Quelques procédés spirites pour communiquer avec les esprits

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Commençons notre randonnée avec la nomenclature d’un certain nombre de technique qui sont revenues à la mode et qui ne sont pas toujours sans danger !

  • Les coups frappés (ou « raps ») : la typologie est le langage de la communication avec l’Esprit frappeur.
  • La table tournante : elle répond « oui » par un coup, « non » par deux coups. Parfois, elle s’agite ou se balance gentiment.
  • Le oui-jà (ou planchette) : sur un cadran marqué des lettres d’alphabet, des chiffres et des signes positif et négatif, se déplace en arc de cercle une aiguille indicatrice censée épeler le message de l’Esprit interrogé.
  • Le verre-parlant : l’aiguille est remplacée par un verre renversé posé sur une surface lisse. Le même schéma graphique est utilisé sous que les signes sont placés en cercle autour du verre. Les participants posent alors l’index sur le verre qui se déplace vers les signes en réponses aux questions posées.
  • La psychographie : on a adapté au guéridon ou à la planchette un stylo qui trace directement les lettres du message. Technique plus délicate !
  • L’écriture automatique : à la place du guéridon ou du verre, c’est la main du médium, (il doit avoir l’esprit vide, disponible à « accueillir l’Esprit »…) qui, muni d’un crayon, écrit le message des Désincarnés.
  • L’évocation des Esprits : c’est le top-niveau… . On requiert pour cela certaines conditions préalables. Que le médium transmette le message par l’écriture ou la voix, qu’il l’entende comme un discours intérieur ou le perçoive par la sensibilité, qu’il le matérialise par des ectoplasmes ou fasse apparaître des objets, la pièce doit être obscure (comme pour développer un film photographique). Souvent, le médium se retire dans « le cabinet noir ». Les assistants doivent se recueillir, faire la chaîne ou parfois fredonner une mélodie douce. On reconnaîtra alors l’identité de l’Esprit aux souvenirs communs que l’on évoque s’il s’agit d’une personne chère et récemment disparue, à son discours et ses références s’il s’agit d’une grande figure : Bouddha, Saint Louis, de Gaule, … .

Hélas, des illusionnistes célèbres ont reproduit par prestidigitation la plupart des faits étonnants évoqués ci-dessus. L’écriture automatique est, par exemple, une des manifestations classiques de dédoublement de la personnalité. Rien à voir avec une communication avec les esprits.

La bonne foi des participants est souvent hors de doute. Ils sont convaincus de demeurer entièrement passifs sous l’action d’une Entité extérieure qui guiderait la main. Mais, l’expérience maintes fois renouvelée du Verre-parlant avec des participants de grande probité montre régulièrement qu’il y a toujours quelqu’un qui pousse le verre vers les lettres de la réponse. Mais inconsciemment : comme il nous arrive souvent dans la vie courante quand nous accomplissons automatiquement des gestes sans y prendre garde, griffonnant des dessins ou écrivant « machinalement » des phrases tout en téléphonant. C’est le phénomène de l’automatisme psychologique, longuement étudié par le psychologue Pierre Janet. Contre-épreuve : quand on retourne les lettres de l’alphabet de telle sorte que les participants n’en connaissent pas le sens (alors que les Esprits, eux, devraient le connaître) ou lorsque ceux-ci ont les yeux bandés, le verre ne sait plus où aller, ou bien il indique des séries de lettres incohérentes.

Ceci dit, il demeure un noyau de faits irréductibles, inexplicables dans l’état actuel de nos connaissances. L’attitude sage et scientifique consistera alors :

  • à reconnaître ce champ d’inconnu ;
  • à l’explorer scientifiquement avec un détour parfois par la psychiatrie, et la psychanalyse ;
  • à ne pas exclure l’hypothèse d’une intervention du mauvais esprit (on n’est jamais sûr de l’identité de celui qu’on appelle…) habile à jouer de la crédibilité, de la fragilité, voire de l’inquiétude qui ouvre une brèche dans le cœur de l’homme. Habile à se déguiser parfois en « porteur de lumière » (Lucifer), n’est-il pas le mystificateur, le père du mensonge, l’adversaire, le diabolos ? A jouer avec le feu, d’aucuns se brûlent parfois les doigts.

Dieu est présent en chacune de ses créatures, animées et inanimées : « De tout être, il est la vie » (Jn I, 4). Tous les êtres spirituels qui sont unis à Dieu sont alors présents, parce que unis à Lui, à toutes choses, à tout être vivant. C’est dire que celui qui est maintenant uni à Dieu après la mort acquiert du coup la capacité d’être présent par lui à toutes les choses de la terre. Et en particulier à chacun de nous qui cheminons ici-bas. C’est ce qu’on appelle le principe de l’intercession des saints.

Nos disparus, quand ils sont près de Dieu, sont en contact spirituel avec nous. Cette présence-là ne peut jamais nous manquer. Ils nous voient « dans la lumière de Dieu » alors que, pour nous, cet Essentiel est encore invisible à nos yeux… . Ils ont bien connu nos difficultés, nos tentations, nos découragements : ils les ont vécus ! Ils sont alors d’autant plus aptes à en parler au Seigneur, à intervenir pour nous.

