La dimension communautaire de l’Eglise au XXIe siècle

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Document 4 : … et c’est l’Eglise qui est venue.

Bien que Jésus sache les conséquences décisives de sa prédication puisqu’il est mort sur la croix comme le dernier des derniers et fasse finalement la douloureuse expérience du refus de la grande majorité de son peuple, il ne part jamais de l’idée de « reste », à la différence des groupes particuliers, ses contemporains. L’action volontairement publique de Jésus refusant de fuir loin du monde et son amour pour les pécheurs qui, n’excluant personne, ni les femmes, ni les malades et ni les romains, suscite le scandale, tout en manifestant l’amour sans limite de Dieu, lui-même, en actes (les miracles) et en paroles (les paraboles), est une protestation énergique contre toute tentative pour s’isoler et se mettre à part sur le plan religieux. Jésus ne veut ni le groupement fermé des pharisiens comme nous le démontre si bien le chapitre 23 de Matthieu et qui conduit au séparatisme, ni la communauté de la mer Mort. Ce n’est pas pour grouper les « justes », « les pieux », ou les « purs » qu’il se sait envoyé, mais pour rassembler TOUT Israël. Et la fondation du groupe des Douze ? Ce groupe justement ne devait pas exprimer le particularisme du « reste », mais une vocation d’ensemble. Les Douze devaient manifester la revendication de Jésus sur le peuple tout entier des douze tribus d’Israël. Le groupe plus vaste des disciples, appelé à suivre personnellement le Christ, doit lui aussi être présent à tout Israël pour la mission. L’Eglise ne peut être déduite, par court-circuit, des notions centrales de la prédication de Jésus annonçant que le Royaume de Dieu est déjà mais… pas encore là.