Des modèles de bonheur

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Document 7 : L’art d’être heureux selon quelques récits religieux choisis.

Une légende hindoue.

Cela se passait, il y a très longtemps, en Inde, au temps où les dieux vivaient encore sur la terre, en contact avec les humains.

Un jour que les hommes avaient oublié de leur rendre les hommages, ceux-ci se sentant gravement offensés voulurent les punir de telle sorte qu’ils s’en repentent pour longtemps.

  • « Privons-les de blé, de légumes et des fruits », dit le premier.
  • « Créons des monstres pour les exterminer », dit un autre.
  • « Non », dit le troisième, « la meilleure façon de les punir, c’est de les priver du bonheur. »
  • « Bien vu ! » dit encore un autre, « Jetons l’or, l’argent et les pierreries dans les abysses de l’océan. C’est si profond qu’ils mettront des siècles avant de les retrouver. »
  • « Moi je crois que si l’on enfuit l’amour jusqu’au centre de la terre, il faudra des millénaires avant qu’ils parviennent à le retrouver », dit l’autre.

Le dernier dit :

  • « La plus grande richesse des hommes, c’est le bonheur, et c’est au fond d’eux-mêmes qu’il faut le cacher, pour être sûr qu’ils ne le retrouvent jamais, car l’humain est ainsi fait qu’il le cherchera partout sans jamais imaginer qu’il le possède en lui. »

Et depuis ce temps-là, les hommes cherchent partout et en vain le bonheur, sans savoir qu’ils ont au fond d’eux-mêmes cette richesse insoupçonnée…

1. Pour quelles raisons les dieux veulent-ils priver les hommes du bonheur ?


2. Quelles sont les trois méthodes proposées pour priver les gens de leur bonheur ?


3. Pour quelles raisons la troisième méthode est-elle la plus douloureuse ?

Le chemin de Bouddha.

Lorsque le prince Siddharta Gautama était âgé de vingt-neuf ans, il voulait voir la beauté du monde qui, selon l’une des chanteuses, se trouvait à l’extérieur des hauts murs de ses trois palais. Il demanda à son père l’autorisation de se rendre en ville. Il y rencontra pour la première fois un vieil homme, un homme malade et un homme mort. Bouleversé, il apprit de son conseiller que c’était le destin de chaque homme. Une autre fois, il remarqua un homme qui avait l’air calme et posé. Son conseiller lui expliqua qu’il s’agissait d’un moine mendiant qui avait quitté sa maison pour mener une vie sainte. Depuis lors, ce moine n’avait plus aucun désir, il avait beaucoup de patience et de compassion pour toutes les créatures, était toujours aimable et jamais en colère. C’est comme ça que Siddharta voulait vivre lui aussi. La nuit, il embrassa sa femme endormie et son fils pour leur dire au revoir. Après un parcours nocturne, il se déshabilla, se débarrassa de tous ses bijoux et se rasa le crâne. Il donna tout à son fidèle conseiller, avec un message pour son père et sa femme : « Je dois vous quitter pour trouver la délivrance. Je ne reviendrai que lorsque j’aurai trouvé le remède à la souffrance de tous les êtres vivants. Ne soyez pas tristes, mais réjouissez-vous ! »

Après plusieurs années de pénitence, il abandonna affaibli cette façon de vivre car elle n’offrait aucune solution. Il s’assit en position de méditation sous un figuier et décida d’y rester pour méditer jusqu’à ce qu’il ait trouvé la cause de toutes les souffrances et le remède approprié. Durant cette méditation, il lutta contre tous les désirs, sentiments et pensées négatifs que Mara, le seigneur des ténèbres et de la mort, lui envoyait, d’abord par sa horde de démons, puis par ses filles, Luxure, Passion et Délice. Le matin, Siddharta atteignit l’état d’illumination. Il avait atteint le nirvana, l’état ultime de béatitude sans souffrance, mort et réincarnation. Dès lors il fut appelé « Bouddha », ce qui signifie : « L’Eveillé ». La clé de cette illumination consiste à cesser d’aspirer au désir et au pouvoir, car cela ne provoque que souffrance, mort et réincarnation. Via un octuple sentier, Bouddha apprit comment atteindre cette illumination.

