Anorexie, l’intérêt du rapprochement familial

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L’anorexie touche aujourd’hui 2% des femmes (note : 6% des adolescents sont dépressifs). Ce refus de s’alimenter, qui apparaît en général entre 10 et 12 ans, traduit un mal-être profond, « qui sous-tend généralement des difficultés familiales », comme le précise Michel Cautaerts, psychanalyse. En ne mangeant pas, on interpelle son entourage. « La personne qui commence à jeûner se sent alors investie d’une toute-puissance sur les autres, ce qui génère une quête insatiable de contrôle. » Sortir de ce cercle infernal est alors un travail de longue haleine, comme pour désintoxiquer un drogué. Dans ses formes les plus sévères, le pronostic vital peut être engagé et « l’hospitalisation est alors cohérente », précise le thérapeute. Mais, en conséquence directe de cette hospitalisation, les patientes sont éloignées de leurs proches, sans visites ou peu, ce qui demeure également éprouvant. La séparation commence dont à ne plus être systématiquement préconisée par certains établissements. Par contre, il est suggéré aux membres de la famille (y compris la malade), dans une dynamique de thérapie familiale, de devenir à la fois cothérapeutes (actifs) et copatients (passifs) dans le traitement de la maladie. Ainsi, en 2014, l’équipe du Dr Nathalie Godart, psychiatre à l’institut Montsouris de Paris, a évalué l’état d’amélioration de 60 patientes sur une période de 18 moins. Les jeunes filles ayant suivi un rapprochement familial avaient 3.2 fois plus de chances d’aller « bien » ou « à peu près bien » que celles qui n’en avaient pas bénéficié.

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  4. Comme une peau de chagrin, Sonia Sarfati, pp. 53 à 55.
  5. L’engrenage de l’anorexie, film