Les nouveaux modèles familiaux

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La famille recouvre aujourd’hui des réalités bien différentes. Le mariage est boudé, les divorces se multiplient et cette évolution aboutit à l’apparition de familles de composition et de durée très variées.

Les transformations qui affectent l’évolution de la famille trouvent leur origine après la seconde guerre mondiale. Premier changement notoire, un nombre croissant de jeunes ont des relations sexuelles pré-conjugales. Mais, on est encore loin d’une société permissive, comme le prouve la présence de chaperons, et les partenaires cherchent très tôt refuge dans la légitimité du mariage. Au début des années 50, les couples se marient donc jeunes et ont très tôt des enfants.

Dans les années 60, des contraceptifs sûrs et efficaces comme la pilule et le stérilet font leur apparition, remplaçant la méthode Ogino qui a rapidement montré ses limites. Les revendications du mouvement féministe issu des femmes de la seconde guerre se font plus précises. L’intervalle entre le mariage et le premier enfant s’accroît, et les familles de plus de trois enfants se font rares, de même que les naissances non désirées, et cela malgré l’essor économique de cette décennie.

Au début des années 70, la femme maîtrise pleinement sa fécondité, ce qui permet aux couples d’arrêter la procréation dès que le nombre d’enfants souhaités est atteint. Le contrôle de sa sexualité acquis, la femme va pouvoir enfin se libérer du système patriarcale dont elle dépendait à tous les points de vue. L’avortement contribue aussi à la diminution des naissances non désirées. La baisse de la fécondité s’accompagne d’une baisse de la nuptialité tandis que l’âge moyen au premier mariage augmente. Dans le même temps, des changements importants affectent le divorce et la séparation. Ces derniers se présentent à tous les âges et ont lieu de plus en plus tôt après le mariage.

Si la famille type, appelée aussi famille nucléaire (père et mère unis par le mariage et enfants nés de cette union), reste majoritaire, sa forme et sa durée de vie sont modifiées.

La taille des familles se réduit. Les familles de plus de trois enfants se raréfient au bénéfice des familles avec deux enfants. L’absence du troisième enfant (et des suivants) s’explique surtout par des raisons d’ordre économique. Le troisième enfant représente un frein à l’activité professionnelle de la mère, nécessite parfois un déménagement, un changement de voiture (break ou mono-space), … . Et, quand famille nombreuse il y a – trois enfants et plus – la parenté choisie a fait place à la parenté subie.

D’autre part, on rencontre de plus en plus fréquemment des générations différentes au sein d’une même famille. Cette évolution est due à l’allongement de l’espérance de vie. Aujourd’hui, les « jeunes » retraités sont à la fois confrontés à leurs parents, devenus dépendants, et à leurs enfants pour lesquels ils exercent une double fonction capitale, le baby et le papy sitting.

Si l’on se marie moins aujourd’hui, la cohabitation gagne en popularité. Mariage à l’essai pour les uns, alternative au mariage ou refus de l’institution pour les autres, mariages homosexuels, l’union libre concerne surtout les jeunes et n’est plus un obstacle à la naissance d’un enfant. Elle ne fait parfois qu’en reporter l’arrivée. L’union libre se rencontre aussi chez les gens séparés ou divorcés et le nombre d’enfants nés hors mariage croît régulièrement.

Autre modèle familial en augmentation croissante : la famille monoparentale. Un certain nombre d’enfants sont élevés par un seul de leurs parents. Il s’agit, dans la plupart des cas, de la mère. Cette situation est souvent la conséquence d’un divorce ou d’une séparation mais aussi d’un abandon ou d’un décès. On constate aussi que certaines femmes choisissent, de manière délibérée, de mettre au monde un enfant en dehors de toute relation stable avec un partenaire.

Les remariages ou la cohabitation ont aussi multiplié les situations où les enfants vivent avec un ou plusieurs demi-frères et demi-sœurs, parfois issus de mariages successifs.

Enfin, le nombre de personnes vivant seules gagne du terrain à une époque où les relations sociales sont présentées comme une valeur morale importante.

Malgré son évolution et sa diversité, la famille demeure la cellule de base. Toutefois, les rôles sociaux et familiaux ont changé. Un mouvement vers l’égalisation des droits et une nouvelle répartition des tâches s’est amorcé avec l’accès des femmes au travail. Leur fécondité maîtrisée, les femmes souhaitent, en effet, trouver d’autres valorisations à côté de la maternité. Outre l’apport financier, l’activité rémunérée leur procure une forme de participation sociale et une source de statut social, même si pour la plupart des femmes cela s’est accompagné d’une augmentation de la charge de travail. C’est pourquoi la venue de l’enfant est plus tardive et pose le problème de concilier vie familiale et vie professionnelle. Quant aux hommes, s’ils consacrent toujours nettement moins de temps que les femmes aux tâches domestiques, ils refusent de plus en plus d’être tenus à l’écart de l’éducation et des soins à apporter aux enfants.

La famille s’ouvre aussi, beaucoup plus que par le passé, à d’autres relations que les relations familiales ainsi qu’à des intérêts multiples – culturels, politiques, sociaux. Cette ouverture sur le monde extérieur suppose aussi une plus grande priorité accordée à l’épanouissement personnel.

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