Sur tous les continents, le nom de Jésus-Christ est prononcé. Dans nos régions, voilà plusieurs centaines d’années que des gens en parlent comme de leur Dieu. Pour certains, il paraît très connu, parfois trop connu. Pour d’autres, il reste aussi quelqu’un de mystérieux.
Les origines d’un nom.
Pour aborder honnêtement ce personnage, il faut passer successivement par plusieurs étapes. D’abord, Jésus est un prénom juif, dont la traduction en français signifie : « Dieu sauve ». Le nom « Christ » a été donné à Jésus par les chrétiens. C’est une sorte de surnom qui veut dire : « oint » et désignait les rois, les prêtres consacrés par une onction. Cet homme a vécu en Palestine, au 1er siècle de notre ère. Il est décédé de mort violente, exécuté par les autorités de son pays. Son existence historique est confirmée non seulement par des écrits et des témoignages chrétiens, mais aussi dans des documents juifs et romains, notamment ceux des historiens Flavius Josèphe, Tacite ou Suétone.
Une foi concrète.
Ce qui est important à propos de Jésus, ce qui a frappé les gens de son vivant et ce qui continue de faire réfléchir aujourd’hui, c’est son message. Jésus invitait les gens qu’il rencontrait à croire en Dieu « pour de vrai ». Une foi concrète. Jésus a montré que tout se tient : pour appeler Dieu « père », il faut vivre avec les autres comme avec des « frères ». Son message, Jésus ne l’a pas écrit dans des livres savants, il ne l’a pas enseigné dans des écoles spécialisées. Il a parlé en utilisant des images et des mots connus de tout le monde. Ce message demande un changement dans la manière de vivre. Par ses paroles et par ses gestes, Jésus a été quelqu’un de très libre : il invite à modifier nos comportements et à éviter d’avoir une conception de la vie trop centrée sur l’égoïsme, l’argent et le pouvoir.
Ne pas se contenter de paroles et agir.
Son message, Jésus ne s’est pas contenté de l’annoncer. Il l’a mis en œuvre. Il a rassemblé autour de lui quelques amis (les apôtres). Avec eux, il a partagé une vie simple et sans honneurs. Il a parlé aux gens, il s’est approché des plus démunis. Dans ses rencontres, on peut dire qu’il est toujours venu apporter plus de vie aux gens. Jésus, homme libre, est aussi quelqu’un qui a bousculé l’ordre établi, qui a pris fait et cause pour les plus petits, qui a parlé de Dieu d’une manière nouvelle. Les autorités de son temps l’ont mal supporté. Il a été arrêté et mis à mort.
Jésus pour les chrétiens.
Il y a un autre aspect en Jésus qui n’est pas sensible à tout le monde. Pour les chrétiens, c’est pourtant l’aspect le plus profond. Depuis près de 2000 ans, les chrétiens croient que Jésus est ressuscité. Ils pensent que Jésus avait en lui l’Esprit de Dieu. Ils croient que Jésus est en rapport si étroit avec Dieu lui-même qu’ils appellent Jésus Fils de Dieu et annoncent qu’il est, à ce titre, Dieu lui-même. Depuis le 1er siècle, des femmes et des hommes croient en Jésus et lisent en lui toute la tendresse de Dieu pour l’humanité. Ont-ils des preuves de la divinité de Jésus ? Non, rien que des indices. Cet aspect suppose du temps pour le découvrir et, finalement, il repose sur une option de notre part : personne n’est obligé de croire en Jésus comme Fils de Dieu.
Les Evangiles, une source d’information…
Pour découvrir qui est Jésus, il n’y a pas qu’une seule source d’information. Les « Evangiles », n’ont pas été écrits par Jésus lui-même. Ils ne se présentent pas comme des comptes rendus précis, des reportages en direct de la vie de Jésus. Il y en a quatre. C’est bien sûr du même Jésus qu’ils parlent, mais chaque Evangile aborde Jésus avec un regard particulier. Qu’est-ce que cela veut dire ? Chaque Evangile est en fait en même temps une interprétation de ce que cet homme a voulu dire, une méditation sur sa vraie personnalité et un témoignage de foi de la part de croyants. Oui, les 4 évangélistes nous disent qu’ils croient en Jésus-Christ, mais ils le disent chacun avec leur propre sensibilité, ils le disent à des lecteurs différents, ils le disent finalement en invitant chacun à se demander : « Et toi, comment es-tu rejoint par Jésus ? »
… mais pas l’unique source.
Cela veut dire que pour savoir qui était Jésus, les Evangiles ne sont pas l’unique moyen. Un pape qui a vécu il y a bien longtemps, Saint Grégoire le Grand, écrivait : « L’Ecriture grandit avec celui qui la lit. » Comment comprendre cette phrase ? Le message de Jésus, sa manière neuve de parler de Dieu et des relations entre les hommes, tout cela n’est pas découvert à fond et à jamais. C’est chaque culture, chaque génération qui en enrichissent la compréhension. Le génie des artistes a permis de mieux comprendre Jésus. L’imagination des poètes a ouvert de nouvelles pistes.
Quelqu’un qui ne laisse pas indifférent.
Finalement, le risque avec un personnage aussi célèbre que Jésus est de ne pas le rencontrer. On peut avoir l’illusion de bien le connaître alors qu’on n’a jamais lu un des 4 Evangiles en entier. On croit déjà en avoir fait le tour parce qu’on a entendu le récit d’un miracle, d’une parabole. Pour certains, Jésus est peu accessible parce qu’il paraît avoir été confisqué par quelques-uns, ceux de son parti, de son Eglise, de sa religion. « Gens d’Eglise, rendez-le-nous ! Sa vie et sa mort sont à nous aussi, à tous ceux pour qui elles ont un sens », écrivait un philosophe non-chrétien, le siècle passé. Jésus, à côté d’autres grands maîtres spirituels, a donné des raisons de vivre à des générations d’êtres humains. En 2006, ils sont plus d’un milliard à le prier et à le considérer comme le Fils de Dieu. Cela ne veut pas dire que croire en Jésus s’impose. Cela veut dire que Jésus est quelqu’un qui ne cesse de questionner et ne laisse pas indifférent.