Dire oui au bien et non au mal

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Document 12 : réflexion sur la liberté.

La liberté est une aspiration inscrite en nous dès notre naissance. Tous les efforts des hommes tendent vers une liberté de plus en plus complète. Il faut savoir faire don de soi-même, s’oublier pour aimer les autres, alors seulement nous approchons de la liberté. Dieu nous a donné la liberté, qu’en faisons-nous ?
Ainsi, à chaque instant pour être libres, nous devons faire un choix entre la facilité et l’effort ; la domination et le service ; l’ostentation et l’humilité ; l’argent, le confort et la pauvreté; le qu’en dira-t-on et le secret.
Le thème de la libération est constant dans la Bible. Dieu a créé un homme libre, un interlocuteur qui soit autre chose qu’un robot programmé. Cette liberté était la condition nécessaire au dialogue d’amour que Dieu voulait établir avec les hommes.
Au cours de son expérience historique, le peuple hébreu a fait plusieurs fois l’expérience de l’esclavage politique et social et dans cette situation, celle aussi d’un esclavage plus fondamental parce qu’il engage la personne et le peuple dans ce qu’ils ont de plus vital : l’esclavage au culte des idoles.
Aussi la libération est-elle pour les Hébreux en même temps une libération politique et religieuse. Dieu donne à son peuple de conquérir sa liberté aussi bien vis-à-vis du pouvoir politique de l’Egypte que vis-à-vis des images des faux-dieux. L’Exode et l’alliance du Sinaï sont deux faces d’une seule et même libération. Et chaque fois que le peuple hébreu retournera à la situation d’esclavage, il associera cet état à une infidélité religieuse.
La libération ne peut être ni pensée ni pleinement vécue qu’en relation avec l’alliance de Dieu. L’alliance avec Dieu, l’amour des autres et l’amour de soi (ne pas être esclave) sont, en effet, étroitement liés.
Tout au long de son existence, Jésus a revécu les tentations d’esclavages du peuple hébreu, tentations qui sont les nôtres (même si les idoles d’aujourd’hui sont devenues plus subtiles). Elles ont été condensées dans le récit des tentations qui inaugurent la vie publique de Jésus. Ainsi nous sont indiqués les choix fondamentaux de la vie de Jésus, les options qui orientent son action et en définitive, ce qui peut motiver la vie et l’action de celui qui veut se libérer à la suite de Jésus.
Jésus, tel un nouveau Moïse, résume en sa personne tout le peuple. Il revit les mêmes étapes et les mêmes tentations que Moïse. Celles-ci ne sont-elles pas en définitive les tentations de tout homme et de tout homme religieux en particulier : celle de vouloir prendre la place de Dieu, de refuser l’Autre.
Mais, Jésus correspond-t-il à l’image d’un messie guerrier, conquérant et libérateur qui avait cours dans certains milieux nationalistes juifs à son époque ? De quel type était le Royaume annoncé par Jésus ? Il est clair que Jésus en parlant de Royaume utilisait un vocabulaire courant de son époque. Il devait donc s’en servir pour se faire comprendre de ses auditeurs malgré le danger d’être mal compris. Tout au long de sa vie, Jésus devra se défendre de cette mauvaise compréhension. Ce n’est qu’au moment de la passion quand l’idée d’une royauté temporelle est écartée qu’il accepte le titre de roi.
On peut également remarquer que Jésus rencontre les tentations fondamentales de tout homme : le pouvoir, le savoir et le valoir. Sans doute, ces trois désirs ne sont pas mauvais en eux-mêmes ; Jésus acceptera de multiplier les pains, d’être acclamé, de recevoir la gloire de son Père. Mais devant ses désirs, Jésus rencontre une autre réalité qui s’exprime en interdits : L’homme ne vit pas …, Tu ne tenteras pas … .
Tout n’est pas possible tout de suite. Pour que son œuvre soit accomplie, que les désirs soient sauvés de la mort, et atteignent leur but ultime, Jésus doit accepter de renoncer à leur satisfaction immédiate, à la prétention d’une toute-puissance qui n’aurait sa source qu’en lui-même. C’est ainsi qu’est reconnu le désir de l’Autre, le désir du Père et en même temps que la personne de Jésus devient un « je créateur » capable d’inventer des solutions nouvelles. Il est toujours question de pain, de pouvoir, d’avoir, de valoir ; tous ces désirs sont humains, rien qu’humains.
« Mais l’acte qui les articule sur une réalité plus vaste est œuvre de la personne entière, et face à Dieu, l’homme se perd ou se sauve selon ce qu’il choisit. »