Adolescence, introduction

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• Adolescence, période de « mutation physique », psychique, …
« Je change… que m’arrive-t-il ? »
• Désir d’appartenance au groupe, de reconnaissance.
« Je trouve ma place, on me reconnaît, on m’accepte. »
• Je maîtrise ma dépendance.

Où se fait l’apprentissage de la vie ?

– Dans la famille (différents interdits, langage, comportement,…)
– A l’école (processus de socialisation : l’autre devient un ami et n’est plus qu’un simple partenaire de jeu).
– Avec les autres (mouvements culturels et sportifs)
• Adolescence, période de « mutation physique », psychique, …
« Je change… que m’arrive-t-il ? »

Mutations psychiques.

– Façon de parler / modifications relationnelles.
– Changement d’humeur parfois brutalement.
– Besoin de solitude.
– Recherche d’indépendance (surtout au point de vue financier).
– Les vêtements servent soit à masquer soit à souligner.
– Processus d’imitation (on copie les gestes qui plaisent chez les autres)
– On se sent épié / on ne me regarde pas.

Mutations physiques.

– Voix, musculature, ossature, corps qui grandit.
– Une brusque poussée de croissance.
« Une vraie asperge, on ne me reconnaît plus ! Je n’arrête pas de grandir. L’hiver passé, ma mère a dû me racheter deux fois des vêtements ! Au moment de m’habiller, je ne sais pas quoi me mettre. Certains jours, je me trouve moche, complètement godiche que je voudrais disparaître sous terre ! Alors, je me cache, dans les pulls que je pique à mon père qui râle ou dans d’immenses chemises. Quand je suis dans la rue, j’ai parfois l’impression que tous les regards sont braqués sur moi. S’ils savaient, tous ces gens, le champ de bataille que c’est dans ma tête. » Clara, 12 ans.
– Une transformation du corps sous l’influence des hormones.
– Les fameux petits boutons d’acné dus à une peau plus grasse. Seule une hygiène stricte peut aider à les faire disparaître.
– Apparition des premières règles chez les filles.
Amélie, 17 ans, se souvient : « Je me rappelle bien que j’ai eu de la poitrine plus tôt que les autres filles en 5e primaire. Je me sentais mal dans ma peau, mais c’était surtout par rapport aux autres. Le jour où j’ai eu mes premières règles, c’était en 6e primaire, en mai ou en juin. Ca a commencé à la piscine. Je me souviens que j’ai pleuré, pourtant ma mère m’avait prévenue, et j’en avais déjà parlé avec une copine plus âgée. Mais, c’était tellement bizarre, tout à coup. »
– Les pollutions nocturnes chez les garçons.
Alain, 23 ans, se souvient : « Ca s’est passé la nuit. Je faisais un rêve assez agréable. Puis, je me suis réveillé, j’ai senti un liquide poisseux sur ma peau et sur mes draps. D’abord, j’ai cru que j’avais fait pipi au lit. Puis, j’ai compris que c’était du sperme. J’étais un peu troublé. C’était la première fois. J’avais juste 15 ans. »
– Odeur (particulière, de la classe, du couple).
– Il y a des jours où on n’a pas faim. C’est normal ! La sécrétion d’hormones peut provoquer une perte momentanée de l’appétit. Il faut faire aussi attention à l’anorexie/boulimie qui se déclenche parfois avec le dégoût de la nourriture lorsque, par exemple, les parents obligent les enfants à manger sans appétit ;
• Désir d’appartenance au groupe, de reconnaissance.
« Je trouve ma place, on me reconnaît, on m’accepte. »
Info / Intox concernant l’adolescence.
– Intox :
Ce n’est pas l’âge bête.
Ce n’est pas un drame.
– Info :
C’est une période floue mais qui peut être enrichissante.
Ce changement est un mouvement. Celui ou celle que je suis aujourd’hui est différent(e) de celui ou celle que j’étais hier ou que je serais demain avec toutes les souffrances que cela peut provoquer.

Des remous dans la tête.

