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Document 11 : La bible.

Lien vers l’émission consacré à la Bible


Septante-trois livres. La bible, ce n’est pas un seul livre, mais un ensemble de pas moins de 73 livres. Le mot bible vient du grec « biblia » qui veut dire « livres ». Ces livres ont été écrits à différentes époques et sont aussi très différent du point de vue de la langue, de la forme et du contenu. Et pourtant, il y a une constante dans la bible : tous les livres parlent de la voie que Dieu emprunte avec les hommes, et les hommes avec Dieu.

Dans la bible, on rencontre des gens qui se posent des questions très importantes. Des questions que l’on se pose souvent : d’où viens-je ? Où vais-je ? Pourquoi y a-t-il des choses qui existent et d’autres pas ? Pourquoi dois-je mourir ? Pourquoi dois-je souffrir ? Pourquoi suis-je sur terre ? Ma vie a-t-elle un sens puisque je finirai tout de même par mourir ? Qu’est-ce qui est bon et qu’est-ce qui mauvais ? Le monde fonctionne-t-il à cause ou en dépit du mal ? Que dois-je faire et ne pas faire pour être heureux ? Qu’est-ce que le bonheur en fin de compte ? Etc. La bible renferme tout un éventail d’histoires sur les réponses que les hommes ont cherchées à ces questions.

La bible, ce n’est pas…

La bible n’est pas un livre scientifique qui explique tout sur le monde et sur l’homme. Sur les origines ou la fin du monde, par exemple. Pour apprendre ce genre de choses, il vaut mieux se plonger dans un bon livre de physique car, par exemple, les dix premiers livres de la bible ne sont que des mythes et des légendes que l’homme se racontait pour expliquer le monde qui l’entourait à une époque où la science en était incapable. Ils sont d’ailleurs des copies de mythes mésopotamiens bien antérieurs à leur rédaction. Le dernier livre de la bible, quant à lui, était destiné aux premiers chrétiens et s’il contient un certain nombre de codes, dont notamment le fameux chiffre du diable, c’est surtout pour échapper à la censure du pouvoir en place.

La bible n’est pas non plus un livre d’histoire, bien qu’elle fut considérée comme tel pendant des années. Bien sûr, on y parle de nombreux événements qui sont vraiment arrivés, mais le but n’était pas de faire une relation précise de ces événements. Les auteurs de la bible ne s’intéressaient pas tant à l’aspect extérieur des choses, qu’à leur aspect intérieur, celui que l’on ne pouvait « voir » qu’avec les yeux de la foi. Ils voulaient surtout exprimer à travers ce qu’ils avaient vécu que Dieu était présent et guidait leurs vies.

La bible est encore moins une espèce de livre de recettes dans lequel on nous explique par A+B comment nous devons vivre ou à quel endroit trouver des réponses toutes faites aux questions que nous nous posons. La bible renferme quelques pistes qui indiquent la direction, elle donne aussi parfois des exemples de ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Ces exemples peuvent nous aider à trouver des réponses adaptées à nos questions.

La bible n’est même pas un recueil de croyances. Et si, dans la bible, on rencontre des gens qui racontent leur foi en Dieu, il faut savoir que, tout comme la nôtre, leur foi a été ébranlée par des doutes et des erreurs. C’était une foi qui cherchait et qui luttait, qui a eu des difficultés à atteindre la vérité.

La bible, c’est…

La bible raconte la révélation de Dieu aux hommes par l’intermédiaire des hommes. En d’autres termes, cela signifie que la bible raconte comment les hommes ont « découvert » Dieu. Cette « découverte » s’est faite progressivement, étape par étape, tout au long de l’histoire des hommes, selon l’évolution de leur maturité et de leurs connaissances scientifiques. Un peu de la même manière qu’un homme découvre la lecture. S’il commence à lire dès l’âge de six ans, il lui faudra encore apprendre et mûrir pour comprendre toute la littérature. Mais, la bible nous raconte tout cela pour qu’aujourd’hui, nous aussi, nous sachions qui est Dieu pour nous et ce qu’Il nous demande aujourd’hui.

Deux grandes parties.

