L’Épître aux Romains fait partie des sept épîtres reconnues comme authentiquement rédigées par Paul.
La date exacte de la rédaction n’est pas mentionnée dans la lettre, mais on peut la déduire des projets de voyage qu’elle contient. Paul anticipait sur son prochain voyage à Jérusalem. On comprend généralement que la lettre a été écrite alors que les voyages en mer étaient interrompus pendant le semestre d’hiver et qu’ils reprenaient au printemps. Néanmoins, la majorité des chercheurs datent aujourd’hui cette lettre de 55/56 après J.-C., peut-être un ou deux ans plus tard durant le troisième voyage missionnaire, à Corinthe où Paul passe l’hiver 57-58 (Ac 20,2-3). Il y annonce qu’il va bientôt se rendre à Jérusalem pour y porter des aumônes (Rm 15,25-28).
Rédigée dans le grec de la koinè, elle est la plus longue des épîtres de Paul et, à ce titre, figure en tête du canon néotestamentaire. Les idées qu’elle développe forment le fondement de la doctrine des Églises chrétiennes au sujet de la justification par la foi. Cette épître a joué un rôle central dans l’histoire du christianisme et représente en particulier la base de la Réforme protestante.
24 Aussi Dieu les a-t-il livrés, au milieu des convoitises de leurs cœurs, à l’impureté, en sorte qu’ils déshonorent entre eux leurs propres corps, eux qui ont échangé le Dieu véritable pour le mensonge, et qui ont adoré et servi la créature de préférence au Créateur, (lequel est béni éternellement. Amen !) C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions d’ignominie : leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature ; de même aussi les hommes, au lieu d’user de la femme selon l’ordre de la nature, ont, dans leurs désirs, brûlé les uns pour les autres, ayant hommes avec hommes un commerce infâme, et recevant, dans une mutuelle dégradation, le juste salaire de leur égarement. Et comme ils ne se sont pas souciés de bien connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens pervers pour faire ce qui ne convient pas, étant remplis de toute espèce d’iniquité, de malice, [de fornication], de cupidité, de méchanceté, pleins d’envie, de pensées homicides, de querelle, de fraude, de malignité, semeurs de faux bruits, calomniateurs, haïs de Dieu, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, sans intelligence, sans loyauté, [implacables], sans affection, sans pitié. Et bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font.