Ton corps d’enfant, tu y étais bien habitué. Et, puis, voilà que tout à coup, il change complètement. Il y a de quoi être déboussolé parce que, avec les transformations du corps, c’est tout qui change : un grand gaillard peut-il encore aller se blottir dans les bras de sa mère, alors qu’il saurait presque la soulever de terre d’une seule main ? Une jeune fille peut-elle encore aller faire un câlin sur les genoux de son père, quand elle a une poitrine de femme et qu’elle a déjà ses règles ? Non, bien sûr ! Ce temps-là est bien fini, tu le sais. Ce que tu ne sais pas, c’est que tu vas devenir. Alors, parfois, c’est le vague à l’âme, ou même carrément la panique.
« Je peux passer en quelques heures du désespoir au bonheur parfait. J’ai parfois envie de rire et de pleurer en même temps. Je m’énerve vite, je râle pour un rien. Quand mon petit frère vient dans ma chambre ou vient me chercher pour jouer, je le remballe, puis tout de suite après je m’en veux, je suis triste. » (Anne, 13 ans).
« Mes parents disent : on ne te reconnaît plus, tu étais si facile avant. S’ils croient que c’est facile pour moi. Je traîne pendant des heures, je n’ai aucune énergie. J’ai de drôles d’idées en tête, je fais des rêves bizarres. Je me demande si je suis normal. Est-ce que les autres, ça leur arrive aussi ? » (Emmanuel, 14 ans).
En plus, tous les changements du corps vont dans le même sens : à travers eux, c’est la marque de la sexualité qui s’imprime bien évidente alors que justement elle fait déjà tellement de remous à l’intérieur qu’on aimerait tant que ça ne se voit pas trop. Tu te poses plein de questions : sauras-tu plaire à un garçon, à une fille, toi qui es encore si peu sûr(e) de toi, de ton nouveau corps ?

Avec les adultes, ce n’est pas toujours facile.

« Chez moi, c’est pas la gloire. Avec mes parents, ça barde souvent, presque tous les jours. Je n’ai qu’une envie, c’est de sortir le plus souvent possible. Il n’y a qu’avec mes copines que je me sens bien. On peut parler de plein de choses. A l’école, je m’ennuie beaucoup sauf avec deux de mes profs qui comprennent vraiment les jeunes. Mais, pourquoi y a-t-il tellement d’adultes qui râlent sur nous, qui ne pigent rien. » (Cindy, 12 ans).

Les parents, on ne les voit plus comme avant.

Avec les parents, c’est pas toujours facile : auraient-ils oublié qu’eux aussi, ils sont passés par là ? Ecoutons Paul, 40, père de deux adolescents : « Quand les enfants sont petits, on a l’impression qu’on leur suffit, et c’est en général assez gratifiant. En général, tout ce qu’on propose, c’est bien ! Et puis, tout à coup, ça change, il faut accepter qu’on ne leur suffit plus, qu’ils ont besoin d’aller chercher des choses ailleurs, même des choses que je n’aurais pas choisies pour eux ou qui me déplaisent. J’ai dû réaliser que mes enfants, ce n’étaient pas des prolongements de moi-même. C’était vraiment des personnes différentes. »
Brusquement, tes parents se trouvent face à une jeune personne qui demande à pouvoir penser et agir comme il(elle) l’entend, tout en ayant encore beaucoup besoin de leur soutien, et de structures, et de limites. Pour eux aussi, il y a de quoi être déboussolés ! Si, à un moment, les relations avec les parents sont trop difficiles, c’est parfois bien précieux de pouvoir s’adresser à d’autres adultes, que tu admires et en qui tu as confiance : ils pourront t’aider à passer des caps un peu plus en douceur, et même aussi parfois à considérer tes parents avec plus d’indulgence ! Car, avec l’âge, tu voudrais que tes parents soient sans failles, parfaitement cohérents ; et, tu te rends compte évidemment que c’est loin d’être le cas.

Qui suis-je ?

Tu passes des heures devant le miroir. Mais, les images qu’il renvoie ne suffisent pas à te rassurer. Heureusement, c’est aussi grâce au regard des autres que tu découvriras qui tu es.

Look d’enfer et regard qui tue.

