Les métiers et les fêtes à l’époque de Jésus

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Sans doute, sais-tu que Jésus a appris le métier de charpentier avec son père, Joseph. Les métiers de type artisanal répondent aux nécessités de l’époque et se transmettent de père en fils. A l’époque, le judaïsme tient en haute estime l’apprentissage et l’exercice d’un métier, surtout s’il est manuel. Saint Paul, qui comme beaucoup de scribes, de rabbins, doit travailler pour vivre, était fabricant de tentes. Les premiers disciples étaient pêcheurs. Beaucoup de métiers sont bien considérés : agriculteur, vigneron, potier, tailleur, forgeron (armes et outils).
A tout cela, il convient d’ajouter les corps de métiers liés au Temple, dont la construction, l’entretien et l’ornementation occupent beaucoup d’ouvriers qui sont très bien payés. Ils sont même aidés par le Trésor du Temple en cas de chômage.
Certains autres métiers par contre sont mal vus, pour une cause morale : si on y voit des occasions de vol (par ex. les métiers qui ont un rapport avec l’argent : transport de marchandises, collecteurs d’impôts, commerce, …), soit en raison d’une répugnance : ramasseurs d’ordures, tanneurs (à cause de l’odeur…) etc.
Aujourd’hui, comme au temps de Jésus, il y a des métiers qui sont plus ou moins bien considérés, mais ils ne sont plus classés comme étant purs ou impurs par rapport à la religion. Il y a maintenant une grande variété de métiers : manuels, artisanaux, culturels, intellectuels ou administratifs, politiques, religieux, mais sont-ils considérés de la même manière ? Comment respecter le jour du Seigneur (Sabbat) ou le dimanche tout en exerçant son métier (transports, communications, milieu médical, hôtellerie, beaux-arts…) ?
Je te propose maintenant de faire la fête… avec jésus. Il a onze treize ans. Imagine que tu es un de ses copains ou copines et qu’il t’invite à toutes les fêtes auxquelles il participera au long de l’année. Ouvre bien grand les yeux.
Chez les Juifs, LA fête, c’est la Pâque (Pessah) ou fête du passage. Elle a lieu au printemps et rappelle la libération des Hébreux, réduits en esclavage en Egypte et leur passage à travers la mer des Roseaux. Le repas de fête, c’est le repas pascal (souviens-toi de la dernière Cène !). On l’appelle seder. Il rassemble les familles et l’on mange un agneau avec des herbes amères et des morceaux de pain azyme. Bien sûr, on boit aussi du vin. C’est à ce moment que les Hébreux offraient à Dieu les prémices (premier agneau par ex.). Cela se faisait au Temple où une grande foule montait en pèlerinage.
La fête de Souccot (Hassukkôt) ou fête des tentes donne quant à elle un aspect très pittoresque à la ville, pour rappeler leur séjour au désert, les Juifs construisent des cabanes dans les environs et ils y campent pendant sept jours, redevenant ainsi les errants qu’ils furent au désert du Sinaï.
Hanoucca (Hanukkah) est la fête des lumières. Liée à celle des tentes, elle est célébrée en hiver et commémore la dédicace ou nouvelle consécration de l’autel du temple profané par Antiochus Epiphane en 164 a.c.n. Hannoucia, le chandelier à huit branches brille de tous ses feux !
Il y a aussi les Pourim, les sorts, on se souvient ce jour-là de la délivrance des Juifs par Esther. Les réjouissances sont une sorte de carnaval pendant lequel les enfants distribuent gâteaux et sucreries. Ils n’oublient certainement pas d’en manger entre-temps eux aussi !
Tu connais notre Pentecôte. Mais, sais-tu que Jésus faisait lui aussi la fête ce jour-là ? Bien avant la venue de l’Esprit sur les apôtres, cette fête appelée Chavouot (Shabuôt) coïncidait avec la moisson, le cinquantième jour après la Pâque. La récolte terminée, on offrait à Dieu les prémices de la terre, les premiers fruits. C’est une fête de joie, elle commémore le don de la Loi.
Au nouvel an, comme toi, Jésus a fait la fête. Il appelait celle-ci Roch Hachanah. Comme toi, il échangeait des vœux avec ses parents et amis et mangeait du pain ou des morceaux de pommes trempés dans du miel, en espérant que l’année soit douce. Tu vois, rien n’a changé sauf que chez les juifs, le nouvel an a lieu en automne.
Enfin, je t’invite à faire connaissance avec le bouc émissaire… Renseigne-toi : aujourd’hui non plus il n’a jamais un rôle très agréable. Le jour du grand pardon, ou « Yom Kippour » est le jour des expiations. Célébré dans tout le pays, c’est à Jérusalem qu’il est le plus impressionnant. C’est la seule occasion de l’année où le grand-prêtre pénètre dans le Saint des saints, situé au cœur du temple pour le rituel de purification et séparé par un simple rideau. Puis, pour l’expiation collective, un bouc est tiré au sort et le grand prêtre le charge symboliquement de tous les péchés d’Israël. Devenu émissaire, il est chassé et va mourir au désert. Avec lui, disparaissent les fautes commises par les Juifs tout au long de l’année.
Je te rappelle aussi une chose que tu sais déjà : chaque samedi, on célèbre le Sabbat, comme nous le dimanche. La communauté se rend à la synagogue, maison destinée à la prière et à l’étude de la bible. Cette dernière est réservée aux garçons uniquement… . Les femmes étaient à l’écart. Comme pour bien d’autres coutumes, Jésus a dû trouver cela bien injuste. Si tu prends l’Evangile et que tu connais un peu les habitudes de son temps, tu comprendras qu’il s’est heurté à bien des usages établis !

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