Dire oui au bien et non au mal

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Document 10 : Liberté, conscience morale et responsabilité.

La liberté est le pouvoir, enraciné dans la raison et la volonté, d’agir ou de ne pas agir, de faire ceci ou cela, de poser ainsi par soi-même des actions délibérées. Ainsi, grâce au le libre arbitre, chacun dispose de soi. La liberté implique donc de choisir entre le bien et le mal. Elle caractérise les actes proprement humains. Le choix de la désobéissance et du mal est un abus de la liberté.
La liberté rend l’homme responsable de ses actes dans la mesure où ils sont volontaires. L’imputabilité et la responsabilité d’une action peuvent être diminuées voire supprimées par l’ignorance, l’inadvertance, la violence, la crainte, les habitudes, les affections immodérées et d’autres psychiques ou sociaux. Tout acte directement voulu est imputable à son auteur. Ainsi, Dieu demande à Adam après le péché dans le jardin : « Qu’as-tu fait là » (Gn 3, 13). De même à Caïn. Ainsi encore le prophète Nathan au roi David après l’adultère avec la femme d’Urie et le meurtre de celui-ci.
Une action peut être indirectement volontaire quant elle résulte d’une négligence à l’égard de ce qu’on aurait dû connaître ou faire, par exemple un accident provenant d’une ignorance du code de la route. Un effet peut être toléré sans être voulu par l’agent, par exemple l’épuisement d’une mère au chevet de son enfant malade. L’effet mauvais n’est pas imputable s’il n’a pas été voulu comme fin ni comme moyen de l’action, ainsi la mort reçue en portant secours à une personne en danger. Pour que l’effet mauvais soit imputable, il faut qu’il soit prévisible et que celui qui agit ait la possibilité de l’éviter, par exemple dans le cas d’un homicide commis par un conducteur en état d’ivresse.
La liberté s’exerce dans les rapports entre les êtres humains. Chaque personne humaine a le droit naturel d’être reconnue comme un être libre et responsable. Tous doivent à chacun ce devoir du respect. Le droit à l’exercice de la liberté est une exigence inséparable de la dignité de la personne humaine. Ce droit doit être civilement reconnu et protégé dans les limites du bien commun et de l’ordre public.
L’exercice de la liberté n’implique pas le droit de tout dire et de tout faire. Il est faux de prétendre que « l’homme, sujet de liberté, se suffit à lui-même en ayant pour fin la satisfaction de son intérêt propre dans la jouissance des biens terrestres ». Par ailleurs, les conditions d’ordre économique et social, politique et culturel requises pour un juste exercice de la liberté sont trop souvent méconnues et violées. A cause de ces situations d’aveuglement et d’injustice, l’homme porte atteinte à sa propre liberté.
La liberté fait de l’homme un sujet moral. Quand il agit de manière délibérée, l’homme est, pour ainsi dire, le père de ses actes. Les actes humains, c’est-à-dire librement choisis par suite d’un jugement de conscience, sont moralement qualifiables. Ils sont soit bons ou mauvais.
La moralité des actes humains dépend : de l’objet choisi, de la fin visée ou de l’intention et des circonstances de l’action. L’objet, l’intention et les circonstances forment les sources, ou éléments constitutifs, de la moralité des actes humains.
L’objet choisi est un bien vers lequel se porte délibérément la volonté. Il est la matière d’un acte humain. Face à l’objet, l’intention se place du côté du sujet agissant. Parce qu’elle est à la source de l’action et la détermine par la fin, l’intention est un élément essentiel dans la qualification morale de l’action. La fin désigne le but poursuivi dans l’action. L’intention ne se limite pas à la direction de nos actions singulières, mais peut ordonner vers un même but des actions multiples. Elle peut orienter toute la vie vers la fin ultime.
Une intention bonne (par exemple : aider quelqu’un dans la souffrance) ne rend ni bon ni juste un comportement en lui-même désordonné (comme le mensonge ou la médisance). La fin ne justifie pas les moyens. Ainsi ne peut-on pas justifier la condamnation d’un innocent comme un moyen légitime de sauver le peuple. Par contre, une intention mauvaise surajouté (la vantardise) rend mauvais un acte qui, de soi, peut être bon (la charité).
Les circonstances, y compris les conséquences, sont les éléments secondaires d’un acte moral. Elles contribuent à aggraver ou à diminuer la moralité des actes humains (par exemple le montant d’un vol). Elles peuvent aussi atténuer ou augmenter la responsabilité de l’agent (ainsi agir par crainte de la mort). Les circonstances ne peuvent de soi modifier la qualité morale des actes eux-mêmes. Elles ne peuvent rendre ni bonne, ni juste une action en elle-même mauvaise.
L’acte moralement bon suppose à la fois la bonté de l’objet, de la fin et des circonstances. Une fin mauvaise corrompt l’action, même si son objet est bon en soi (comme de prier et de jeûner « pour être vu des hommes »). Il est donc erroné de juger de la moralité des actes humains en ne considérant que l’intention qui les inspire, ou les circonstances (milieu, pression sociale, contrainte ou nécessité d’agir, etc.) qui en sont le cadre. Il y a des actes qui par eux-mêmes et en eux-mêmes, indépendamment des circonstances et des intentions, sont toujours gravement illicites en raison de leur objet (le vol, l’homicide, etc.). Il n’est pas permis de faire le mal pour qu’il en résulte un bien.
Présente au cœur de la personne, la conscience morale lui enjoint, au moment opportun, d’accomplir le bien et d’éviter le mal. Elle juge aussi les choix concrets, approuvant ceux qui sont bons, dénonçant ceux qui sont mauvais. C’est donc est un jugement de la raison par lequel la personne humaine reconnaît la qualité morale d’un acte concret qu’elle va poser, est en train d’exécuter ou a accompli.
La conscience morale comprend, en outre, la connaissance des principes de la moralité, leur application dans les circonstances données par un discernement pratique des raisons et des biens et, en conclusion, le jugement porté sur les actes concrets à poser ou déjà posés. Cette conscience permet d’assumer la responsabilité des actes posés.
L’éducation de la conscience est une tâche de toute la vie. Dès les premières années, elle éveille l’enfant à la connaissance et à la pratique des principes reconnus par la conscience morale. Grâce à cette éducation, lorsqu’elle est mise en présence d’un choix moral, la conscience peut porter soit un jugement en accord avec la morale, soit au contraire un jugement erroné qui s’en éloigne. Toutefois, l’homme est quelquefois affronté à des situations qui rendent le jugement moral moins assurés et la décision difficile. Dans ce genre de situation, quelques règles permettent de faciliter toutefois la décision :
– Il n’est jamais permis de faire le mal pour qu’il en résultat un bien.
– La règle d’or : « Tout ce que vous désirez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux. » (Mt 7, 12)
– La charité passe toujours par le respect du prochain et de sa conscience.