La violence

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Document 7 : La violence dans les cours de récré.

A Bruxelles et même en Province, la violence gangrène les établissements scolaires. Analyse d’une micro-société qui compte les élèves – agressifs ou non – pour survivre.
« Un élève sur cinq a été intimidé ; un élève sur sept a une arme, un élève sur cent a un revolver. » Ces chiffres sont avancés par un chercheur de l’Université de Liège. S’ils ne sont pas encore comparables à ceux relevés aux Etats-Unis – un élève sur trois y possède un revolver -, ils témoignent d’une croissance de la violence dans les établissements scolaire belges.
Qu’est-ce que la violence à l’école ? « Elle commence par une porte que l’on me claque au nez », réplique une enseignante désarçonnée par la grossièreté de ses élèves de secondaire. « Ils se vautrent sur les bancs, mettent les pieds sur les chaises, rotent et pètent parfois à un tel point qu’il me faut ouvrir les fenêtres. »
A côté de cette violence lancinante, apparaissent des violences plus graves : les échauffourées entre jeunes dans les cours de recréation par exemple. Elles éclatent pour des futilités. Une bousculade ou une réflexion suffisent à faire monter le ton ou sortir les poings. Dans certains établissements de la capitale où la tension est plus grande, des cutters et des couteaux sortent des poches. Agressivité et peur sont des dénominateurs communs. « On se bat pour un oui ou pour un non. Ce sont des jeux pour eux mais, pour moi, ce sont des délits », explique Fabrice, 19 ans, étudiants dans un établissement bruxellois, qui ne cache pas son effroi. Un autre, âgé de 14 ans, se promène avec un couteau depuis qu’on lui a volé son baladeur.
Un pas est encore franchi avec le racket qui n’épargne plus la province. « Les élèves de l’une de mes classes de deuxième année sont rackettés par un de leurs condisciples », raconte une enseignante d’un établissement verviétois. « Il achète un contrôle à un élève d’une autre classe et oblige ses camarades à le lui racheter. Ceux-ci s’exécutent, moins parce qu’ils veulent disposer des questions que parce qu’ils ont une peur panique du personnage. Il menace de leur casser la figure, de les voler ou de les dénoncer. Il n’est ni grand ni fort mais remarquablement intelligent, manipulateur et dissimulateur. Il dispose d’un tel ascendant sur les autres que les langues ne se sont déliées qu’au cours de l’une de ses absences. Nous avons alerté les autres professeurs, ainsi que ses parents, mais à moins de le prendre en flagrant délit, nous sommes relativement impuissants. »
Entre élèves et professeurs, la violence fuse dans les deux sens. Grossièretés et même coups des étudiants à l’égard des enseignants mais aussi injures et propos racistes, quand il ne s’agit pas de craies ou livres lancés à la figure des profs perdant toute maîtrise. Le respect doit être mutuel sans quoi toute tentative de convivialité est vouée à l’échec. Que dire aussi de ces parents de plus en plus nombreux et de plus en plus agressifs pour lesquels l’enseignant a toujours tort et le rejeton toujours raisons. Ils exercent une violence verbale et écrite sur laquelle prennent exemple leurs fils et filles et parasitent les relations du corps enseignant et de leurs enfants.
Enfin, la violence vient aussi de l’extérieur. Une séquence met en scène un fait divers récent relatant le viol d’une adolescente dans les locaux d’un établissement de la périphérie bruxelloise, à l’occasion d’une journée portes ouvertes. La drogue, les vols et les agressions sont omniprésents dans et aux abords des écoles. Vis-à-vis des violences plus feutrées, la politique de beaucoup trop d’établissements est celle de l’autruche. Quand il s’agit de quota, l’élève n’a pas de prix et la violence n’existe plus.