La bible chrétienne est composée de deux grandes parties principales : l’Ancien Testament, que nous partageons avec les juifs, et le Nouveau Testament, qui est entièrement dédié à Jésus-Christ et au commencement de l’Eglise. Le mot testament n’a pas ici le sens qu’on lui donne maintenant dans notre langue, à savoir « dernières volontés ».C’est un décalque du mot latin « testamentum » qui traduit le mot hébreu signifiant alliance, pour ainsi mettre en évidence la forme de relation qui unit Dieu et les hommes. L’Ancien Testament (46 livres) raconte l’histoire de l’ancienne alliance entre Dieu et le peuple juif réalisée par l’intermédiaire de Moïse. Le Nouveau Testament (27 livres) raconte l’histoire de la nouvelle alliance entre Dieu et les hommes grâce à Jésus. Ces 73 livres n’ont pas tous écrits en même temps. Leur rédaction s’échelonne sur plus de mille ans. Ils n’ont donc pas tous été écrits par le même auteur. De plus, ces livres ne sont pas tous du même genre littéraire. C’est comme si on avait placé côte à côte, sur les rayons d’une bibliothèque, la Guerre des Gaules de Jules César, un album d’Astérix, un poème de Prévert, une fable de Jean de la Fontaine, un livre de prières, le code civil belge, une grammaire française, un livre de science-fiction, etc. C’est un peu pareil dans la bible. On y trouvera des livres d’histoire, de lois, de poésie, d’enseignement, de prophétie. Certains livres ont été écrits vers 1.000 acn, d’autres vers 100 pcn. Il est donc quelques fois déroutant de lire la bible.

L’Ancien Testament n’a pas été écrit au fur et à mesure des événements qu’il raconte. Ainsi jusqu’en 1200 acn, les événements ont été transmis de bouche à oreille ou chanté dans des poèmes. Rien n’était écrit. C’est au temps des rois David et Salomon (1000 acn), lorsque les temps sont plus stables pour le peuple juif, que l’on va mettre par écrit les nombreuses traditions qui circulaient dans les différents clans maintenant réunis. Au même moment, les scribes (fonctionnaires royaux) commencent à tenir des annales (livres qui rapportent les événements année par année). A ces écrits viennent s’ajouter, voire se superposer, les réflexions des théologiens qui, dès le 9ème siècle acn, s’interrogent sur les événements passés et les interprètent. Ensuite, au 7ème siècle acn, on rassemble et on complète tous les oracles des prophètes. Dès le 2 siècle acn, la Bible est traduite en grec, la langue « internationale » de l’époque. Cette traduction portera le nom de la Septante. Devant une telle multitude d’écrits, un groupe de docteurs de la Loi fixent en, 70 pcn, la liste des livres qui constituent à leurs yeux les Saintes Ecritures. Au 5ème siècle pcn, la Bible est traduite en latin, langue « internationale » de l’époque.

En quelle langue la Bible a-t-elle été écrite ?

La plus grande partie de l’Ancien Testament est écrit en hébreu. C’est la langue sacrée du peuple juif, et elle est aujourd’hui la langue officielle de l’Etat d’Israël. Quelques passages de l’Ancien Testament sont rédigés en araméen. Il s’agit, comme l’hébreu et l’arabe, d’une langue sémitique. On la parlait en Mésopotamie lorsque les juifs y ont été exilés au VIe siècle acn. C’est là qu’ils l’on apprise, et la plupart ont continué à la parler quand ils sont revenus en terre d’Israël après l’Exil, principalement dans la province de Galilée. La langue maternelle de Jésus, élevé à Nazareth en Galilée, était l’araméen. Actuellement, on ne la parle plus que dans quelques villages de la haute vallée de l’Euphrate, en Turquie et en Syrie.

Le Nouveau Testament est entièrement écrit en grec. D’origine européenne, le grec s’est répandu dans tout le Proche-Orient à la suite des conquêtes d’Alexandre le Grand (356-323 acn). On parlait un grec simplifié dans la plupart des pays méditerranéens à l’époque de Jésus, un peu comme l’anglais sert aujourd’hui de langue internationale. Certains livres que les catholiques considèrent comme faisant partie de l’Ancien Testament ont été également écrits en grec.

Le latin n’est pas une langue biblique. Cependant, la Bible tout entière a été traduite en latin par saint Jérôme (347-420 pcn). Cette traduction a été utilisée pendant plusieurs siècles, et elle est devenue le texte officiel de l’Eglise. Actuellement, on traduit toujours la Bible à partir des langues originales : hébreu, araméen et grec.

