Casseur de pierre à huit ans en Bolivie !

posted in: Parcours C | 0

José, dix ans, et sa sœur Luisa, huit ans, vont à l’école, mais seulement le matin. Dans le campement minier où ils vivent, à 4.000 mètres d’altitude, leur mère a besoin d’eux pour travailler. Avec une quarantaine d’autres femmes, veuves de mineurs, elle a obtenu le droit d’exploiter d’anciens déchets de la mine de Ciglo Bente, trop peu rentables en raison de leur faible teneur en étain. José et Luisa cassent et transportent de lourdes pierres sept jours sur sept. Et la famille gagne ainsi tout juste de quoi survivre.
Comme José et Luisa, plus de 280.000 enfants travaillent en Bolivie, un des pays les plus pauvres du monde. Les gamins sont relégués dans des emplois de bas niveau, avec des horaires très lourds. Ils ne bénéficient d’aucune protection sociale et officielle.
Dénoncés depuis le début du 19″‘ » siècle, le travail et l’exploitation des enfants n’ont pas pour autant diminué aujourd’hui, tout au moins dans le tiers monde. Là, le nombre des enfants au travail est même en augmentation. Comme la plupart des pays proscrivent « officiellement » ces pratiques, un nombre important d’enfants employés en toute clandestinité n’entre pas dans les statistiques publiées. Mais, on estime que l’exploitation touche au moins 200 millions d’enfants âgés de moins de quinze ans.
En Amérique latine, la région la plus urbanisée du tiers monde, les enfants travaillent principalement dans les villes. Le pourcentage des enfants laborieux atteint parfois 26 %. Et les chiffres ne cessent de grimper avec l’appauvrissement, l’extension rapide et anarchique des villes, et la scolarisation insuffisante.

Sans air ni lumière, les ateliers à sueur.

Nouer des tapis des journées entières, fondre des tôles d’acier, manipuler des produits dangereux, accomplir seuls des tâches domestiques, travailler plus de seize heures par jour dans des ateliers clandestins ou dans la rue, se prostituer pour le compte des adultes : la liste est longue des labeurs accomplis par les enfants. Dociles, manipulables, ils ne réclament ni droits sociaux ni augmentation salariale.
Certaines formes de travail relèvent littéralement de l’esclavage, Dans les villes du tiers monde, les ateliers à sueur, souvent sans air ni lumière, non déclarés et donc non contrôlés, ne s’embarrassent ni de l’âge ni de la durée du travail. C’est là que les enfants souffrent le plus. Et ces petites entreprises et ateliers clandestins pourraient devenir le premier secteur d’emploi au début du troisième millénaire.
Les travaux agricoles sont à l’heure actuelle le principal domaine d’activité des enfants et sont effectués sans aucun contrôle, puisque les gamins restent dans le cercle familial. Il en va de même pour les travaux domestiques : les petites bonnes, employées parfois dès l’âge de cinq ans, s’échinent sans espérer aucune rémunération, dans des conditions de quasi-servage.
Tous ces travaux harassants peuvent avoir des conséquences très graves sur la santé et la croissance des enfants. Beaucoup d’entre eux garderont des malformations provoquées par un trop dur labeur. Ceux qui sont employés dans les mines ou les usines de produits toxiques atteindront rarement l’âge de trente ans…

Pour en savoir plus…

Les enfants forçats vo st anglais

Lire également

  1. 12 juin, journée mondiale des enfants
  2. Enfants du monde
  3. La situation en Europe
  4. La situation en Italie, par exemple
  5. Les jeux interdits des petits anglais
  6. Des petits Turcs au turbin
  7. Les enfants de la guerre