Document 8 : L’assemblée de Jérusalem.
Un peu avant ou après l’incident entre la communauté d’Antioche, où le nom de chrétien est cité pour la première fois, par le pouvoir romain et celle de Jérusalem, les principaux responsables se retrouvèrent à Jérusalem vers 51 pour tenter de résoudre un problème survenu entre des juifs et des chrétiens. Il s’avère assez difficile, au regard des historiens, de connaître le contenu exact des décisions prises au cours de l’assemblée de Jérusalem, car Luc, de qui nous tenons les renseignements, raconte à sa façon. Il ne suffisait pas, en effet, de quitter la matrice juive pour que les Eglises nées en milieu païen découvrent leur propre style. Le judaïsme possédait la Loi de Moïse qui dictait les comportements. Ce n’était pas le cas pour les croyants d’origine païenne. Pour les nouveaux chrétiens, quels comportements demeuraient compatibles avec la foi ? Tout était-il possible ? Tout était à inventer, à partir d’un début de tradition chrétienne qui ne répondait pas à tous les cas de figure. Il semblerait néanmoins que l’assemblée se soit entendue sur une sorte de minimum requis pour pouvoir se dire chrétien, un minimum faisant référence à Noé et non à Abraham comme on aurait pu le croire mais qui cependant laissera des traces tant que par sa portée théologique qu’historique. Ce conflit était profondément destructeur et provoquera le début du schisme entre les Juifs et les Chrétiens. Car, en effet, si pour les Juifs, le salut vient de la circoncision et de la loi de Moïse ; pour les Chrétiens, le salut vient du baptême et de la foi en Jésus-Christ.