L’Ancien Testament.

Les chrétiens divisent l’Ancien Testament en quatre parties. La première partie est le Pentateuque ( = « le livre en 5 parties »), que les Juifs appellent la Torah. Ces cinq premiers livres de la Bible portent un nom gréco-latin. Il s’agit notamment de la Genèse et de l’Exode. Ils racontent l’histoire tourmentée d’Israël depuis sa création jusqu’à l’arrivée en Terre promise.

La deuxième partie de l’Ancien Testament contient les chroniques historiques (par exemple : les livres de Samuel et des Rois). Ils racontent l’histoire d’Israël depuis l’arrivée en terre promise jusqu’à l’exil du peuple juif à Babylone.

La troisième partie de l’Ancien Testament est le livre de la sagesse ou livres poétiques. Ils renferment un trésor de sagesse sous forme de dictons et de proverbes. Les Psaumes sont le livre de prières d’Israël. On y trouve de magnifiques prières en vers, dans lesquelles des gens demandent, implorent et se plaignent, puis remercient, louangent et glorifient.

La quatrième partie de l’Ancien Testament est constituée des livres prophétiques. Il y a évidemment ceux que l’on appelle les « grands » prophètes : Isaïe, Jérémie (avec les Lamentations et Baruch) et Ezéchiel. Viennent ensuite Daniel et ceux que l’on a appelés les douze « petits » prophètes (par exemple : Amos, Michée). Enfin, deux livres seulement concernent les femmes : les livres de Ruth et d’Ester.

Il faut bien comprendre le mot « prophète ». Ce n’est pas quelqu’un qui peut prédire l’avenir, mais quelqu’un qui ose parler librement et sans contrainte au nom de Dieu.[1] Les prophètes commencent d’ailleurs toujours le discours par : « Ainsi parle le Seigneur ». Ils appellent les gens à rester fidèles à Dieu quand ils menacent de l’oublier, surtout quand tout va bien. Et quand les choses vont mal, ils parlent au nom de Dieu pour rendre courage aux hommes : ils ne doivent pas craindre que Dieu les abandonne. Bien que très ancien, le langage des prophètes reste d’actualité. On pourrait recopier certains textes intégralement, sans y changer une virgule, sur les calicots que l’on porterait dans une manifestation contre l’exploitation et l’oppression des plus faibles et des plus pauvres.[2] Les douze prophètes ne sont pas « petits » parce que leur message est de moindre valeur, mais parce qu’ils n’ont laissé qu’un petit livre, parfois même quelques chapitres seulement.

Le Nouveau Testament.

L’appellation « Nouveau Testament » n’est apparue qu’au 2ème siècle après Jésus-Christ. A l’époque, les chrétiens se mirent à accorder la même autorité à certains écrits de leurs propres communautés qu’aux livres saints qui leur venaient des Juifs et qu’ils décidèrent alors d’appeler « Ancien Testament ». « Ancien » ne signifie pas dépassé ou démodé. Bien au contraire, le mot veut dire : digne de respect, sage, qui fait autorité. Pour les chrétiens aussi, l’Ancien Testament reste la Parole de Dieu. D’ailleurs, l’Ancien Testament est présent partout dans le Nouveau. On y fait référence en permanence, et très souvent on en cite des extraits. Jésus lui-même était juif de pure souche et il disait de lui-même : « Ne pensez pas que je sois venu pour anéantir la Loi ou les Prophètes. Je ne suis pas venu pour détruire, mais pour accomplir » (Matthieu 5, 17). On ne peut vraiment bien comprendre Jésus que si on lit le Nouveau Testament à la lumière de l’Ancien.

Le Nouveau Testament est composé de 27 livres. Les quatre premiers sont les Evangiles. Ils annoncent, chacun à sa façon, que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu et que l’on ne vit vraiment que si l’on croit en lui.

Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que l’Evangile de Marc est le plus ancien. Il a dû être écrit peu après l’an 50, probablement à Rome. Une dizaine d’années plus tard, Matthieu et Luc se sont inspirés de l’histoire de Marc pour écrire leur propre évangile. Ils se sont également inspirés d’un recueil écrit des paroles de Jésus qu’ils ont adaptées, chacun à sa façon, dans leur évangile. Les trois premiers évangiles se ressemblent d’ailleurs tellement que l’on peut les imprimer en colonnes parallèles pour bien voir leurs ressemblances et leurs différences.


