Briser la spirale de la violence

Document 9 : Pourquoi Jésus a-t-il été mis à mort ?

Parce qu’il dérangeait les chefs du peuple. Il parlait de la vie, de Dieu, de la religion tout à fait autrement que les grands prêtres. Il éveillait tant d’espoir chez le petit peuple que les autorités romaines pouvaient craindre une révolte lors de la fête de la Pâque. On va donc se débarrasser de Jésus. Les Evangiles gardent le souvenir d’un procès bâclé dans la nuit. Jésus comparaît devant le grand prêtre et son tribunal, puis devant le gouverneur Ponce Pilate. D’après les historiens, le jour de la mort de Jésus est probablement le 7 avril de l’an 30. La crucifixion est une peine cruelle. Tout le corps du supplicié repose sur les plaies des mains et des pieds. L’agonie peut durer très longtemps. La crucifixion est aussi un supplice infamant appliqué aux esclaves et aux assassins, aux brigands, aux traîtres et aux révoltés (Après l’échec de la révolte des esclaves avec Spartacus en 72-73 avant Jésus-Christ, des milliers d’esclaves furent crucifiés le long de la voie Appienne menant à Rome). Les crucifiés sont exposés presque nus, agonisant et mourant, aux yeux des passants. Quand Jésus est en croix, les apôtres ont disparu. Ils ont peur et se sont enfuis. Ils se cachent par crainte de subir la même chose. Un seul reste fidèle : Jean. Il est au pied de la croix avec Marie et les femmes qui ont suivi Jésus jusqu’au bout.

Quelques dizaines d’années après la mort de Jésus, quatre évangélistes (Matthieu, Marc, Luc et Jean) font le récit de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus. Ils connaissent les faits grâce à des traditions orales. Chacun adapte son récit à son auditoire. Marc écrit pour des chrétiens vivant à Rome, loin de Jérusalem. Ceux-ci ne comprennent pas l’araméen (langue parlée en Palestine). C’est pourquoi Marc leur traduit certains mots comme Golgotha. Ils ont peu de lien avec Jérusalem. Mais, peut-être connaissent-ils Alexandre et Rufus les fils de l’étranger qui a aidé jésus à porter sa croix. Ils vivent mêlés aux Romains. Marc montre à ses lecteurs que même un centurion romain peut reconnaître Jésus et devenir chrétien.