Document 4 : L’impôt dû à César
Payer des impôts, redonner une partie de l’argent qu’on a gagné, ça ne plaît pas beaucoup. L’impôt n’est jamais vraiment populaire. Du temps de Jésus, l’impôt était encore plus impopulaire, parce que c’était Rome, la puissance d’occupation, qui le percevait. Cette question des pharisiens et des hérodiens à Jésus nous le montre.
Quatre-vingts ans plus tôt, Jules César avait introduit une réforme monétaire pour assurer la stabilité de l’Empire : il avait créé une monnaie en or, avec des pièces de monnaie frappées à son effigie.
Jules César est mort. D’autres empereurs lui ont succédé. Celui qui est empereur au moment de notre récit s’appelle Tibère. Il a le pouvoir depuis vingt ans. Comme tous les empereurs qui se sont succédé, il porte le titre de César. Les pièces de monnaie ont son profil en relief.
Les juifs fidèles à leur religion – c’est le cas des pharisiens – n’apprécient pas du tout cette monnaie romaine. Pour ces juifs pieux, le seul vrai Dieu est celui qui a dit au début du Décalogue, de la Loi donnée par Moïse : C’est moi le Seigneur ton Dieu, […] tu n’auras pas d’autre Dieu […]. Ils se le répètent chaque jour.
Or, cette monnaie romaine porte sur elle l’image de l’Empereur, l’Empereur qui se présente comme un dieu. Pour tout juif pieux, c’est une idole insupportable, une idole qui souillerait le Temple. Elle n’y a d’ailleurs pas sa place. C’est pour cette raison qu’il y a des changeurs dans le Temple – ces changeurs que Jésus vient de chasser. Ils sont chargés d’empêcher que cette monnaie marquée par l’idolâtrie pénètre dans le Temple. Et ces juifs pieux ne se résignent pas à payer l’impôt romain. Mais quel que soit leur sentiment à l’égard du conquérant, ils n’ont pas le choix. Eh oui, devant l’impôt on n’a pas le choix.
L'appel des premiers disciples
Ils lui envoient alors quelques-uns des Pharisiens et des Hérodiens pour le prendre au piège dans sa parole. Ils viennent et lui disent : « Maître, nous savons que tu es véridique et que tu ne te préoccupes pas de qui que ce soit ; car tu ne regardes pas au rang des personnes, mais tu enseignes en toute vérité la voie de Dieu. Est-il permis ou non de payer l’impôt à César ? Devons-nous payer, oui ou non ? »
Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit : « Pourquoi me tendez-vous un piège ? Apportez-moi un denier, que je le voie. » Ils en apportèrent un et il leur dit : « De qui est l’effigie que voici ? Et l’inscription ? » Ils lui dirent : « De César. » Alors Jésus leur dit : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Et ils étaient fort surpris à son sujet.
Mc 12, 13-17
1. Quelle est la volonté des Pharisiens et des Hérodiens ?
2. Que reconnaissent-ils dans l’enseignement de Jésus ?
3. Comment Jésus considère-t-il les Pharisiens et les Hérodiens ?
4. Qu’est-ce qui se serait passé si Jésus avait répondu oui ?
5. Qu’est-ce qui se serait passé si Jésus avait répondu non ?
6. Que leur répond Jésus ?
7. Quel est le problème soulevé par le denier montré à Jésus ?
8. Quel enseignement les pharisiens et les hérodiens n’ont pas respecté ?
9. Vers qui Jésus nous demande de nous tourner ?