Mais, ils respectent notre liberté : comme Dieu la respecte. Normalement, ils ne connaissent, par exemple, de notre avenir que ce qui est déjà contenu en germe dans notre présent (n’en faisons pas des devins !). Dieu n’a-t-il pas l’habitude de respecter les règles du jeu qu’IL a lui-même établies après le Déluge, à savoir la non-intervention divine dans le monde afin de préserver notre liberté ?

Dans la maison du Père, nos morts sont de puissants intercesseurs. Ils savent bien nos problèmes. Et, ils sont près de Dieu pour Lui en parler. Aussi dès les débuts du christianisme, les inscriptions des catacombes en témoignent, les premiers chrétiens se sont adressés avec confiance à ceux qui sont « morts dans le Christ » : pour prier Dieu avec eux. Car, il s’agit bien d’une prière à Dieu : les chrétiens ne s’adressent pas directement aux morts pour obtenir leur lumière, leur aide et leur conseil, comme le font les spirites. Mais, au Seul Seigneur, Maître de toutes choses.

Ce n’est pas nier la possibilité pour nos défunts d’intervenir dans nos vies, en messagers de Dieu, pour nous apporter réconfort et clarté. Les médailles, les formules de prière, les attouchements de reliques ne nous mettent pas plus en communication directe avec eux que le verre parlant ou la table tournante. Mais, parce qu’ils sont des témoins efficaces de la Bonté du Père.

Dans le monde du spiritisme, on l’a vu, on fait état de médiums soulevant des tables ou les faisant danser en posant seulement un doigt sur le bord. Certains pourraient même se soulever, assis sur leur chaise, pour aller inscrire une marque au plafond.

L’explication donnée par la doctrine spirite est ingénieuse. L’énergie qui anime la table ou la chaise proviendrait du périsprit du médium, de son « aura » extra-corporelle, de son énergie vitale. Par son intermédiaire, les Esprits des désincarnés pourraient donner mentalement des ordres à la matière. Mieux : certains médiums, toujours grâce à l’énergie de leur corps éthérique, seraient capables de « matérialiser » et faire apparaître des objets, fleurs, fruits, bijoux, à la manière de la vapeur se condensant en eau. Mais, hélas, ces faits étonnants ne peuvent se réaliser que dans des cercles d’initiés convaincus et soigneusement choisis !

Le témoignage d’un médium à effets physiques célèbre aux premiers temps du spiritisme, Dunglas Home, est particulièrement éloquent sur leur validité supposée. Il réalisait pourtant des choses merveilleuses : transports de meubles, bilocation, lévitation, matérialisations multiples. Or à la fin de ses jours, il fit la déclaration suivante : « J’ai toujours fait dire aux objets que j’influençais de mon fluide tout ce qui me plaisait ! Non, un médium ne peut croire aux Esprits, c’est même le seul qui puisse jamais y croire ! Comme l’ancien druide qui se cachait dans un chêne pour faire entendre la voix redoutée de Teutates, le médium ne peut croire à des êtres qui n’existent que par sa seule volonté… » (cité par le Dr. Philippe Davis, La fin du monde des esprits ).

De même, les sœurs Fox, dont les récits furent à l’origine du mouvement spirite, prises à la fin de leur vie d’une fringale de confession publique, déclaraient : « Le spiritisme est du commencement à la fin une duperie. C’est la plus grande duperie du siècle. Maggie et moi (Kate Fox), nous nous lançâmes là-dedans comme des enfants trop jeunes pour savoir ce que nous faisions… » « Cette femme âgée qui est notre sœur, ajoutait Margaret, s’est jouée de nous. Elle s’est servie de nous dans les exhibitions, et les recettes étaient pour elle… » (Interview au New-York Herald du 21 septembre 1888).

Très tôt, les chercheurs qui s’intéressaient scientifiquement aux phénomènes spirites explorèrent d’autres voies d’explication que celle des Esprits. Des psychiatres, dans la ligne de Charcot, montrèrent comment, dans l’hypnose hystérique, on pouvait assister à un dédoublement de personnalité, la personnalité ordinaire s’effaçant pour laisser la parole à une deuxième, voire à une troisième personnalité. Il était tentant de dire alors qu’un, deux ou trois Esprits s’exprimaient par la bouche du sujet.

Un groupe de savants, dont Camille Flammarion, poussèrent l’investigation du côté de l’existence d’une faculté psychique spéciale chez les médiums. C’est alors que certains s’orientèrent vers la création d’une science distincte du spiritisme : la Métaphysique. Charles Richet en France, puis le Pr. Rhine aux USA étudièrent scientifiquement la clairvoyance et la clair audience, assurant les bases de l’actuelle parapsychologie comme discipline de recherche qui se veut fondée sur des critères scientifiques.

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