La soumission à l’autorité

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Document 17 : La question du sabbat.

Même si une loi a pour but d’assurer le bonheur de l’homme, la Loi n’était déjà pas vraiment respectée à l’époque du Christ. Mais, que se passe-t-il lorsqu’elle n’assure plus le bien-être de l’homme ? Que doit-on faire si on s’aperçoit qu’elle est corrompue et mal utilisée, provoquant ainsi le malheur des hommes ? Doit-on toujours obéir à une loi si on sait qu’elle est mauvaise.

« Un jour de sabbat, Jésus était allé prendre son repas chez un pharisien notable, et on l’observait. Justement, il y avait devant lui un homme à la main desséchée. Jésus s’adressa aux légistes et aux pharisiens : « Est-il, oui ou non, permis de faire une guérison le jour du sabbat ? » Ils gardèrent le silence. Jésus prit alors cet homme par la main, le guérit et le congédia. Puis, il se tourna vers eux : « qui de vous, dit-il, si son fils ou son bœuf tombe dans le puits, ne l’en retire aussitôt, même le jour du sabbat ? » A cela aussi, ils n’eurent que répondre. »

Luc chapitre 14, du verset 1 au verset 5.

Jésus ne veut pas supprimer le sabbat. Il montre que le sabbat n‘est pas un absolu car il y a une finalité supérieure qui l’englobe : servir la vie, sauver l’homme. Il n’abolit pas la loi, il la situe dans une lumière nouvelle : celle de l’amour, de la miséricorde, de la justice. « Le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat ; le fils de l’homme est maître du sabbat. » (Marc IX, 27-28), célèbre phrase que l’on peut traduire par : la loi est faite pour l’homme et non le contraire car l’homme est le maître de la loi. Ainsi, quand un scribe lui pose la question classique sur le « premier » des commandements, Jésus en énonce deux : l’amour de Dieu et l’amour du prochain qui lui est semblable. Il les soude. Mais son originalité consiste à ajouter : « A ces deux commandements, toute la loi est suspendue, et les prophètes » (Mt XXII, 36-40). La loi n’est donc plus un absolu du seul fait qu’elle est la loi.

De l’accomplissement extérieur, socialement vérifiable, des rites et des prescriptions, on passe donc, avec le Christ, au primat de l’amour, à l’attention aux autres, au regard vers l’intérieur de l’homme et les intentions du cœur. La loi n’est finalement pas un absolu du seul fait qu’elle est la loi. L’affinement de la conscience personnelle doit être stimulé d’une manière vertigineuse. Pour le Christ, aucune casuistique, aucun examen détaillé des conditions d’une quelconque dispense. Pour le Christ, l’amour est le seul absolu par rapport auquel les hommes auront à se déterminer librement, sans qu’on vienne baliser sans cesse leur conduite.