Introduction
Le monde compte différentes religions, différents aliments, différentes langues, différents types de vêtements. Devant la différence, on peut être tenté de généraliser et de rejeter trop rapidement. Pourtant, chaque personne a une identité qui lui est propre. Elle évolue au fil du temps, elle se découvre et se développe au contact d’un nouvel environnement, de nouvelles rencontres et selon les nouvelles situations et conditions de vie. Cette évolution de son identité, chaque personne la vit à sa façon. Ce n’est que dans l’esprit des autres que l’identité d’une personne peut être figée, fondue dans le moule d’un stéréotype qui nie à chaque personne la possibilité de se développer et d’évoluer. Pour lutter contre cette tendance à catégoriser les individus, il importe de développer en soi-même un esprit critique capable de discerner les idées reçues sur les personnes. Cela implique une rencontre, un échange, un contact, une ouverture à l’Autre et à la diversité.
Ce que l’on voit à première vue peut être trompeur
Fable indienne sur l’intelligence collective: les aveugles et l’éléphant
Un jour de grand soleil,
Six aveugles originaires de l’Hindoustan,
Instruits et curieux,
Désiraient, pour la première fois,
Rencontrer un éléphant
Afin de compléter leur savoir…
Le premier s’approcha de l’éléphant
Et, alors qu’il glissait
Contre son flanc vaste et robuste,
Il s’exclama : « Dieu me bénisse,
Un éléphant est comme un mur ! ».
Le deuxième, tâtant une défense
S’écria « Oh ! Oh !
Rond, lisse et pointu!
Selon moi, cet éléphant
Ressemble à une lance ! »
Le troisième se dirigea vers l’animal,
Pris la trompe ondulante
Dans ses mains et dit :
« Pour moi, l’éléphant est comme un serpent ».
Le quatrième tendit une main impatiente,
Palpa le genou
Et fut convaincu qu’un éléphant
Ressemblait à un arbre !
Le cinquième s’étant saisi par hasard de l’oreille, dit :
« Même pour le plus aveugle des aveugles,
Cette merveille d’éléphant
Est semblable à un éventail ! »
Le sixième chercha à tâtons l’animal
Et, s’emparant de la queue qui balayait l’air,
Perçu quelque chose de familier :
« Je vois, dit-il, l’éléphant est comme une corde ! »
Alors, les 6 aveugles
Discutèrent longtemps et passionnément,
Tombant chacun dans un excès ou un autre,
Insistant sur ce qu’il croyait exact.
Ils semblaient ne pas s’entendre,
Lorsqu’un sage, qui passait par-là,
Les entendit argumenter.
« Qu’est-ce vous agite tant ? » dit-il.
« Nous ne pouvons pas nous mettre d’accord
Pour dire à quoi ressemble l’éléphant ! »
Et chacun d’eux lui dit ce qu’il pensait à ce sujet.
Le sage, avec son petit sourire, leur expliqua :
« Vous avez tous dit vrai !
Si chacun de vous décrit l’éléphant
Si différemment,
C’est parce que chacun a touché
Une partie de l’animal très différente !
L’éléphant à réellement les traits
Que vous avez tous décrits. »
« Oooooooh ! » exclama chacun.
Et la discussion s’arrêta net !
Et ils furent tous heureux d’avoir dit la réalité,
Car chacun détenait une part de vérité.
La morale de cette histoire est évidente: il faut se garder d’identifier son propre point de vue, nécessairement limité et partiel, à la réalité globale.
Cela évite le ridicule des doctrinaires et des fanatiques, persuadés d’avoir chacun LA vérité et qui se disputent sans fin – sans fin parce qu’en fait, chacun est en possession d’une partie de la vérité, et que donc tous ont raison quant à ce qu’ils ont expérimenté chacun de son côté – et tous ont tort quand ils prétendent réduire la réalité totale à leur expérience fragmentaire.
L’autre leçon est qu’une fois que chacun a accepté d’avoir une partie seulement de la vérité, chacun peut ensuite admettre que les autres ont, eux aussi, une partie de la vérité, et donc entretenir avec les autres un respect mutuel.
La vérité n’est alors jamais possédée par une seule personne, en excluant les autres de sa jouissance, non, elle serait ce qui adviendrait après une réflexion collective, une mise en commun de la part de vérité de chacun, pour en faire un tout !!!
- Qu’est-ce qu’une fable ?
- Selon la morale de la fable, pourquoi les six hommes ne parviennent pas à s’entendre ?
- Est-ce parce qu’ils sont aveugles ?
- Selon la morale de la fable, est-ce que l’histoire aurait été la même si les six hommes n’avaient pas été aveugles ? Que pensez-vous de la réaction des six aveugles ?
- Si l’éléphant avait été une personne, qu’aurait-il dit ?
- Que veut enseigner cette fable ?
Ce que l’on constate à première vue peut être trompeur. L’identité d’une personne ne se résume pas à une étiquette. Pourtant, nous avons souvent tendance à nous concentrer sur certains aspects limités ou déformés. Le préjugé est un jugement de valeur que nous formons à propos d’une autre personne ou d’un autre peuple que nous ne connaissons pas réellement.
Un stéréotype est donc un ensemble de caractéristiques qui distinguent un groupe de personnes, habituellement en termes de comportements, d’habitudes, de rôles sociaux, etc. L’objectif d’un stéréotype consiste à simplifier la réalité en permettant de dire « Ils sont comme ceci ou comme cela » et souvent à justifier la conduite d’un groupe de personnes envers un autre. Un préjugé est une opinion et un sentiment individuel ou collectif, le plus souvent négatif et défavorable à l’égard d’individus associés à une catégorie. Un préjugé provient du milieu d’origine, de l’éducation ou de la culture d’une personne. Un préjugé se fonde toujours sur un stéréotype. Des stéréotypes à la discrimination, le pas est vite franchi. La discrimination est une distinction, une exclusion ou un traitement de faveur fondé sur la race, la couleur, la religion, le sexe, la langue, l’origine ethnique, les convictions politiques, l’âge, la condition sociale ou tout autre attribut. Elle a pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance et l’exercice des droits et des libertés de la personne ciblée.