Dans un récit romanesque, on distingue deux constituants :
1. La fiction : c’est la suite des événements représentés (ce que l’on raconte).
2. La narration : c’est l’agencement particulier donné à ces événements par le narrateur (comment on raconte).
Fonctionnement de la fiction
Pour qu’il y ait récit, il faut une suite d’actions, et des personnages pour les accomplir.
1. L’action : les séquences
Un récit est formé de plusieurs unités autonomes, les séquences; on appelle séquence une suite de faits qui s’enchaînent logiquement et s’impliquent l’un l’autre.
Une séquence comporte trois phases obligées :
a. Un état initial : fixant le but à atteindre, il implique une action future. Élément statique, il ouvre la possibilité d’un développement dynamique.
b. L’action elle-même : élément dynamique, elle est composée par la suite des actes ayant pour but de réaliser le projet initial. On peut y distinguer :
– Une force transformatrice : c’est l’élément inattendu qui marque une rupture dans l’enchaînement prévu.
– Une force rééquilibrante : c’est la série des actes accomplis pour triompher de l’obstacle.
c. L’état final : il clôt la séquence en marquant l’aboutissement du projet initial, son échec ou sa réussite.
2. Les personnages : les fonctions
Dans le récit, les personnages se définissent par le rôle qu’ils jouent dans l’action, c’est-à-dire leur fonction.
Ces fonctions sont au nombre de six :
– Le sujet : celui qui est à l’origine de l’action.
– L’objet : celui qui représente le but de l’action.
– L’adjuvant : celui qui aide le sujet dan son action.
– L’opposant : celui qui constitue un obstacle à l’action du sujet.
– Le destinateur : celui qui commande l’action au sujet.
– Le destinataire : celui qui est le bénéficiaire de l’action du sujet.
Pagès, Pagès-Pindo, Le Français au lycée, Nathan, Paris, 1984, pp. 123-124