Car ce qui est incroyable dans cette perturbante puberté, c’est que tu vas réussir à être ton pire ennemi, et que le regard des autres va prendre une importance démesurée. Les « autres », ce ne sont pas uniquement les parents, la famille dont le regard te permet de te construire depuis ta naissance. C’est le regard de tes congénères et aussi celui que portent sur toi les inconnus de tous âges en tout lieu. Que tu sois garçon ou fille, tu auras à prendre conscience de tes responsabilités face au « look » que tu choisiras : un nombril à l’air ou une crête rouge d’Iroquois produisent des effets. Tu scruteras dans les yeux de ton entourage, dans le « miroir, mon beau miroir… », dans les vitrines. D’autres fuiront l’image de leur corps en chantier et prendront même la tangente pour éviter la salle de bains. Attention aux « sales » conflits familiaux.

En groupe, on se sent bien.

C’est très important, à l’adolescence, de pouvoir faire partie d’un ou de plusieurs groupes. Pas seulement le groupe des gens de ta classe mais aussi le groupe d’un club de sport, ou d’une académie, ou d’un mouvement de jeunesse. En groupe, en bande, on se trouve des nouveaux modèles, on a des habitudes, des codes, des fous rires : on est sécurisés par la présence des autres.

Mais, un groupe, ça peut faire mal.

« Voilà la girafe ! », « le coincé ! », tu connais le genre d’étiquettes qu’on colle si facilement sur les uns et les autres dès qu’on est en groupe. Bien sûr, ça fait rire, mais seulement ceux qui ne sont pas visés. La pression d’un groupe est parfois très forte pour ressembler aux autres à tout prix, porter les mêmes vêtements, avoir les mêmes idées, agir de la même façon et celui qui est différent est vite mis à l’écart.
Céline, 16 ans, se souvient de ce qu’elle a vécu : « Quand je suis rentrée en première humanité, je ne connaissais personne dans l’école. Dès les premiers jours, les autres m’ont rejetée à cause de ma taille. On me lançait des trucs du genre : ton cartable va grandir plus vite que toi ! Ca me faisait mal. Déjà que je complexais un peu de ne pas encore avoir grandi. L’année suivante, heureusement, je me suis trouvé des amies plus âgées qui m’adoraient et je ne me suis plus laissé marcher sur les pieds. »

Loi de la bande, loi de la pub.

Dans l’un ou l’autre cas, tu tâches de te trouver un style souvent conforme à « la bande » qui tend à devenir ta nouvelle famille avec ses rites sympathiques ou barbares, son langage, ses idoles. La mode y a une grande importance. Gare aux vrais tatouages, piercings et autres « peintures de guerre » définitives que tu pourrais regretter plus tard ! La bande rassure, aide à se noyer dans la masse, à faire comme tout le monde, quitte à calquer bêtement des pratiques débiles (tabac, alcool ou pire). Certains, plus artistes, oseront se fabriquer un style original et provocant. Chacun se cherche en tâtonnant et cela va durer de longues années assez inconfortables. Elles le seront aussi pour tes parents, qui devront s’adapter aux sérieuses modifications de ton humeur en dents de scie. Il y a aura du tirage dans vos relations, surtout si tu joues à franchir les limites parentales. Tu te construiras en t’opposant et découvriras en cas de conflit que dire « non » ou claquer les portes n’est pas le meilleur argument. Colère, tristesse, fous rires alterneront, besoin de groupe ou de solitude, expériences et conduites à risque : que d’épuisantes contradictions !

Guerre et paix.

Certes, la puberté te transforme de jour en jour malgré toi. Certes, tu as à faire le deuil de ton enfance qui n’était pourtant pas un paradis. Certes, tu seras soit agité, soit apathique, soit câlin, soit râleur. Mais, on a le droit de lutter pour la permission de minuit et avoir encore un doudou, d’avoir peur et envie de l’avenir, de détester et adorer ses parents, d’être amoureux fou et ne rien oser, d’aimer sa famille et rêver d’internat, de s’accepter, se dégoûter et s’admirer, tout à la fois.

L’amitié, c’est hyper important.

Peu à peu, tu arriveras à t’accepter comme tu es. Mais, ça prend du temps. Si tu as la chance d’avoir un(e) ami(e), quelqu’un à qui tu peux tout dire, tu verras que ça donne des ailes ! Grâce à vos conversations, tu découvriras que tu n’es pas seul(e) au monde à avoir ces drôles d’idées en tête. Tu te sentiras plus confiant(e). Parler, oser dire ce qu’on a dans la tête, ça change tout !

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