L’Evangile de Jean n’a que peu de points communs avec les trois premiers évangiles. Jean a rapporté d’autres histoires et d’autres discours de Jésus.

Après les évangiles, viennent les Actes des Apôtres. Dans ce livre, Luc raconte l’histoire de la jeune Eglise. Viennent ensuite les treize épîtres (lettres) attribuées à Paul, l’apôtre des gentils, qui a joué un rôle très important dans l’histoire du christianisme. Comme le voulait la coutume autrefois, Paul commence chacune de ses lettres par une suscription qui mentionne l’adresse et l’expéditeur de la lettre. Ensuite, il y a généralement une introduction sous forme d’action de grâce à Dieu et une supplication pour les lecteurs. Dans la lettre proprement dite, Paul traite longuement des questions qu’on lui a posées par écrit et qui appellent une réponse. La conclusion de la lettre contient habituellement des communications personnelles, des vœux et une bénédiction.

Après les lettres de Paul vient la lettre aux Hébreux, dont l’auteur est inconnu. Les sept Epîtres Catholiques occupent une place à part. Ici, catholique veut dire « universel ». Elles ne sont pas destinées à une communauté chrétienne ni à une personne particulière, mais à l’Eglise tout entière. Contrairement aux épîtres de Paul, dont les destinataires étaient nommés, les épîtres catholiques sont désignées par le nom de leurs auteurs.

Le dernier livre du Nouveau Testament est l’Apocalypse. A travers toutes sortes de visions et d’images, ce livre annonce aux Chrétiens persécutés de la province d’Asie que Dieu finira par triompher une fois pour toutes sur le mal. La bible se termine ainsi sur un message de puissance et de réconfort, et sur la perspective d’un avenir rayonnant.

Où se passe ce qui est raconté dans la bible ?

Les endroits dont il est question dans la bible sont nombreux. Le plus proche de nous est Rome, où les Actes des Apôtres racontent l’arrivée de saint Paul à la fin d’un long voyage. Le plus éloigné est la région d’Ur, dans l’Irak actuel, d’où était originaire la famille d’Abraham.


Le centre géographique de la bible est la terre d’Israël, qu’on appelle aussi la Terre sainte, la Palestine, ou Canaan. Dieu dit à Abraham : « A ta postérité, je te donne ce pays. » Cela correspond à peu près aujourd’hui à l’Etat d’Israël et aux territoires palestiniens. Cette bande de terrain au sud du Liban est bordée à l’ouest par la Méditerranée, au sud par le désert, à l’est par la mer Morte et le fleuve qui s’y jette, le Jourdain. La mer Morte se trouve nettement en dessous des autres mers du globe ( -395 m d’altitude), et ses eaux sont très salées. Aucun autre endroit au monde ne lui ressemble.

Jérusalem, la ville principale, a une très grande importance dans la Bible. Conquise par le roi David, elle est devenue sa capitale. Son fils Salomon y a construit un temple que l’Ancien Testament considère comme la maison de Dieu. Détruit en 70 p.c.n. par les Romains, le temple de Jérusalem n’a pas été reconstruit. Le monde heureux dans lequel les hommes justes vivront après leur mort pour l’éternité est appelé dans l’Apocalypse « Jérusalem nouvelle ».

Tout ce qui est écrit dans la bible est-il vrai ?

Les auteurs de la Bible utilisaient les connaissances scientifiques de leur temps. Certaines sont complètement dépassées. On croyait, par exemple, que le monde avait été créé en sept jours. On pense aujourd’hui qu’il s’est écoulé quinze milliards d’années environ entre le « big bang » et l’apparition des premiers hommes. On pensait que le Soleil tournait autour de la Terre, parce que nous avons cette impression. Or, bien sûr, c’est la Terre qui tourne autour du Soleil. Toujours maintenant, des personnes pensent encore que le monde a été créé en sept jours : on les appelle des créationnistes. Ils s’opposent aux évolutionnistes ainsi qu’aux théories scientifiques qu’ils nient purement et simplement. La plupart appartiennent à des mouvements sectaires.

