Les premières communautés chrétiennes.

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Document 11 : Flavius Josèphe : l’histoire vue du côté romain.

Flavius Josèphe participa à la guerre des Juifs contre les Romains. Devenu historien attitré des Flaviens, il dégage la responsabilité des Romains, comme dans ce discours de Titus aux rebelles.

Le 30 août de l’an 30, les soldats romains mettent le feu aux portails du Temple pour en forcer l’accès. L’incendie les déborde. Il gagne rapidement les portiques, les boiseries et c’est tout le bâtiment qui s’embrase et disparaît dans les flammes. Comme le raconte l’histoire juif Flavius Josèphe : « En voyant le feu qui les encerclait, les juifs n’avaient plus aucun ressort ni physique ni moral. Dans cet abattement, personne ne s’élançait pour repousser le danger ou combattre l’incendie. Pétrifiés, ils restaient debout à regarder. Cependant, bien que démoralisés par le spectacle de ce qui était détruit, ils n’étaient pas plus raisonnables à l’égard de ce qui restait mais comme si, dès ce moment, où tout le Temple brûlait, ils aiguisaient leur rage contre les Romains » (La Guerre des Juifs, VI, 233-234)

Pourtant, cette destruction est plus accidentelle que délibérée. Les Romains avaient en fait tout intérêt à ce que le Temple reste en activité, à protéger ce symbole, qui garantissait la paix civile.

« Je (Titus) suis arrivé à cette cité porteur d’ordres sinistres que mon père m’avait donnés à contrecœur. Je me suis réjoui d’apprendre que le peuple nourrissait des sentiments pacifiques. Je vous ai invités, vous, à vous arrêter avant d’avoir entamé les hostilités. Je vous ai épargnés longtemps après que vous les aviez commencées, j’ai accordé des garanties aux déserteurs, tenu mes engagements envers les réfugiés, j’ai témoigné de la pitié aux prisonniers de guerre m’opposant à ceux qui me pressaient de les torturer. C’est à contrecœur que j’ai amené mes machines de guerre contre vos remparts. Chaque fois que mes soldats voulaient faire de vous un carnage, je les ai retenus. Après chaque victoire, comme si c’était moi le vaincu, je vous ai fait des propositions de paix. Quand je me suis approché du Temple, de nouveau et volontairement, j’ai oublié les lois de la guerre. Je vous ai invités à épargner vos propres lieux saints et à conserver pour vous votre sanctuaire, vous offrant de sortir en toute sécurité, vous promettant la vie sauve et même, si vous le désiriez, la possibilité de livrer combat dans un autre lieu. Toutes ces propositions, vous les avez repoussées avec mépris, et votre sanctuaire, vous l’avez laissé brûler. »

Flavius Josèphe, La guerre des Juifs, in Savinel, Guerre, VI, 6. Trad. P. Savinel, éd. De Minuit, 1977.