sites internet ont présenté début mars des photos de ce qui était censé être le nouvel intérieur de l’avion royal, effectivement réaménagé en Allemagne. Problème : celles-ci étaient fausses. Elles étaient tout simplement tirées du catalogue du constructeur Boeing, dans ses pages destinées aux VIP.
Les pyramides égyptiennes à vendre ?
Vous pensiez placer vos économies dans la pierre ? Il va falloir trouver autre chose : la rumeur qui courrait en 2013 sur la vente des pyramides égyptiennes, notamment au Qatar, était, elle aussi, fausse. Il s’agissait en réalité d’une moquerie saoudienne concernant les appétits démesurés des Qataris, qui avaient semblé jeter leur dévolu sur le canal de Suez.
Si l’information était donc erronée, elle a toutefois bien fait grincer des dents côté égyptien, où l’on n’a que modérément apprécié de voir souligner ainsi le besoin de capitaux frais du pay,s dirigé à l’époque par l’islamiste Mohamed Morsi.
L’annonce ratée du gouvernement Macron à la télévision camerounaise
Cela aurait pu être le scoop de l’année. Mais non, Adèle Mballa Atangana ne connaissait pas la composition du premier gouvernement d’Emmanuel Macron avant tous les autres journalistes s’intéressant au sujet. En se basant sur les réseaux sociaux, la journaliste de la CRTV avait annoncé qu’Édouard Philippe, le Premier ministre, avait nommé François Bayrou aux Affaires étrangères.
Suivaient Jean-Yves Le Drian à la Défense ou Corinne Lepage à l’Éducation. Malheureusement, Matignon et l’Élysée en ont décidé autrement et la directrice de l’information de la télévision nationale camerounaise a donc eu faux sur toute la ligne.
Un astronaute de la Nasa recalé au permis fusée après avoir raté son rangement en bataille derrière un astéroïde
John O’Reilly, astronaute américain ne conduira pas la prochaine mission spatiale américaine, pour cause, il vient de manquer pour la deuxième fois son permis fusée cette année.
16 heures 30, un candidat sort de la fusée la tête basse et John reconnaît immédiatement l’examinateur qui l’avait ajourné lors de son précédent essai alors qu’il n’avait pas respecté la priorité à droite d’une comète. Comme à son habitude, l’examinateur prend le temps de lui rappeler le déroulement de l’examen : « Bonjour Monsieur, vous allez effectuer un parcours en dehors de l’atmosphère, vous aurez une manœuvre à faire, puis une conduite en autonomie, vous devrez respecter le code de la route intergalactique. Quand vous êtes prêt, on y va ».
John ajuste alors ses rétroviseurs en aluminium et en carbone renforcé ainsi que ses sangles de sécurité puis lance la procédure « Euuuh Houston… décollage immédiat, enclenchez le compte à rebours ». Comme un mauvais présage, John calle après avoir relâché un peu trop vite l’embrayage des boosters latéraux de la fusée, censés assurer l’essentiel de la poussée au décollage. L’examinateur ne lui en tient pas rigueur et tout se déroule normalement : parcours exemplaire, clignotant, allure convenable dans la stratosphère, prise d’informations ; il obtient même les points de courtoisie en laissant la priorité à un satellite en orbite autour de la Terre.
Tout était trop beau et, lorsque l’inspecteur lui demande d’effectuer un rangement en bataille derrière un astéroïde, il en oublie les distances de sécurité. « J’avais vu que la place était serrée entre l’astéroïde et ces débris gravitationnels mais je me suis dit que ça passerait, j’ai donc enclenché la marche arrière du moteur Vulcain à hydrogène et oxygène liquide et j’ai braqué complètement à droite. Les rangements, c’est pas mon fort. Je me suis entraîné sur la Fiat Panda de ma femme tout le weekend pourtant », nous confie-t-il. Mais, tout à coup, l’examinateur appuie sur la pédale de frein et lâche la phrase fatidique « Monsieur, on allait toucher là ». Immédiatement, John prend conscience qu’il va probablement être ajourné.
Complètement perturbé, il n’est même pas capable de répondre à la question enfantine sur la vérification intérieure du véhicule. « Il m’a demandé à quoi servait l’étage supérieur cryogénique utilisant le HM-7B. Il fournit la poussée de 65 kN pendant 970 s, pour un poids de 15 t (4,5 t à vide) et une hauteur de 4,71 m. Même un ingénieur en aéronautique français aurait su répondre à cette question. La honte », concède-t-il le regard dans le vide, tout en terminant la dernière face de son rubik’s cube en moins de 7 secondes 23.
John va donc devoir retourner à l’auto-école aérospatiale, un poids de plus dans son emploi du temps surchargé, mais également un enjeu financier pour lui puisque rappelons qu’une heure de conduite coûte tout de même 1 milliard d’euros.
Conclusion