Amnesty dit NON à la peine capitale, dans tous les cas, sans exception.

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Pourquoi cette opposition inconditionnelle ?

Parce que toute exécution d’un être humain viole par deux fois la Déclaration universelle des droits de l’homme :

Art. 3 : « Tout individu a droit à la vie et à la sûreté de sa personne. »
Art. 5 : « Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants. »

La peine de mort est cruelle.

Si la douleur donne des excuses, elle ne donne pas raison. La cruauté du châtiment infligé au condamné n’efface pas la souffrance de la victime et de sa famille.

A côté des traitements barbares, tels que la lapidation (toujours en pratique par exemple au Pakistan), même les méthodes d’exécution dites « plus humaines » demeurent cruelles. L’injection létale – souvent citée comme étant la « mort douce » – peut durer dix minutes avant de causer la mort. En 1984, il a fallu 40 minutes pour trouver la veine appropriée d’un condamné. Quant à l’électrocution, c’est selon l’expression même du juge Brennan (Cour Suprême des Usa) une « forme de torture. »

La fusillade non plus ne provoque pas nécessairement la mort immédiate. A Taïwan, en 1991, un condamné a mis 24 heures avant d’expirer. Ceci sans parler de la torture psychologique que constitue la longe attente dans les couloirs de la mort (souvent plus de dix ans aux Etats-Unis et même 30 ans au Japon).

En Iran, Rouhollah Rohani a été exécuté le 20 juillet 1998. Ce père de famille de 52 ans a été condamné uniquement pour avoir communiqué sa foi, le bahaïnisme, à une femme.

Au Nigeria, Ken Saro Wiwa a été exécuté en novembre 1995. Ecrivain de renom et défenseur du peuple Ogoni, minorité opprimée dans ce pays, il fut faussement accusé d’un crime, condamné à mort et pendu avec neuf de ses compagnons, membres du Mouvement pour la survie du peuple Ogoni.

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