Les sectes

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Document 5 : Un témoignage

Documentaire sur la secte de Raël ( 21 min)

Jeune, je faisais partie d’un mouvement de jeunesse. Je prenais ma place dans la vie paroissiale.
Je me suis mariée. Mon mari n’avait pas une grande expérience des mouvements ; cela ne l’intéressait guère. Plutôt que de l’obliger à me suivre, j’ai moi-même pris distance par rapport à mes engagements. Très vite, je me suis sentie isolée, laissée sur le côté.
Un de mes trois enfants avait des problèmes de santé. Malgré le recours à des spécialistes, pas de résultats. Un ami de la famille prétendait pouvoir le guérir (au plan physique disait-il). Effectivement, ce qu’il m’avait « prédit », s’est vérifié.
J’ai appris plus tard, que pour ne pas me perturber, il m’avait d’abord parler de guérison physique. Alors que pour lui, c’est secondaire. Il intervient sur le plan spirituel. Par l’imposition des mains, m’a-t-il expliqué, il fait passer la lumière de Dieu. Chaque être a en soi de bons et de mauvais éléments qui le font devenir, ou non, enfant de Dieu. La maladie est la manifestation de ces mauvais éléments acquis par soi-même ou hérités de ses ascendants. Pour vraiment guérir, il faut recevoir la lumière de Dieu, transmise par des personnes qui l’ont reçue par les « révélations » du gourou à qui Dieu les a directement transmises.
Je devais, à mon tour, pouvoir transmettre cette lumière aux enfants, à mon entourage. Il me fallait prier, suivre des cours (plus de 100 euros d’inscription) et recevoir un médaillon (qui contient « le signe de Dieu » mais que nous ne pouvions regarder).
Il nous était dit que l’offrande était très importante : celle-ci permettait au Dirigeant Supérieur de prier pour que le médaillon (symbole nécessaire) puisse être source de la lumière salvatrice.
J’ai été marquée par la simplicité de ce qui m’était enseigné : tout était évident. Je n’avais pas, je ne pouvais pas me poser de questions. Au fur et à mesure de mon initiation, je découvrirais un peu plus de cette révélation.
Je n’avais qu’une envie, sauver ma famille, mon entourage, former de nouveaux adeptes. Non seulement pour qu’ils fassent partie des élus au moment de la fin du monde, mais aussi pour qu’ils puissent trouver la seule vraie solution à leurs problèmes (de santé, d’emploi, d’argent,…) pour qu’ils deviennent enfants de Dieu. Cela m’a valu moqueries, réactions vives.
Un jour, j’ai été déçue. Un problème d’un enfant n’a pu être résolu grâce à la « lumière ». Le dirigeant m’expliquait que Dieu estimait que je ne faisais pas assez pour lui, que la cause du problème se situait dans mes fautes, ou celles de mes ancêtres.
Cette déception, je ne l’ai pas acceptée et j’ai cessé ma participation. Je n’ose pourtant pas me séparer du médaillon.
J’ai réintégré les mouvements, la paroisse. J’y ai manifesté mon désir, mon besoin de parler du sens de la vie, de la foi. Mais, je n’y trouve pas cette écoute, ce dialogue qui me permettraient de respirer, de me sentir bien dans ma peau, de savoir où je vais.