Par nouveaux pauvres, on peut vouloir désigner soit le développement d’un nouveau type de pauvreté, par contraste avec les formes plus traditionnelles que revêt celle-ci, soit l’extension progressive à de nouvelles personnes d’un phénomène ancien à savoir la misère.
Avec la crise économique n’assiste-t-on pas à la genèse d’une pauvreté d’un type nouveau ? Les nouveaux pauvres se trouvent dans une situation de pauvreté qui tire sa source essentielle d’un défaut de revenus, lié à la survenance d’un risque (accident, chômage, etc.) insuffisamment pris en compte par le système actuel de protection sociale.
Les nouveaux pauvres sont des personnes qui n’étaient pas pauvres avant mais qui le sont devenues récemment à cause d’une insuffisance de revenus. Ce qu’on peut craindre, dans leurs cas, c’est un glissement progressif vers la pauvreté persistante. En effet, à partir du manque de moyens financiers se produiront facilement des enchaînements classiques : dégradation des conditions d’habitat, problème de santé (dépression, drogue, alcoolisme, etc.), perte de tout espoir de s’en sortir et recours systématique à l’assistance, transmission aux enfants d’un certain mode de vie et de pensée.
Somme toute, les nouveaux pauvres ne le sont que de façon transitoire : ou bien ils réussiront à échapper assez tôt à l’insuffisance de leurs ressources propres, ou bien ils ne seront maintenus au-dessus d’un certain revenu minimum que grâce à l’assistance, ou bien encore, si la solidarité financière joue insuffisamment en leur faveur, ils sombreront petit à petit dans la pauvreté persistante.
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