1. Quelles sont les trois rencontres en dehors de son palais qui ont marqué Siddharta et pour quelles raisons ?


2. Pour quelles raisons Siddharta quitte-il sa femme et son enfant et quand promet-il de revenir ?


3. En quoi consiste la clé de l’illumination et comment atteindre cette illumination ?

Un récit juif.

Un homme très croyant qui, toute sa vie, avait été fidèle à la Torah, eut un jour une conversation avec Yhavé : « Seigneur, tant que je suis encore en vie, j’aimerais déjà savoir ce que sont le paradis et l’enfer. » Yahvé conduisit l’homme vers deux portes. Il ouvrit l’une des portes et laissa l’homme regarder à l’intérieur. Dans la pièce, il y avait une très grande table ronde et au milieu de cette table des mets délicieux. Les gens qui étaient assis autour de la table avaient les bras raides, si bien qu’ils ne pouvaient pas goûter à ce délicieux repas. Ils avaient l’air affamés, malades et très malheureux. L’homme frémit à la vue de cette misère et de cette souffrance. Yahvé dit : « Maintenant, tu as vu l’enfer. » Ils allèrent devant la porte suivante et Yahvé ouvrit la porte. C’était précisément la scène que derrière la première porte, avec les mêmes mets délicieux. Ici aussi, les gens avaient les bras raides, ils étaient bien portants et avaient l’air très heureux. L’homme dit : « Je n’y comprends rien ! » Yahvé répondit : « Du calme, observe un instant. » A ce moment, l’homme vit que les gens, avec leurs bras raides, parvenaient à amener de la nourriture dans la bouche de leurs voisins d’en face. Ils ne pouvaient pas atteindre leur propre bouche avec leurs bras raides, mais bien celle de leurs voisins d’en face. C’était le paradis !

1. En quoi consiste l’enfer selon ce récit ?


2. En quoi consiste le paradis selon ce récit ?


3.

Un récit musulman.

Un pauvre paysan estimait que le sort ne lui était pas favorable et ne cessait de se plaindre à ce propos. Il se demandait : pourquoi les gens malhonnêtes sont-ils riches et importants ? Et pourquoi les autres personnes comme moi, à qui l’on ne trouve rien à redire, sont pauvres et sans importance ? Il savait que seul Allah pouvait répondre à ces questions. Car Allah voit en un coup d’œil le passé, le présent et l’avenir. Il a tissé la vie de chacun et chaque brin de fil a une place fixe. Il décida donc de partir en voyage, résolu à rencontrer Allah et à lui demander des explications. Après avoir séjourné chez un voleur, puis chez un homme riche, il rencontra dans le désert un personnage rusé qui lui promit beaucoup d’argent, de considération et de pouvoir. Il dit également au paysan : « Oublie Allah, comme il t’a lui aussi oublié. » Son terrible rire effraya le paysan. Cela ne pouvait être que Satan. Le paysan crie : « Sois maudit par Allah. » Et il s’enfuit en courant. Alors qu’il se mettait à prier, un vieil homme épuisé au dos courbé apparut devant lui dans le désert. Le paysan reconnut Allah qui lui dit : « J’ai tout créé, mais je ne possède rien. Je t’ai donné la richesse du cœur et le courage de me chercher. Et je t’ai donné la seule chance de me trouver. La seule richesse qui rend heureux, c’est d’accepter qui tu es. Retourne maintenant dans ta famille. Un jour, tu me rencontreras à nouveau dans les cieux. » Paisible et heureux le paysan retourna chez lui.

1. Qu’est-ce qui rend le pauvre paysan malheureux ?


2. Que décide de faire le pauvre paysan ?


3. Où séjourne le pauvre paysan ?


4. Qui rencontre-t-il dans le désert ?


5. Quelle richesse Allah a-t-il donné à ce paysan pour le rendre heureux ?


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