Dans l’Antiquité, on considérait souvent le passé comme un âge d’or, un temps où les gens vivaient très longtemps. La bible raconte qu’Abraham a vécu jusqu’à 175 ans. Et, pour le plus âgé de tous, Mathusalem, on dit même qu’il est mort à 969 ans ! Tout cela est faux, bien entendu, même si « vieux comme Mathusalem » est devenu une expression courante. D’autant que la durée moyenne de la vie humaine est plus longue de nos jours que le passé.

Il y a aussi dans la Bible quelques erreurs sur des sujets peu importants. Le lièvre y est classé parmi les ruminants, parce qu’il a sans cesse les mâchoires en mouvement. On sait maintenant qu’il se frotte les dents les unes contre les autres pour empêcher qu’elles deviennent trop longues. Mais, cela n’a rien à voir avec la rumination. A noter, toutefois, ce détail particulier, à une exception près, l’apparition de la vie sur terre s’est bien déroulée comme la bible le décrit dans son premier chapitre.

Quelques livres sont des contes : Tobie, Judith, Esther, Jonas. Ils ne témoignent pas de la vérité au sens historique du terme. Cela n’empêche pas qu’ils disent des choses vraies.

Est-on sûr de posséder les textes authentiques ?

On ne possède plus les manuscrits originaux d’aucune œuvre de l’Antiquité, pas plus pour les livres bibliques que pour les autres. Tout d’abord, l’auteur n’écrivait en général pas de sa main. Il dictait ses œuvres et son courrier à un écrivain professionnel qui savait fabriquer les encres et préparer le papyrus ou le parchemin : écrire était alors un métier. En outre, l’imprimerie étant encore inconnue, on reproduisait les textes en les recopiant à partir des manuscrits existants. Et, il était inévitable, au cours de ce travail, de commettre des erreurs. La recherche de ces erreurs est une science qui non seulement peut permettre de dater les textes mais aussi expliquer leurs évolutions.

Les manuscrits que nous possédons sont des copies de copies. Pour l’Ancien Testament, les plus vieux ont été découverts près de la mer Morte. Ils datent d’environ 100 a.c.n. Pour le Nouveau Testament, on a retrouvé en Egypte un fragment de l’Evangile de Jean qui remonte à l’an 150 p.c.n., c’est-à-dire 60 ans seulement après la composition de l’œuvre. C’est exceptionnellement peu ! Les grands manuscrits donnant le texte complet du Nouveau Testament datent du IVe et du Ve siècle p.c.n.


La recherche du texte original à partir des manuscrits que nous possédons est une science : la critique textuelle. On l’utilise pour la bible, mais aussi pour toutes les œuvres anciennes, par exemple La chanson de Roland. Elle est maintenant suffisamment au point pour donner des résultats très sûrs.

La bible est-elle le plus vieux livre du monde ?

On l’a pensé pendant de nombreux siècles. Actuellement, on sait que c’est faux. Le récit du déluge tel qu’il est rapporté dans la bible a été inspiré en partie par d’autres histoires de déluges écrites sur des tablettes d’argile, découvertes en Mésopotamie et qui remontent à environ 2.000 ans a.c.n. Aucune page de la bible n’est aussi ancienne. L’écriture ayant été inventée presque en même temps en Egypte et en Mésopotamie, plus de 3.000 ans a.c.n., les plus vieux textes du monde viennent de ces deux pays.

Les récits bibliques les plus anciens remontent à Abraham ( vers 1.800 a.c.n.), mais ils n’ont été mis par écrit que beaucoup plus tard, à la cour des rois David et Salomon, au Xe siècle a.c.n. Les textes bibliques les plus récents sont datés des alentours de l’an 125 de notre ère. La composition de la bible s’échelonne donc sur environ deux millénaires.

En 1947, on a retrouvé des manuscrits très anciens de la bible, écrits sur parchemin et sur papyrus, à côté d’un monastère juif établi près de la mer Morte, à Qumran. Ils avaient été cachés dans des grottes pour qu’ils échappent aux Romains, et d’autres écrits avaient été dissimulés avec eux, il y a de cela 2.000 ans.L’ensemble constitue ce que l’on appelle les « manuscrits de la mer Morte ». Ils sont très utiles pour connaître la bible telle qu’on la lisait à l’époque de Jésus.