Pratiquer le questionnement philosophique

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« Le philosophe est l’homme qui s’éveille et qui parle… » (Merleau-Ponty)

« La philosophie est l’empêcheur de tourner en rond » (Jaspers)

Pratiquer le questionnement philosophique

1. La philosophie commence avec l’étonnement et le questionnement.

Pourquoi se poser des questions sur le sens de la vie, son origine, sur la mort, sur Dieu, le bonheur, le mal, le plus important n’est-il pas d’agir ? A quoi cela sert-t-il ? Cette question nous est souvent posée par nos élèves.

Que leur répondre ? Leur dire que ce qui importe, c’est de bien vivre, que pour bien vivre, il faut bien penser, que mal penser, c’est mal vivre.

« Penser sa vie et vivre sa pensée », voilà la tâche de tout homme.

Etre homme, c’est penser, savoir s’étonner, prendre conscience, comprendre. L’homme est un être de questionnement. Tout petit, il pose sans cesse des questions, des pourquoi.

La question amène une réponse qui appelle à son tour de nouvelles questions. En ce sens, le questionnement philosophique est infini car chaque réponse appelle de nouvelles questions.

« La pensée est un chemin qui ne connaît pas de fin ».

« Mettre un point d’interrogation mène à la recherche ».

2. Faire de la philosophie, avoir une attitude de philosophe, c’est s’étonner, s’interroger, sortir des habitudes, des opinions toute faites. L’étonnement passe par le questionnement et toute question entraîne une réponse qui peut elle-même devenir question.

Exemple : Pourquoi l’homme existe-t-il ?

– Parce que Dieu l’a voulu. OUI MAIS de quel Dieu s’agit-il ?

– Parce que la vie a évolué pendant des millions d’années pour donner l’homme. OUI MAIS l’homme aurait-il pu ne pas exister ?

Poser une question à la question, questionner la question, interroger la question initiale.

3. Comment poser une question philosophique ? PROBLEMATISER

Tout dépend sur quoi la question se pose :

Exemple : l’amour est-il une illusion ?

Cette question pose-t-elle sur l’existence de la notion : l’amour existe-t-il ou n’est-ce qu’une illusion ?

Ou sur son essence, sa nature, sa définition : qu’est-ce que l’amour ?

3.1. Types de formulation envisageables de questions philosophiques :

3.3.1. Formulation très générale : Dieu existe-t-il ?

Ouvrant sur plusieurs réponses explicites : Dieu existe-il en réalité ou seulement dans la tête des hommes ?

3.3.2. Avec des présupposés : Dieu est-il amour( présuppose que Dieu existe)

3.3.3. Portant sur l’existence ou sur l’essence : Qui est Dieu ?

3.3.4. Essayant de comprendre : pourquoi Dieu permet-il le mal ?

3.3.5. Par les causes :: Si Dieu est la cause du monde, qui a causé Dieu ?

3.3.6. Par les fins : Dans quel but Dieu a-t-il créé le monde ?

3.3.7. A partir de modalités :est-il nécessaire que Dieu existe pour que la vie ait un sens ?

3.3.8. Qui porte sur la légitimité : peut-on, doit-on ?

3.2. Petits mots démarreurs :

Qui ? pose le problème des acteurs

Peut-on ? pose la question de la permission, de la capacité ou de la possibilité

Faut-il ? pose la question du devoir, de l’obligation

Pourquoi ? renvoie aux causes et aux fins

Comment ? renvoie aux modalités, aux moyens, aux critères

Quand ? renvoie à la question du temps

Suffit-il ?

Est-il nécessaire ?

A quelle condition ?

Jusqu’où ? Jusqu’à quel point ? pose le problème de la limite

Dans quelle mesure ? pose le problème du degré de similitude

4. Philosopher, c’est aussi, CONCEPTUALISER, c’est-à-dire construire, faire émerger le sens de notions fondamentales ( le désir, le travail , le bonheur, la mort, C’est un outil car pour problématiser, il faut clarifier la signification des mots qui donnent sens à un problème.

4.1. Comment procéder ?

4.1.1. Réfléchir sur le langage, en partant des mots exprimant les notions

4.1.2. Distinguer différents sens de la notion.

4.1.3. Circonscrire le sens en partant des mots voisins ou opposés ; en se référant à l’étymologie ;

4.1.4. Repérer les champs d’application de la notion au réel : à quel(s) champs appartientelle? scientifique, technique ? éthique ? juridique ? Selon le champ, le concept a un sens différent.

4.1.5. Définir une notion en extension : par l’ensemble des êtres auxquels il s’applique et en compréhension : par ses caractéristiques propres ;

4.1.6. On peut encore définir une notion en l’associant à des images, des symboles, des métaphores, un mythe pour concrétiser son abstraction.
Conceptualiser et problématiser sont deux étapes liées l’une à l’autre.

Penser par soi-même :

Aller au-delà de ses opinions et de ses préjugés, il faut les faire émerger enquêter sur ses opinions pour mettre en doute ses opinions et dégager les présupposés de ses opinions. ALORS on peut formuler une question philosophique et entrer dans la démarche

Conceptualiser : la liberté, c’est problématiser : poser une question à la définition

Argumenter : parce que

5. La réflexion philosophique nécessite que toute position soit justifiée et légitimée par l’ARGUMENTATION

5.1. Quelques genres d’arguments

5.1.1. Techniques

5.1.2. Economiques

5.1.3. Ethiques

5.1.4. Logiques

5.1.5. Esthétiques

5.1.6. Historiques,

5.1.7. Sociologiques,

5.1.8. Psychologiques,

5.1.9. Scientifiques,

5.1.10. Factuels,