Les jeux interdits des petits anglais

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Comme au temps de Dickens, mais cette fois au mépris d’une législation généreuse et inefficace des enfants triment à l’âge ou d’autres s’instruisent et jouent. Jeux interdits… .
Ils sont nombreux, en Grande-Bretagne, les petits copains de Spencer et de José. Un million et demi si l’on en croit une récente étude de la Low Pay Unit, institut de recherches indépendant sur les vas salaires, qui a mené une enquête à Londres à la fin de l’année dernière, à la demande de l’lLEA, l’organisation de tutelle du système scolaire de la capitale. Un million et demi d’enfants âgés de treize à seize ans qui travaillent. Le chiffre peut paraître énorme.
L’enquête n’a porté que sur huit écoles de l’est et du sud-ouest de Londres, des quartiers, certes, très populaires. Les établissements ont été choisis au hasard, simplement parce qu’ils étaient d’accord pour participer à l’expérience. 941 élèves de la première à la quatrième ont répondu à un questionnaire. 488 ont déclaré avoir travaillé dans la semaine précédant l’enquête, soit un peu plus de la moitié. Si on élimine ceux ou celles ayant pratiqué le baby-sitting (162), qui n’est pas réglementé par la loi, il en reste 326, soit 35% des élèves interrogés, qui ont occupé un emploi tombant sous le coup de la loi.
Chez les garçons, ce sont la distribution des journaux ou du lait, la manutention sur les marchés, qui sont les plus répandus. Chez les filles, les « ménages » (où elles accompagnent souvent leur mère), le nettoyage des écuries dans les centres d’équitation, le travail à la ferme ou le jardinage. Selon l’enquête de la Low Pay Unit, les garçons travaillent en moyenne neuf heures sur dix par semaine, les filles sept heures. Mais, l’un d’elles, âgée de quinze ans a déclaré travailler vingt deux heures par semaine comme fille de salle dans un restaurant en plus du temps passé à l’école et un garçon de treize ans << aide >> quarante sept heures par semaine dans l’épicerie de ses parents.
Le travail des enfants ne date pas de la crise et ne disparaîtra pas avec elle. Mais, il est certain que, dans une conjoncture difficile, des petits patrons ont trouvé profitable d’employer des jeunes sous-payés pour accomplir la même besogne que des adultes non qualifiés. D’ailleurs, passé seize ans, il est plus difficile de trouver ces petits jobs. Les syndicats se sont inquiétés de cette concurrence déloyale et ont même découvert que le ministère de la défense employait des jeunes pour nettoyer ses bureaux.
A 50 centimes l’heure, on ose à peine parler de salaire. Les enquêteurs de la Low Pay Unit ont rencontré un jeune garçon travaillant dans un magasin, trente six heures par semaine, pour 25 centimes l’heure. C’est sans doute la rémunération la plus basse, mais la moyenne s’établit à un euro vingt-cinq pour les filles et à un euro dix pour les garçons. Oh, certes, ce ne sont pas les lois réglementant le travail des enfants qui manquent. Les plus anciennes datent de 1920 et de 1933. La plus récente est de 1973.
Le malheur, c’est d’une part, que la loi de 1973 attend toujours ses décrets d’application et, d’autre part, que les autorités éducatives locales n’ont pas les moyens de faire respecter leurs beaux règlements.

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