La mort : vivre et mourir

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Compétences : Comprendre le christianisme en ses trois axes / Pratiquer le dialogue œcuménique, interreligieux et interconvictionnel.

Document 6 : La mort dans les sociétés humaines.

Il n’est pas de société qui n’aie pas instauré des rituels par rapport à la mort et des représentations qui permettent de lui donner une signification. Mais, notre société est marquée par l’idéologie judéo-chrétienne. La réalité de la mort oblige, en effet, l’homme à s’inventer des raisons de vivre, ainsi que des raisons de se survivre à lui-même.

L’apparition des comportements d’ensevelissement des morts correspond à des phénomènes représentatifs de la prise de conscience par l’homme de sa destinée terrestre. La prise de conscience du caractère fini de la destinée humaine a amené l’homme à marquer son passage sur la terre. C’est ce qui a donné naissance aux différentes cultures humaines. « Depuis qu’elles se savent mortelles, les civilisations ne veulent plus mourir. » (Paul Valéry). Dans les civilisations humaines, il existe un rapport étroit entre la mort et la culture.

Mais, il se pose un problème de définition de la mort en tant que phénomène biologique. C’est à la lumière du progrès médical que cette question s’est re-posée. Ce processus a suivi différentes étapes : arrêt respiratoire (dans la tradition occidentale, on parle de « rendre le dernier soupir », arrêt cardiaque (remis en cause par la possibilité de relancer l’activité du cœur), mort cérébrale (question posée à la faveur du développement des greffes d’organes). Le problème est de savoir ce que la société peut s’autoriser à faire avec le corps après la mort.

Pour l’Eglise catholique la vie est un don de Dieu dont l’homme ne peut disposer. Mais, personne n’est tenu d’employer tous les moyens possibles pour prolonger une existence insupportable. Le Pape Pie XII a déclaré légitime l’arrêt de la respiration assistée d’un malade en coma dépassé, et l’emploi d’antalgiques même s’ils risquent d’accélérer la mort. Le médecin doit trouver dans sa conscience et dans la science la limite qui sépare le faire-mourir du laisser-mourir.

La mort est aussi un fait social et culturel. Sa perception est marquée par des comportements rituels, des croyances et des représentations, des sentiments de deuil, individuels et collectifs. Dans les sociétés modernes, on assiste à un déplacement du lieu et du contexte de la mort. La gestion de la mort passe de plus en plus du domaine familial et communautaire vers un milieu spécialisé : le milieu hospitalier. On vient de plus en plus à mourir à l’hôpital, entouré de professionnels plus ou moins bien préparés à assumer cette fonction : l’accompagnement des mourants.