L’enfer, ce n’est pas possible ?

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« Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? », demande quelqu’un à Jésus. Ce problème du nombre des élus a passionné beaucoup de gens à certaines périodes de l’Eglise. Divers auteurs se sont montrés sévères : on n’entre pas au paradis comme on va à la kermesse ! Il faut montrer patte blanche et ce n’est pas facile. Seuls les saints peuvent y prétendre avec certitude. Cette réponse n’est pas sans danger. Elle donne le jour à une religion de la peur et de l’utile, ou bien au contraire au découragement : à quoi bon peiner si je sais que la partie est perdue d’avance ?

Face à cette conception rigide du salut, on oppose une autre manière de voir plus large et plus généreuse. Dieu est bon. Il ne peut tout de même pas condamner ses enfants à une peine éternelle. Tout le monde sera sauvé. Cette seconde réponse laisse également perplexe, car on risque de s’endormir et de se contenter du moindre effort. Est-ce mieux ?

Mais, aujourd’hui, les gens ne se posent même plus la question. Ils versent dans l’indifférence. Beaucoup ne croient plus à l’au-delà ou, en tout cas, se contentent de remettre ces soucis à plus tard. « On verra bien. »

Quant à Jésus, loin d’écarter la question, il la prend très au sérieux. Il déclare dans l’Evangile même à ceux qui pratiquent l’injustice : « Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal. Quand vous verrez le Royaume de Dieu et que vous serez jetés dehors, alors il y aura des pleurs et des grincements de dents… ». Jésus établit un lien radical entre notre manière de vivre ici-bas et notre destinée après la mort. Il va même au-delà. Il ne suffit pas de s’appuyer sur sa qualité de chrétien, baptisé, confirmé, marié à l’église pour être sauvé. Qui sait si notre place ne sera pas prise par d’autres qui, sans connaître le Christ, cultivent les valeurs évangéliques : « Alors, on viendra de l’Orient et de l’Occident, dit Jésus, prendre place au festin du Royaume de Dieu. » Des milliers d’hommes et de femmes sur la terre, tout en ignorant l’existence du Christ, font preuve d’une générosité, d’un courage, d’une charité bouleversante. Ne sont-ils pas déjà, sans le savoir, les amis du Seigneur ?

Nous sommes donc ici en plein mystère. Personne ne sait s’il y a quelqu’un en enfer ou si les menaces du Seigneur sont faites uniquement pour nous inspirer une crainte salutaire. Mais personne ne peut pas non plus affirmer que l’enfer n’existe pas. Il suffit d’observer l’effroyable perversité de certains personnages actuels qui construisent leur existence sur des milliers de morts, d’affamés, de victimes innocentes. Resteront-ils impunis ? C’est d’ailleurs ce que le bon sens populaire a compris. Dans la société civile, on s’indigne de voir certains crimes contre l’humanité se commettre au grand jour. On établit même des tribunaux internationaux pour les juger. La justice serait-elle réservée à la terre seulement ?

Dieu nous a créés pour l’amour. Et ceux qui s’en détournent volontairement choisissent la mauvaise route. Ils invoquent la miséricorde infinie. Oui, mais on ne joue pas avec Dieu. Si un jour ils veulent entrer dans le paradis, la porte ne leur sera pas fermée mais ils devront en tous cas opérer une terrible conversion ! Mieux vaut commencer dès aujourd’hui à faire le bien ! Jésus nous avertit : « Si nous n’avons pas voulu connaître Dieu ici-bas, Dieu non plus ne nous connaîtra pas au dernier jour… ».

L’amour de Dieu n’a pas de limites. « Je viens rassembler des hommes de toutes nations et de toutes langues… . Et même je prendrai des prêtres et des lévites parmi eux. » (Isaïe 66, 18-21) En termes missionnaires, nous parlerons aujourd’hui de « planter l’Eglise » dans toutes les parties du monde.

L’Eglise au temps où cette lettre est écrite est soumise à de dures persécutions. L’auteur veut réconforter les chrétiens : « Ce que vous endurez est une leçon. Dieu se comporte envers vous comme un Père. Un jour vous comprendrez et vous rendrez grâce. Ce que vous souffrez maintenant sera pour vous une occasion de purification, un chemin de sainteté. »

Jésus monte vers Jérusalem. C’est là qu’il donnera le témoignage de son amour infini pour son Père et pour nous. Comment recevrons-nous cette leçon ? Si nous ne répondons pas à la grâce qui nous est offerte, d’autres prendront notre place et formeront l’Eglise de demain.

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