La soumission à l’autorité

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Document 3 : Obéir, se soumettre à des lois, pourquoi ?

L’expérience de Milgram nous montre que nous n’échappons jamais à l’emprise des lois, soit écrites, soit transmises par la coutume ou encore l’éducation. Il faut maintenant se demander à juste titre quel est l’intérêt des lois, si elles sont toujours indispensables, quand elles doivent être appliquées, définir les risques qu’elles comportent… en n’oubliant pas que toute loi peut devenir un jour mauvaise ; et, qu’à la base de notre société et de toute société, il y a des interdits qu’il ne faut jamais transgresser. La transgression de ces interdits peut provoquer des dégâts importants voir même la disparition de la société qui a transgressé ces interdits. A ce sujet, il faut, en effet, se demander pourquoi le public est si fasciné par des personnages de cinéma comme Hannibal Lecter ou bien d’autres encore… .

« Le monde est déboussolé ! Il n’y a rien d’autre à dire, lorsque l’on voit une chose pareille. » Pour cette dame qui entre nerveusement dans le cimetière de Vivegnis (Oupeye), la tension est vive. Elle vient d’être prévenue par un voisin que, durant la nuit de jeudi à vendredi, des enfants y avaient profané au moins 107 tombes, dont peut-être celle de sa famille.

En entrant dans le cimetière par la grille principale, l’endroit respire le calme, la sérénité. Pourtant, à force de monter dans les allées, le cimetière se transforme en zone sinistrée. Vases retournées, stèles renversées, tombes fendues, photos brisées…. On ne compte plus les dégradations en tous genres. Economiquement, les dégâts sont très importants. Ils ne sont pourtant rien par rapport à la tristesse humaine que ces gestes irréfléchis vont provoquer au sein des familles concernées.

Louisette fait partie des personnes touchées par ces actes lâches et imbéciles. « Ma maman est décédée le 15 juillet. C’est scandaleux ce qu’ils ont fait. Que leurs parents assument et paient les pots cassés. On ne peut pas tolérer des choses pareilles. Je ne comprends absolument pas ce qui a pu se passer dans leurs têtes. Si j’en avais un devant moi, je crois que je serais très méchante parce qu’en agissant de la sorte, ils ne savaient rien obtenir, ils ne savaient que causer du chagrin. On vit vraiment dans un monde épouvantable. »

Louisette a refusé de donner son nom et de se laisser photographier. « Avec ce qu’ils font aux morts, on peut se demander ce qu’ils sont capables de faire aux vivants qui n’apprécieraient pas ce qu’ils ont fait. Enfin, d’une certaine manière, j’ai encore de la chance. Comme le décès de ma mère est très récent, on n’avait pas encore remis la stèle et elle n’est donc pas endommagée. »

Du côté de la police et de l’administration communale, on est évidemment impuissant devant de tels actes de vandalisme. « Les cimetières sont souvent ouverts le soir pour permettre aux gens de venir se recueillir sur une tombe après leur travail. » Jean-Paul Pâques, l’échevin des Finances, ne peut évidemment que regretter et condamner ce qui s’est passé. « C’est honteux ! Depuis six ans, nous avons investi une quarantaine de millions pour rendre les cimetières de la commune propres et inciter les gens à entretenir les sépultures. Maintenant, voilà ce qui arrive. Nous avons évidemment déposé plainte et nous souhaitons que toutes les familles victimes de ces vandales déposent également plainte. Actuellement, nous avons recensé 107 profanations, mais je crois que ce chiffre n’est que temporaire.

De manière très pratique, nous demandons aux gens de venir déposer plainte au commissariat de police de Haccourt auprès des agents Dirix et Rossius. Nous leur demandons également de prendre une photo des dégâts avant de venir à la police. De telle sorte, nous aurons un état des lieux indiscutables. »

A la différence des animaux, l’homme enterre ceux qui le quittent. La mort est l’objet du respect de tous, quelles que soient les convictions religieuses et philosophiques de chacun. La sépulture est le signe de l’humanité. Alors que dire lorsque des enfants profanent un cimetière. Défaut d’éducation ? Ne leur aurait-on pas appris à vénérer ce lieu ? Il est vrai qu’aujourd’hui, la mort a déserté nos villes et nos villages. Combien d’enfants n’ont jamais vu un mort, jamais assisté à un enterrement ? On meurt dans les hôpitaux, on présente ses condoléances dans un funérarium et les funérailles, dit-on, ce n’est pas pour les enfants… . Or, telle est notre seule certitude : nous mourrons un jour. Cet indésirable, ne faut-il pas l’apprivoiser pour pouvoir petit à petit lui donner un sens ?

Mais, il y a peut-être une autre explication. Braver les interdits est une des joies certaines de l’enfance et de l’adolescence. C’est ainsi que petit à petit, on se mesure à la réalité en s’opposant pour se posant, en se heurtant aux murs de la réalité même si cela fait mal. Qui n’a jamais joué à ce jeu ? Mais, lorsqu’il y a de moins en moins d’interdits et qu’il faut pourtant bien en braver quelques-uns, que faire ? Puisque l’éducation ne met plus des interdits au cœur de la vie quotidienne et que tout est permis, puisque « Dieu n’existe pas » ainsi que le pressentait Dostoïevski ou que « Dieu est mort » comme le pensait Sartre, il faudra aller les chercher plus loin… . Un peu comme un chien qui a besoin de se faire les dents et qui, faute d’os, ronge les pieds de la table du salon. Il est interdit d’interdire ? C’est pas si sûr… Le tout est de bien placer ces interdits et de pouvoirs les justifier. Ni surenchère, ni suppression.