Si nos morts sont passés « de l’autre côté du miroir », peut-être ont-ils des connaissances que nous n’avons pas sur l’au-delà, sur l’avenir ? Et si on les interrogeait ? Evoquer les morts pour leur demander des conseils, des informations, des prophéties ou les apaiser est une coutume vieille comme le monde : « la nécromancie ». Seuls les procédés varient suivant les civilisations et les époques.
Dans la Bible, par exemple, on voit le Roi Saül (1 Sam 28) essayer de communiquer avec l’esprit de Samuel par l’intermédiaire d’une femme devin (ce que la Loi juive interdisait formellement). Les Mésopotamiens, eux, essayaient d’entrer en contact avec les morts au moment où ils étaient censés revenir hanter leur ancienne demeure. Tandis que les Egyptiens préféraient établir cette communication la nuit, dans les rêves. C’est l’histoire de Joseph. Le culte des âmes des ancêtres, avec des offrandes et repas pour les honorer ou obtenir leur aide, se pratiquait aussi bien en Chine qu’en Inde, chez les Grecs comme chez les Romains. Mais, on ne se préoccupait pas alors d’établir la « preuve » sensible d’une telle communication.
C’est à l’époque moderne seulement que se fait sentir le besoin de procédés vérifiables « scientifiquement » pour établir un contact direct avec les défunts – par la vue, le toucher, l’ouïe – et pour obtenir des messages directs de l’au-delà. Mais, c’est alors un raz-de-marée spectaculaire avec le développement foudroyant du spiritisme au XIXème siècle.